Thérapie à domicile: une des alternatives à la thérapie en cabinet

A l'ère du soin ambulatoire, pourquoi ne pas promouvoir un type de soin psychothérapeutique au domicile. Lille a promeut des soins novateurs ambulatoires en psychiatrie, au sein du 59G08, des soins psychiatriques hors les murs, la prise en charge complète va du psychologue au travaileur social... » Olivier patient nous confie : "J'ai été victime il y a quelques années d'un grave burnout, dit-il. Je n'ai jamais été hospitalisé ce qui m'a permis d'être plus en confiance avec ma famille et mes amis et donc de m'en sortir plus vite".

La thérapie à domicile, un dispositif singulier ?

La thérapie se déroule au domicile d'une personne plutôt qu'au cabinet, à la table d'une cuisine ou dans le salon par exemple...dans son « refuge ». C'est un plus pour les enfants ou les adolescents, car avec leur permission il est possible au thérapeute d'approcher leur environnement, leur espace privé, tel que leur chambre.

Cela permet une approche personnalisée plus rapide et authentique à travers l'observation du lieu de vie. Elle est aidante pour des personnes qui auraient des difficultés quant aux pratiques privées en cabinet. Maison! Non pas seulement, cela peut aussi se dérouler dans un parc, lors d' une promenade en bord de mer.... Cette forme de thérapie peut être occasionnelle, et venir compléter un autre type de traitement plus « traditionnel ».

Pourquoi offrir cette possibilité au patient ?

Cette thérapie renforce les liens entre les intervenants au domicile, elle facilite la communication et fédère le réseau de soutien. La maladie chronique, l'invalidité(AVC,SLA...), la dépression et son absence de désir, les problématiques de transport pour les personnes handicapées ou pas, les phobies sociales ou les gardes d'enfants difficiles, pour les aidants naturels de patient Alzheimer... La thérapie au domicile permet de lever certains de ces obstacles et agit comme un facilitateur.

A cela s'ajoute des bienfaits plus intrinsèques comme un patient plus détendu car il est dans son environnement, des mécanismes de défense moins présents. Mais surtout, cela permet de differentier, la perception du vécu par le patient et la réalité de ce qu'il vit.

Quelles bases éthiques ?

• Thérapeute ou invité ? Un risque de confusion des rôles non négligeable
• Une indisponibilité pour les autres membres de la famille non comprise et parfois non respectée
• Des interruptions inopinées par un enfant, un animal, un voisin...ne faciliteront pas la concentration nécessaire à la thérapie
• Des censures possibles de ses propos, par le patient face aux interruptions .

A quels défis s'attendre pour le thérapeute ?

Une adaptabilité rapîde aux différents environnements. Une posture d'asservité face aux demandes hors cadre (faire les courses), l'inhibition chez le patient peut être moindre. Le thérapeute ne change pas parce que le cadre a changé « Tout l'enjeu étant de ne pas glisser d'un travail thérapeutique à une discussion amicale, modifiant la relation transférentielle » Une vigilance sur nos perceptions  « Le domicile du patient nous donne à voir, il peut emmener le thérapeute sur de « mauvais chemins », des perceptions erronées.

Quel cadre posé quand l'institution, le cabinet ne fait pas cadre ?

Une consultation initiale est nécessaire pour fixer le cadre des limites entre thérapie et vie privée , un horaire où la disponibilité sera optimale , un lieu privatisé le temps de la séance, non problématique et sécure, dans une promiscuité que ne permet pas un dispositif plus conventionnel. Il faudra cependant accepter une certaine malléabilité du cadre face aux événements.

Aller au domicile des patients demande au thérapeute de travailler avec un cadre mouvant, il devra faire avec l'imprévu. Mais lorsque nous accompagnons une personne, n'est-ce pas un mystère de chaque instant , qui peut prévaloir de ce qui sera dit,mis en mots ? Même si le contexte et le temps nous semblent singuliers, si le patient trouve un bénéfice dans cet espace, alors le Soin peut commencer .

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