Croire en la parole libératrice - Chantal Pironi

Du premier cri à la naissance au besoin d'exprimer ses histoires de vie, c'est la parole qui permet au patient de se libérer, mais aussi de trouver les solutions pour se renforcer. 

15 AVRIL 2014 · Lecture : min.
Croire en la parole libératrice - Chantal Pironi
Après des études universitaires, je me suis formée à la psychanalyse à l’Institut Freudien de Psychanalyse, d’abord à Lyon, puis à Nîmes.

J’exerce en tant que libérale, et reçois à mon cabinet des enfants, adolescents, adultes, couples, ainsi que des nourrissons. J’ai de l’expérience auprès d’enfants de tous âges, dont des adolescents. Pendant de nombreuses années, j’ai suivi au sein d’une institution des familles en difficultés de communication avec leur enfant ou adolescent, présentant des troubles du comportement tels qu’angoisse, phobies, dépressions, excès de colère, addictions (dont anorexie et boulimie).

Chaque mardi après-midi, j’anime des cours de massage bébé au café éducatif le Caravansérail, à Villeurbanne, en banlieue lyonnaise. Ces massages permettent de travailler le lien parent-enfant : ce qui se passe durant les premiers mois de la vie est très important pour les mères comme pour les pères, l’interaction avec le nourrisson est très forte en émotions, cela peut faire revivre énormément de choses.

J’invite les mamans comme les papas à s’exprimer, à prendre conscience de leur rôle de parent, à leur donner confiance en eux afin de répondre aux besoins physiques, psychiques et émotionnels de de leur bébé.

Pendant une séance massage, il se passe des choses : des bébés gazouillent, d’autres ont faim, d’autres pleurent, d’autres s’endorment. Les parents sortent avec un nouveau regard sur leur enfant, sur leur nourrisson. C’est un moment chargé en émotions, autant pour les bébés que pour les parents.

Mon cabinet se situe à 15 mn de la banlieue lyonnaise, à Oullins : je l’ai voulu simple, mais avenant. Souvent, mes patients me disent qu’ils sont « vidés » après une séance d’environ 50 mn.

Ils se lâchent, et c’est tant mieux.

Être en thérapie, c’est accomplir un travail sur soi, libérer son inconscient pour mieux affronter la vie avec ses joies et ses peines. La durée dans le temps des séances varie selon le type de patient et la problématique à travailler.

Comme je suis psychanalyste, certains de mes patients s’allongent sur le divan, je travaille ainsi plutôt avec la pensée libre, grâce aux associations libres. Le patient étant allongé et ne voyant pas mon regard, cela me permet de travailler différemment avec lui. Je donne bien sûr le choix au patient, nous en discutons ensemble. Certains ne souhaitent pas s’allonger, d’autres souhaitent s’allonger beaucoup plus tard… Je respecte leur temporalité. Chacun a son rythme propre, il ne faut pas précipiter les choses. Le suivi est différent notamment car, au niveau narcissique, la personne doit avoir repris de l’estime de soi pour travailler avec son inconscient.

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Je reçois généralement une fois par semaine ou tous les 15 jours : l’accompagnement est un travail de parole, car la parole libère énormément, je crois en cela. Les TCC, par exemple, sont plus axées sur la brièveté.

L’être humain est un être de parole, comme Françoise Dolto l’a si bien écrit dans son livre Tout est Langage :

Le premier cri à la naissance est ce premier langage.

Je crois en la force des mots pour grandir, aller de l’avant. Toute notre vie, nous ne cessons de grandir, l’important est de bien vivre, d’être en paix avec soi-même : grâce à la thérapie, il y a bien sûr des prises de conscience qui se font, les patients trouvent eux-mêmes les bonnes solutions. Il n’y a pas de hasard, chaque chose amène à une autre par réaction.

Nous sommes tous marqués par notre propre histoire, nous rencontrons tous un jour des embûches sur notre route : certaines personnes se défendent mieux que d’autres, certaines ont besoin de rencontrer un thérapeute à un moment précis de leur histoire, lorsqu’elles rencontrent des difficultés. D’autres personnes ont tout simplement besoin de la thérapie pour mieux se connaître.

En tant que psychanalyste, je suis là pour entendre toutes les histoires. J’ai moi-même fait un travail d’analyse personnelle pendant des années, et c’est parce que j’ai travaillé sur moi-même et que je crois en la force de la parole qui nous libère qu’à mon tour, c’est vrai, je peux écouter les autres. Souvent, il y a des problématiques qui se transmettent de génération en génération, dans une même famille.

Je pense que le plus beau cadeau que l’on puisse faire, à un enfant comme à soi-même, à tous les âges, c’est ce travail sur soi, personnel, pour apporter le meilleur de nous-même, car l’éducation passe par la transmission des valeurs.

Prochainement, sur octobre 2014, j’animerai une conférence autour de la peur chez les enfants jusqu’à 9 ou 10 ans.

Je ne réalise pas forcément de tests, je me base plutôt sur les outils de psychanalystes comme Klein, Dolto, etc. Pour les enfants, la thérapie se base autour du jeu, du dessin, avec ou sans le parent.

On est tous liés dans notre histoire, certains ont des défenses plus fortes et ne se sentent pas forcément le besoin d’aller vers un thérapeute, mais cela peut permettre de libérer plein de choses.

Qu’est-ce qui fait qu’on peut dire que c’est la fin d’une thérapie ?
Quand la personne se sent plus forte pour affronter la vie, ses peines et ses joies. Le but d’une thérapie est de renforcer la personne, de l’aider à faire face à la vie.

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