L’approche des fêtes de fin d’année

La fin de l'année est une période particulière, paradoxale et qui n'est pas toujours facile à vivre.

16 DÉC. 2013 · Lecture : min.
L’approche des fêtes de fin d’année
La fin de l’année marque une étape, un changement, un renouveau … Cela suppose que l’on va s’acheminer vers autre chose, que ce qui a été ne sera plus. Pour certains, c’est l’envie d’en finir avec une année pénible voire douloureuse, dans l’espoir de jours meilleurs. Pour d’autres, c’est la nostalgie de tout ce qu’elle a amené de bon et qui ne se renouvellera peut-être pas. 

C’est aussi le temps de faire le bilan de l’année écoulée, de prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir.

Pour beaucoup d’entre nous, passer la fin de l’année suppose avant tout de passer les fêtes de fin d’année. L’approche de ces fêtes constitue souvent une source de stress, de tensions liées, entre autres, aux relations familiales qu’elles supposent, à la préparation d’un évènement spécial qui rompt avec le quotidien. C’est ainsi que l’on va déployer de l’énergie et de l’attention pour préparer un environnement accueillant et plus beau que d’habitude. La décoration, l’habillement, les repas ou encore les cadeaux choisis, feront l’objet d’un soin particulier pour honorer l’évènement.

C’est l’occasion pour les familles éparpillées de se retrouver pour partager un moment, pour actualiser les informations sur les uns et les autres.

Au-delà de l’aspect festif de cette période, ce "rituel" de fête fait régulièrement surgir comme une obligation de faire plaisir, d’offrir, de témoigner son amour, son amitié, d’être à la mode du moment.

Dans de nombreuses familles, les fêtes, et tout particulièrement Noël, supposent de faire des concessions, des trêves pour ne pas gâcher cette belle fête, où tout le monde apparaît beau et gentil. Il y a comme une obligation d’être heureux, de faire semblant d’apprécier, de dire que l’on passe un bon moment, de faire comme si de rien n’était, pour ne pas raviver les rancœurs.

Or, la famille reste un lieu où se réactivent régulièrement conflits, frustrations, et problématiques diverses n’ayant pas trouvé de résolutions acceptables.

N’oublions pas tous ceux qui sont effectivement seuls pour de multiples raisons et qui, même s’ils le voulaient, n’ont personne avec qui partager ces moments. Pour eux, ces périodes ravivent encore plus ce vécu de solitude, voire d’abandon ou de rejet.

Où est le paradoxe ?

Le paradoxe réside dans le fait de se regrouper, se retrouver pour partager un évènement joyeux et léger tout en supportant ceux que l’on n’a pas envie de voir et, surtout, en évitant de se retrouver seul alors qu’une grande partie des autres sont en famille et fêtent tous ensemble.

On alterne entre envie d’être de la partie et tristesse d’un ressenti de solitude. Mais comment ne pas s’exclure, tout en se préservant de ce qui ne nous fait pas de bien ? Dans ces circonstances, beaucoup n’osent pas dire ce qu’ils ressentent, car cela ne se fait pas. Alors, que peut-on faire, puisque les fêtes de fin d’année se reproduisent chaque année ?

Participer en conscience

Comment faire avec ces situations et ce qu’elles peuvent nous faire vivre ?

Il faut commencer par se demander ce qui est important pour nous dans ces événements. Qu'est-ce que l’on aurait envie de célébrer ? Quel sens cela a pour nous ? Que pouvons-nous faire de ces moments singuliers ?

Envisager l’évènement avec plus de détente :

Se laisser aller à être surpris par l’évènement, les retrouvailles avec la famille proche ou moins proche. Éviter de rester sur des a priori et des étiquettes anciennes que l’on a collées sur l’un ou l’autre (ma cousine prétentieuse, ma mère jalouse, mon oncle désagréable, mon grand-père caractériel, …). Envisager de voir les autres avec un œil neuf et de vivre l’évènement sous un nouveau jour. Se montrer ouvert et curieux de nos proches, de qui ils sont aujourd'hui, pour nous permettre de sortir de nos rôles figés, et avoir l’opportunité de montrer combien nous avons également changé.

Se sentir plus libre, sortir des conventions et des obligations :

Être à l'écoute de nos désirs profonds en acceptant de ne pas forcément penser et agir comme les autres. Oser dire ce que l’on a envie de faire ou ne pas faire à cette occasion. Prendre le risque de déplaire. Faire preuve de créativité pour fêter à sa manière. Tester ce qui a du sens et qui est bon pour soi.

Relativiser :

Passer l’évènement tant bien que mal en se disant que ce n’est qu’un moment et qu’il repart aussi vite qu’il est arrivé. Avec lui, le début de l’année suivante relancera projets, espoirs et nouvelles résolutions.

Ne pas s’isoler :

D’autres peuvent vivent la même chose que soi. Dépasser les clichés du "tout le monde est en famille" pour contacter des amis et se retrouver pour vivre un bon moment.

Louer une bonne vidéo ou regarder encore une fois le mythique "Le Père Noel est une ordure".

Pourquoi ne pas en profiter pour faire un voyage, ou encore pourquoi ne pas consacrer son temps aux autres, en allant visiter des malades, des sans-abris, en distribuant des repas dans des associations…

Que les fêtes de fin d’année deviennent une période d’expérimentation, l’opportunité de faire autrement, l’occasion d’être soi !

Photo : PublicDomainPictures (Pixabay)

PUBLICITÉ

Écrit par

Emmanuelle Lecomte

Consultez nos meilleurs spécialistes en psychothérapie
Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

Commentaires 1
  • tetrapode

    Le jour de l'an la célébration de l'esclave boire et manger boire et manger ... le texte reflette la mise en condition pour être un bon convive mais pas que : "Faire preuve de créativité pour fêter à sa manière", l'injonction sous jacente est encore faire la fête mais attention a ta manière mais tu fait la fête. Ne pas s’isoler : l'injonction la plus ..., non seulement l'auteur du texte n'arrive pas à s'absoudre de cette fête, mais reflette à la perfection ce qui poussent les gens à s'agglutiné les uns et les autres ne pas être seul, sinon quoi tu perd ton status ? lequel ? . Et bien non vous avez le droit d'être seul(e) et de ne rien consommer, si vous voulez vraiment passez une nouvelle année . ne la féter pas .

derniers articles sur psychothérapie

PUBLICITÉ