22 AOÛT 2022
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Bonjour,
Tout d’abord, merci pour votre partage.
Je vais aller droit au but : votre problème se situe au niveau de votre culpabilité, donc de votre rapport à vous-même et à ce que vous interprétez comme des parts d’ombre. Si vous éprouvez de l’empathie et de la compassion au même titre que, parfois, un certain plaisir à la souffrance des autres, dont il faudrait analyser les circonstances, cela veut simplement dire que vous êtes un être humain, on ne peut plus normal. C’est votre mauvaise conscience qui vous pourrit la vie. Maintenant, il s’agit de l’analyser.
Ce n’est pas une question de nature, mais de disposition (donc de construction) morale. Culturellement, c’est difficile de prendre du recul là-dessus, surtout avec notre histoire judéo-chrétienne qui a cultivé la culpabilité comme une valeur en soi. La plupart des gens ne s’en rendent pas compte ou ne l’assumeraient pas, mais tout le monde prend du plaisir au malheur d’autrui ou de soi-même d’ailleurs (dans l’auto-dérision). Le rire se base là-dessus (plaisir pris au malheur d’autrui ou de soi, avec bonne conscience). L’humour repose sur cette capacité, ce besoin naturel. Bien sûr que notre système de survie nous pousse à nous défendre (et donc parfois à attaquer) de multiples manières. Mais la vie en société nous a dressé à réprimer l’expression de nos pulsions agressives. Elles se subliment (se transforment, se transfèrent, se métamorphosent) dans le sport, dans l’art, dans la joute verbale, dans d’autres types d’expression ou rapports de forces plus masqués pour être tolérées et viables.
Lorsqu’un individu réprime trop ses pulsions agressives, ne s’autorise jamais à les sortir d’une manière ou d’une autre jusqu’à même parfois les nier comme « possibles » et « normales », c’est comme s’il s’amputait mentalement. Si vous aviez appris dès l’enfance à croire que vous n’aviez pas de bras gauche, parce que soit disant ceux qui en ont un sont mauvais, alors, vous construiriez un système mental qui vous fera vous sentir mal et mauvaise chaque fois que votre bras gauche s’exprime un peu. Puis à force de lui interdire son droit d’exister, de s’exprimer en tant que bras gauche, vous ne faites qu’augmenter votre sensibilité à son égard, car au moindre geste de sa part, une peur et un rejet se fera sentir de manière toujours plus forte et automatique en vous à son égard. Vous croirez alors que ce bras gauche est puissant, dangereux, et bien trop présent, alors même qu’il n’est pas utilisé, car pas assumé. Votre question ici est : suis-je une mauvaise personne parce que j’ai un bras gauche (même si j’ai un bras droit, qui me permet d’avoir de l’empathie…)?
Cela marche de la même façon avec la mauvaise conscience, la culpabilité. Plus vous la cultivez, plus vous souffrez de vous-même pour de mauvaises raisons. S’il vous arrive d’éprouver d forts sentiments hostiles à l’égard de certaines personnes, c’est justement parce que vous avez réprimé ces sentiments pendant trop longtemps. Votre système de survie, qui lui ne s’abandonne jamais et réclame toujours ses droits, va donc à un moment donné vous envoyer des messages toujours plus forts pour vous faire admettre que c’est en vous et que c’est important de l’assumer. L’empathie fait partie de ce système de survie tout autant que le reste, mais pas plus, pas moins. Le fait d’en valoriser un ou un autre, ça c’est la culture, donc c’est très relatif. Ce qu’il vous faut c’est un rééquilibrage, vous ne changerez pas d’identité ou de valeur pour autant, vous serez juste plus vous-même et serez lus en paix avec vous-même. peut-être y a t il aussi des personnes (au-delà de vous-même) avec qui vous avez des comptes à régler, mais cela vous fait peur alors vous vous faites culpabiliser mécaniquement.
Je vous conseille fortement de commencer une TCC (thérapie cognitive et comportementale) ainsi que de faire des séances de PNL (programmation neurolinguistique). N’hésitez pas à vous renseigner sur ces approches, qui sont idéales pour traiter vos difficultés, en un temps réduit (15 à 20 séances en moyenne). Vous en apprendrez beaucoup sur vous-même, dans un cadre bienveillant, sans jugement aucun, et surtout, vous sortirez de cette démarche apaisée et sereine. Si vous souhaitez que je vous accompagne dans ce sens , je suis disponible. Dans tous les cas, prenez soin de vous, autrement, le reste suivra.