Qu'est-ce que l'addiction au jeu ?
La ludopathie est un besoin pathologique de jouer au jeux de hasard, d'argent ou vidéos. La recherche de sensation de bien-être, offerte par la dopamine, pousse à se couper petit à petit de sa vie sociale, personnelle et professionnelle.Les risques d'isolement et de faillite sont élevés.
Le jeu pathologique est une pratique inadaptée, persistante et répétée des jeux, perturbant l'épanouissement personnel, familial ou professionnel.En France, on estime que 200 000 personnes sont en situation de jeu excessif, et 400 000 en situation à risque (risquant de tomber dans l'addiction).
Quelles sont les causes du jeu excessif ?
Comme pour les autres addictions, le responsable est le circuit de la récompense, c'est-à-dire le besoin de dopamine ressenti par le cerveau.Les notions de plaisir et de convivialité sont alors perdues, au profit d'un besoin constant et de plus en plus fort de jouer.
Cette addiction peut se déclencher alors que la pratique du jeu était jusque là récréative ou occasionnelle, ou que la personne jouait pour tenter de gagner sa vie.En matière de jeux d'argent, effectivement, de petites mises ne sont rapidement plus satisfaisantes, et le joueur engage des mises de plus en plus élevées.
Les jeux de hasard et d'argent ne peuvent être contrôlés, mais les joueurs ne s'en rendent pas compte et peuvent développer un sentiment illusoire de contrôle.Par des stratégies personnelles, ils pensent alors pouvoir vaincre le hasard. La recherche a montré que ces cognitions ou pensées erronées ont un rôle important dans l'acquisition et le maintien des habitudes de jeu, car elles incitent le joueur à reprendre le jeu, sans qu'il en soit conscient.
Quels sont les symptômes du jeu compulsif ?
Les symptômes du jeu compulsif sont notamment : le plaisir de jouer, l'impossibilité d'arrêter, de l'irritabilité ou de l'agressivité lorsqu'il n'est pas possible de jouer, une sensation de perte de contrôle pendant le jeu, ainsi qu'une réduction ou un abandon des autres activités.
Plus précisément, on parle d'addiction lorsque les symptômes sont les suivants :
- Le jeu devient une préoccupation permanente pour la personne, il a une place centrale dans son quotidien.
- Le joueur fait des efforts pour diminuer sa pratique sans toutefois y parvenir.
- Le jeu est une façon de fuir ses problèmes.
- Malgré ses promesses, le joueur prend de plus en plus de risques et, lorsqu'il perd, continue pour gagner l'argent perdu.
- Le joueur essaye de cacher le fait qu'il joue démesurément.
- En cas de difficultés financières à cause du jeu, la personne cherche une façon de financer sa pratique (emprunts, détournement d'argent ou vols).
Dès lors que la vie sociale commence à pâtir du jeu, l'entourage doit commencer à prendre conscience qu'il peut s'agir d'une addiction.Par la suite, le joueur peut délaisser sa vie sociale et professionnelle. Selon le degré de gravité du problèmes, les conséquences négatives sont plus ou moins élevées.
Quels sont les différents types d'addiction au jeu ?
La ludopathie est un terme large pour désigner l'addiction à tous types de jeux : jeux d'argent, jeux de hasard, spéculation boursière ou encore jeux vidéos.C'est lorsque la pratique, qui était jusque là occasionnelle ou récréative, devient pathologique, que la personne est en situation à risque.
Parmi les différents jeux regroupés sous le terme de ludopathie, on trouve notamment :
- Les machines à sous et jeux de tables (roulette, poker, black-jack) dans les casinos
- Les jeux de hasard et d'argent sur internet
- Les loteries et paris de tous types.
Toutes les personnes qui jouent à des jeux d'argent ne sont pas à un stade problématique ou pathologique, mais il est important de reconnaître les différents types de joueurs :
- Le jeu récréatif ne pose pas de souci particulier : le jeu est un divertissement envisagé selon les possibilités financières et toujours sous contrôle. Ces joueurs acceptent de perdre de l'argent et n'essaient pas de se refaire.
- Le jeu problématique induit d'ores et déjà des conséquences négatives, au niveau financier, familial, professionnel, social et/ou psychologique. La personne joue plus souvent, plus longtemps et plus d'argent, dans le but de se refaire lorsqu'elle perd. Le risque de tomber dans le jeu pathologique est très élevé.
- Le jeu pathologique est un stade sévère de l'addiction. Le jeu occupe toutes les pensées de la personne, qui ne parvient pas à contrôler son comportement. La vie sociale, familiale et/ou professionnelle est impactée.
- Le jeu excessif regroupe les caractéristiques du jeu problématique et du jeu pathologique.
Quelles sont les conséquences du jeu pathologique ?
Outre les conséquences financières et l'isolement familial et social, la ludopathie brise l'estime de soi de la personne qui peut souffrir de différents troubles, tels que dépression, anxiété, troubles du sommeil ou troubles du comportement alimentaire.Certains développent également des pensées suicidaires.
Les conséquences les plus souvent rapportées par les joueurs et leur entourage sont :
- Conséquences conjugales et familiales : conflits, mensonge, manque de communication, violence verbale ou physique, séparation.
- Conséquences financières : perte d'argent, dettes avec ou sans poursuite, crédits ou factures impayées, utilisation de budget destiné à autre chose.
- Conséquences professionnelles : absentéisme, retard, irritabilité et manque de concentration, licenciement.
- Conséquences judiciaires : activités illégales (vol ou détournement d'argent), suites pénales ou civiles.
- Conséquences émotionnelles : dépression, honte, culpabilité, anxiété, idées suicidaires.
La ludopathie se développe parfois en parallèle avec une dépendance à une autre substance (alcool, tabac ou drogues).À noter que des conséquences peuvent apparaître lorsque le jeu est problématique, c'est-à-dire avant le stade pathologique.
Comment soigner la dépendance au jeu ?
Les thérapies cognitivo-comportementales sont particulièrement indiquées dans le traitement de la ludopathie, car elles permettront au patient de se défaire de schémas mentaux inadaptés, de développer des stratégies de résistance pour éviter les rechutes, et ainsi de retrouver confiance en lui.
Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent être réalisées de façon individuelle ou en groupe.Une prise en charge médicamenteuse peut éventuellement compléter la prise en charge si nécessaire.Il peut aussi être nécessaire de prendre certaines mesures (interdiction de salles de jeux et casinos, comptes bancaires bloqués) afin d'aider le patient à guérir.Son entourage peut également avoir besoin de soutien pour traverser cette période difficile.
Qui peut vous aider ?
Pour traiter la ludopathie, il existe plusieurs approches possibles, selon la spécialité du professionnel que vous choisirez : psychiatre, psychologue ou psychothérapeute.
Leurs approches sont variées, et vous pourrez sélectionner celle qui vous convient le mieux et vous permettra de reprendre le contrôle sur le jeu pathologique, et ainsi de votre vie.
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- Addiction au jeu : réalité médicale ou pathologisation des pratiques ludiques ? Sciences du jeu. https://journals.openedition.org/sdj/2776