L'attachement : comment mieux appréhender le trouble de l'attachement ?

L'attachement, ou comment mieux appréhender le trouble de l'attachement ? Véritable souffrance pour certains, en comprendre le sens permet un apaisement certain. Bonne lecture...

8 FÉVR. 2022 · Lecture : min.
L'attachement : comment mieux appréhender le trouble de l'attachement ?

Comprendre ce qu'est le lien d'attachement

Les bases relationnelles que nous avons dans notre vie d'adulte, se forment à partir des relations vécues durant la toute petite enfance, et même dans le ventre de la maman. D'où l'importance d'appréhender ce qu'est l'attachement et comment il nous permet d'évoluer adulte. C'est parfois, source de souffrance (trouble de l'attachement) pour l'adulte qui a été « détaché ou bien mal attaché » de ce lien, enfant.

Ses comportements s'en ressentiront, et il aura du mal à vivre sereinement sa vie d'adulte.

Aujourd'hui, l'attachement nous permet de mettre en place nos liens sociaux et personnels.Il éclaire certains de nos comportements et ce que nous en faisons.

Alors pour apaiser et apporter à ceux qui en souffrent plus que d'autres, quelques explications sur le lien d'attachement et ses conséquences, voici ce qui est intéressant de comprendre.

Différents liens d'attachement

Au départ de sa vie, un jeune bébé a besoin de repères dit "sécurisants" pour évoluer et se développer dans les meilleures conditions. C'est ce que l'on appelle le lien d'attachement.

Un nouveau-né ne peut survivre sans l'aide d'une autre personne, d'un adulte plus précisément. Il a besoin que l'on s'occupe de lui, qu'on l'alimente, qu'on lui donne l'affection et la sécurité nécessaire.Selon l'environnement social, affectif et émotionnel ou il évoluera, il développera alors, un lien d'attachement.

La théorie de l'attachement développée en 1958 par John Bowlby, psychiatre, et Mary Ainsworth psychologue du développement entre 1960 et 1970, explore les fondements des relations entre les êtres humains.

Il y a 4 styles d'attachement

Le principal et disons-le, le plus confortable, étant l'attachement sécure qui représente 50 à 60 % de la population.

  1. l'attachement sécure (50 à 60%)
  2. l'attachement évitant/craintif (25%)
  3. l'attachement anxieux/fusionnel (20%)
  4. l'attachement désorganisé/chaotique (5%)
  • L'attachement sécurisant/sécure (je suis en confiance)

Il définit une personne ayant eu un entourage suffisamment sécurisant dans l'enfance.P lusieurs caractéristiques ont été décrites par Bowlby et Ainsworth : La force, la sagesse, la sécurité affective, le soutien au développement. Ces caractéristiques sont la source de comportements aidants, aimants, positifs, réalistes, et constructifs, chez les parents de l'enfant. Il y trouve refuge et sécurité. La figure d'attachement (parents, mère ou personne référente pour l'enfant) répond de façon cohérente, et lui permet de développer pleinement ses capacités.

  • L'attachement insécurisant/évitant (je ne compte que sur moi-même)

Un mécanisme de défense a été mis en place dès la jeune enfance, dans un contexte où les émotions et l'affection n'avaient pas leur place.

Les parents ou la figure référente, n'ont pas donné ou peu donné leur présence physique ou psychique à l'enfant. Souvent même, leurs rejets, leurs jugements négatifs, ont eu des répercussions sur ses propres émotions qu'il considère comme indésirables. Il apprend à se débrouiller seul pour contrôler sa peine intérieure. Il minimise son relationnel et développe l'attitude d'évitement. Adulte, il sera anxieux, distant, minimisera ses émotions, et aura un manque d'estime de soi déstabilisant.

  • L'attachement insécurisant anxieux, ambivalent/résistant (j'ai peur de perdre l'autre)

L'adulte a un fort besoin de soutien et de proximité. Il a besoin également d'être rassuré et réconforté régulièrement.

Il a développé un attachement anxieux, car durant l'enfance, ses parents ou la figure référente, n'ont pas été présents et ont adoptés des réactions imprévisibles et instables. Celui-ci, ne comprenant pas le comportement parental, (parfois eux-mêmes anxieux) il ne sait pas quelle attitude adoptée pour leur plaire. Il se dit alors : "je ne mérite ni affection, ni amour".

Adulte, les conséquences iront vers un comportement de grande anxiété, de l'ambivalence (réclamer l'autre sans cesse, en vouloir toujours plus), jalousie, possessivité, développement du négatif plus que le positif, reproches injustifiés, attitude de colère, de culpabilité et une faible estime de soi.

  • L'attachement insécurisant chaotique, désorganisé (vas t'en, mais ne m'abandonne pas)

Les parents ou la figure référente, ont semé le chaos dans la vie de l'enfant, car leurs comportements, sont imprévisibles, figés, excessifs, maltraitants, dangereux. L'enfant ne sait plus quoi faire, ne se sent pas en sécurité ni de près ni de loin avec eux. Son image de lui-même est désastreuse, instable. Il passe par des crises de colère (hyper activation anxieuse), s'isole et ne parle plus.

En conclusion

Nous développons dès l'enfance, un attachement sécurisant ou non sécurisant, dû en grande partie aux liens et attitudes parentaux, ainsi qu'à la présence ou l'absence d'affection.

Le trouble de l'attachement pour certains et certaines, est une véritable souffrance au quotidien. Quand cette difficulté prend le dessus sur votre vie, ne restez pas dans cette situation. Vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel (thérapeute, psychologue etc.) qui aura l'écoute nécessaire, et vous guidera vers un apaisement efficace et durable.

Les mots de John Bowlby :

« La relation mère-enfant est aussi vitale pour le développement général du bébé que les vitamines ou les protéines pour le développement physique ».

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Margaux Palluet

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Bibliographie

  • L'attachement, un lien vital, Livre de Nicole Guédeney,  2010
  • L'attachement dans la petite enfance, Livre de Laurence Martel et Michel Delage, 2018
  • Guérir des blessures d'attachement: Apprendre à construire des liens apaisés, de Gwénaëlle Persiaux , Livre grand format, 11 février 2021

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