Les trois cerveaux : Pourquoi revivons-nous des scénarios similaires désagréables ?

Avez-vous tendance à revivre sans cesse des situations difficiles dans votre esprit ? Cela peut s’expliquer par la théorie dite des trois cerveaux des neurosciences. Découvrez comment y faire face.

1 DÉC. 2023 · Dernière modification: 21 FÉVR. 2024 · Lecture : min.
Les trois cerveaux : Pourquoi revivons-nous des scénarios similaires désagréables ?

« Je revis souvent le même scenario de difficulté dans mes relations ! »"Peut-être faites-vous partie des personnes qui observent cette fatalité ? Alors vous êtes prêt pour comprendre les « racines » de cette souffrance… Un désaccord, une remarque, ou même une simple demande, le ton de la voix, ou un autre aspect, ou le sujet abordé, provoque de votre part une réaction instantanée, comme si vous vous sentiez : pas entendu, incompris, pas considéré, dérangé, envahi, pas apprécié, pas aimé, comme « attaqué », critiqué, dévalorisé, abandonné, rejeté, exclu …

En faisant une rétrospective de ces situations, vous pouvez prendre conscience, qu'à ce moment-là, vous avez une sensation désagréable dans le corps comme : sensation de gorge serrée, d'oppression dans la poitrine, un poids dans l'estomac, les jambes comme en coton, la mâchoire se serre, les battements du cœur qui s'accélèrent, une tension dans les épaules, le haut du corps qui se recroqueville, etc : ce ressenti est une emotion, du latin « movere » = mise en mouvement-ébranler. Vous constatez que l'une ou l'autre de ces réactions émotionnelles se répète souvent :

  • Vous sentez une énergie se mobiliser en vous et vous répondez d'une façon spontanée, en vous justifiant, en vous défendant, en contre-attaquant
  • Vous vous sentez vous figer, comme vidé, incapable de bouger, de répondre quoique ce soit, vous subissez

Avec pour conséquence, l'une ou l'autre de ces possibilités :

  • Vous n'êtes pas conscient de votre réaction perçue comme disproportionnée à la situation et on vous le dit, on vous le reproche, ce qui provoque une nouvelle impression d'être encore « attaqué », critiqué…
  • Vous êtes conscient de votre réaction et en plus de la souffrance causée par cette situation, vous vous en voulez, vous culpabilisez, vous ressassez : c'est double peine !

Quelle est la théorie des trois cerveaux ?

Les neurosciences apportent la reconnaissance de votre vécu de cette souffrance dans votre passé que la situation présente réactive, comme un mot de passe, d'où les différences de réaction selon chacun pour une situation identique. Le stress est devenu mesurable grâce aux technologies permettant d'observer le fonctionnement de notre cerveau vivant. Dès la fin des années 1960, la théorie des trois cerveaux est posée par Paul D.Mc Lean. Et, pour vous permettre de mieux vous comprendre, il est nécessaire de rappeler les parties du cerveau qui concernent nos comportements que D.MC. Lean a révélé dès la fin des années 1960, avec sa théorie des trois cerveaux, dont voici mon résumé :

Le cerveau archaïque ou reptilien, ou cerveau des réflexes

S'est développé il y a entre 400 et 600 millions d'années avec les reptiles, poissons, batraciens. C'est le cerveau de nos réflexes innés de survie : on agit en quelques millisecondes, on pense après. Ce cerveau reçoit les informations par les 5 sens, son langage est le ressenti ; il les classe en 2 catégories :

  • Securite ou danger = réponse instinctive prédéfinie sans nuance : contre-attaque ou fuite ou figement si évaluation d'être capturé par le prédateur. Les reptiles ont uniquement ce cerveau binaire qui perçoit 2 catégories d'individus : prédateur et proie, si je ne suis pas le prédateur : je suis la proie, et inversement, si je ne veux pas être la proie, je dois devenir prédateur.

C'est aussi dans ce cerveau que se connectent les informations concernant : le besoin de territoire, la reconnaissance de ses congénères et à contrario l'hostilité aux autres espèces ou autres groupes

Le cerveau limbique ou le cerveau émotionnel

S'est développé il y a environ 152 millions d'années. C'est le cerveau de la vie sociale et de l'adaptation à cette vie avec ses corollaires : la mémoire des adaptations (apprentissages) et la capacité à les transmettre, d'où l'organisation sociale par la valeur dans le groupe. Les mammifères l'ont développé : ils connaissent l'attachement, se lient les uns aux autres et à l'humain. Ce cerveau, comme l'archaïque, reçoit les informations par les 5 sens, c'est son langage, les ressentis et les classe en 2 catégories :

  • Agréable ou désagréable = je me sens bien ou je me sens mal, en quelques millisecondes : je ressens, je pense après. Avec l'archaïque et le limbique, l'information désagréable provoque une réaction = émotion.

La reconnaissance de l'émotion de souffrance a été explorée par les pionniers de la psycho-énergétique, dont Roger Callahan, ils ont observé que cette sensation-émotion indique une coupure énergétique dans le corps ressentie dans le corps de façon localisée car elle concerne un méridien (d'acupuncture). Cette coupure énergétique informe notre cerveau limbique que la situation est perçue de façon désagréable et notre cerveau archaïque la perçoit comme un danger.

Ce décryptage sensoriel-émotionnel est le même quand nous vivons une situation qui nous est agréable, les cerveaux limbique et archaïque la perçoivent comme agréable-sécurité, alors l'énergie circule bien, le ressenti est perçu souvent, par une détente musculaire, la respiration s'apaise, s'allonge, le visage est détendu..

  • Notre particularité en qualité d'humain : lorsque le cerveau limbique reçoit une information désagréable pourtant non physique comme : parole ou un message non verbalisé comme l'expression du visage, l'attitude, ou des écrits, transmettant, par exemple, l'impression d'être pas entendu, incompris, pas accepté, pas considéré, désapprouvé, critiqué, rejeté, oublié, pas soutenu, pas défendu, pas protégé... traduisant la perception réelle ou supposée de au moins un besoin psychique insatisfait.

Nos cerveaux limbique-archaïque peuvent traduire cela comme un danger physique et provoquer une réponse de contre-attaque ou de fuite ou de figement : réponse vive, avec colère voire avec violence verbale et violence physique ou s'éloigner vivement, brutalement, de l'environnement perçu comme hostile, quitter la pièce, couper la communication téléphonique, ou être sidéré, incapable de bouger, de répondre… tous ces comportements constituent le mode défensif instinctif. Peut-être vous reconnaissez-vous dans ce fonctionnement… ?

Le cerveau cortex cérébral

S'est développé il y a environ 2 à 3 millions d'années. C'est la zone du langage, de l'analyse, de la synthèse, de la critique, de la créativité, ce cerveau ignore les émotions et les ressentis. Il permet l'observation, l'analyse nuancée, la réflexion, capable de compromis, choisit la réponse la plus adéquate à la situation, agir ou pas. C'est le cerveau des apprentissages intellectuels, de la capacité de discernement, à utiliser des références, à avoir des échanges contradictoires dans le calme, à vivre des oppositions sans en faire une affaire personnelle, de faire une synthèse, c'est le cerveau de la raison. C'est le régulateur des réactions du limbique et de l'archaïque. Cela devrait être rassurant, et en même temps, force est de constater que ça ne fonctionne pas ainsi !

L'explication de cette difficulté, objet de cet article, réside ans le fait que les cerveaux limbique-archaïque sont très peu réceptifs à la régulation du cortex cérébral : plus l'émotion est intense, plus la communication entre eux est rompue, ce qui explique la réaction émotionnelle fulgurante : contre-attaque ou fuite ou figement.

Et, en cas d'émotion très intense, le cortex cérébral peut être complètement bloqué, c'est ce qui est constaté dans les situations de peur intense ou d'urgence. Ce qui permet de comprendre que les cerveaux limbique-archaïque sont régis par le système nerveux autonome et font partie de l' Inconscient et celui-ci est, par comparaison analogique, comme un million de fois plus fort que notre conscient : notre conscient a le vouloir et notre Inconscient a le pouvoir. Voilà pourquoi, quand il y a une émotion, la réaction est fulgurante et la raison émerge après, avec regrets, peut-être, des conséquences...

En plus, ce pouvoir de l'Inconscient est connecté à la mémoire de nos expériences, nos vécus : plus il y a eu d'expériences, plus l'Inconscient va réagir en fonction de celles-ci : ceci explique la disproportion de la réaction émotionnelle à la situation présente et révèle qu'il s'agit bien d'une ancienne insatisfaction d'un besoin qui se réveille, la situation présente en est que le déclencheur. A propos de la répétition de situations difficiles dans nos relations, malgré notre vif souhait que ça s'arrête, les mémoires des vécus difficiles, douloureux, traumatiques, agissent comme un aimant : elles attirent le semblable, cela est nommé : loi d'attraction. Nous stockons des informations émotionnelles depuis notre petite enfance et même depuis notre gestation : agréables ou désagréables, voire traumatisantes.

Comment gérer nos trois cerveaux ?

Comment gérer nos trois cerveaux ?

Grâce aux neurosciences, nous savons que le corps tisse les neurones et leurs connexions entre eux, les synapses : supports biologiques des informations enregistrées.

Selon les expériences agréables ou désagréables (ou traumatiques) enregistrées, nous avons les neurones du bien-être, du mal-être, des traumatismes… donc les neurones de nos émotions et, cela, tant que l'information reste en nous, les neurones sont biologiquement renouvelés : le cerveau est un organe vivant, dont les cellules se renouvellent et l'information bonne ou mauvaise aussi ! Et plus une expérience a été répétée, plus les neurones et les synapses se sont développés avec cette information, agréable ou désagréable.

Le cerveau de l'enfant que nous avons été s'est développé sur 24 années : voir les images cérébrales de 0 à 20 ans. Et comme le cerveau émet des ondes cérébrales, les ondes transportent (diffusent, rayonnent ?) les informations, et elles "extériorisées" et donc perçues (souvent inconsciemment) par les autres : pas entendu, pas compris, pas considéré, pas aimé, ou même « attaqué », critiqué, dévalorisé, exclu, abandonné, rejeté … ce qui amplifie, conforte le mal-être, puisque l'expérience difficile se répète, même avec des personnes, des contextes différents.

Ces informations réveillent les mémoires difficiles du passé, comme activées par un mot de passe que constitue la situation présente (ou passé quand nous y pensons ou par anticipation du futur que nous craignons) et le scénario se répète avec nos mêmes réactions émotionnelles désagréables, regrettables...

La bonne nouvelle est la possibilité de se libérer des mémoires émotionnelles difficiles, douloureuses et traumatiques qui se réactivent dans notre vie présente, en les déprogrammant de nos cerveaux, c'est le but de toutes les approches psychothérapeutiques.

Les neurosciences ont révélé la neuroplasticité : signifie la capacité biologique de modifier l'information émotionnelles que stockent et transmettent nos neurones, car toute information passe par les neurones, c'est la "plateforme de stockage des informations" dans notre cerveau.

Certaines approches psychothérapeutiques utilisent le langage des cerveaux limbique-archaïque : les émotions révélées par les ressentis dans le corps évoqué en début de l'article. Grâce à l'utilisation de ce langage adéquat, ces approches se révèlent plus rapides pour obtenir les changements de réaction de comportement, souhaités.

C'est le cas de plusieurs approches connues comme la psycho-énergétique avec l'EFT et autres techniques de « tapping » comme REMAP, TAT pratiquées seules ou en synergie avec d'autres approches afin d'effacer les informations émotionnelles de nos difficultés et traumatismes, ainsi, les relations sont apaisées et respectueuses, même si il y a désaccord, confrontation, et même conflit, car nous sommes tous différents et s'affirmer est nécessaire.

La psycho-énergétique est une thérapie brève et confortable grâce au massage doux (ou tapping" des points d'acupuncture permettant la baisse de la souffrance émotionnelle parfois de façon très rapide, voir fulgurante.

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Écrit par

Thérèse Badonnel Ferry

La psycho-énergétique clinique : EFT et autres techniques similaires, thérapie brève par auto-stimulation de points d’acupuncture est une révélation pour Thérèse Badonnel Ferry en quête d’une approche thérapeutique émotionnelle rapide, efficace et confortable. Formation par 2 instituts de psycho-énergétique clinique IFPEC et Therapeutia : 10 stages et 1 cycle de 3 années.

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Commentaires 1
  • Sabrina

    Bonjour merci pour cet article, en ce moment de ma vie mon besoin de "comprendre" est le véhicule qui me permet d'avancer et d'aller vers une découverte de qui je suis, de m'accepter, de m'aimer et de prendre soin de moi. Des fois lorsque je découvre les mécanismes, cela m'aide à me soulager de la coupabilite de mon passé et me donne des indications pour continuer mon chemin.

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