Bonjour,
je sors d'une thérapie de plusieurs années durant laquelle j'ai fais un transfert érotique et amoureux très intense sur mon psy, nous en avons parlé et toujours tout ramené à mon passé et j'ai beaucoup bossé la dessus.
Seulement, maintenant que la thérapie est terminée depuis quelques mois (j'ai voulu arrêté car je passais mon temps à me retourner le cerveau pour savoir si j'hallucinais ou pas sur ce qu'il ressentait pour au final me laisser aller à vraiment y croire), je repense à tout ça à tête reposée et je réalise que j'ai interprété beaucoup de ses regards et de ses phrases, dans le sens d'une réciprocité de désir, mais à l'époque je me disais que si c'était bien ça de toute façon il ne pourrai jamais l'avouer.
Maintenant que je réalise que j'étais en plein délire, je suis morte de honte, même si je comprend mieux pourquoi je le croisais si souvent dehors (en réalité je devais surement sortir beaucoup dans l'espoir de le voir en me voilant la face), et pourquoi j'ai sombré dans la depression depuis que je ne le vois plus.
Je ne lui en veux pas, par contre moi je m'en veux à en crever, et j'ai honte, cet épisode m'en rappel d'autres de mon passé, seulement ça n'avait jamais été aussi fort.
La pire des choses serait qu'on m'apprenne que je suis psychotique, ça me fait tellement peur que je n'ose pas parler de cet evenement à mon nouveau psy (pour qui je ne ressent rien).
Merci de m'avoir lu, ma question est, quelle est la différence entre la passion amoureuse ou l'obsession amoureuse et tous les débordements affectifs et toutes les illusions qui vont avec, et le délire érotomaniaque?
Si c'est bel est bien ça, peut-on en guérir?
Merci.
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2 JUIL. 2019
· Cette réponse a été utile à 7 personnes
Bonjour Lili,
Si vous faites une petite recherche sur l'érotomanie au sens psychiatrique, vous pourrez surement vous rendre compte que vous n'êtes pas (et n'avez jamais vraiment été) érotomane au sens de la psychose. Même si vous êtes passée par des phases "délirantes" selon vos propos, vous n'avez jamais vraiment perdu pied avec la réalité, même si vous avez voulu à certains moments croire au désir de votre psy il ne semble pas que vous soyez entrée de plein pied dans la maladie psychotique, à telle enseigne que vous avez préféré stopper votre thérapie car vous sentiez que tout cela devenait trop envahissant.
D'autant que vous savez aujourd’hui ce qu'il en est. Et que vous en ressentez de la honte. Vous savez bien (et une partie de vous avez toujours su, même si une autre avait envie de se bercer d'illusions) qu'il s'agissait d'un transfert lié à la thérapie. Cependant, il ne serait pas inintéressant, peut-être, d'explorer ce sentiment de honte et cette colère contre vous-même. C'est peut-être l'occasion de découvrir votre capacité d'auto-pardon et de compassion vis à vis de vous-même.
3 JUIL. 2019
· Cette réponse a été utile à 1 personnes
Bonjour,
Pour quelle raison avez-vous décidé de suivre une thérapie de type analytique si j'ai bien compris? Et pourquoi avoir choisi d'en arrêter une pour repartir en une nouvelle?
Travaillant plus dans le domaine des thérapies brèves, il est intéressant parfois de se demander si la thérapie que je suis m'aide à résoudre mon problème ou à l'entretenir. Bien entendu, il ne m'appartient pas d'en juger. Je pose juste la question si elle peut avoir quelque résonnance pour vous?
Avez-vous déjà pensé à des approches différentes telles que l'hypnose, la pnl et bien d'autres approches que vous trouverez sur ce site?
Bien entendu, mes propos sont à nuancer en fonction de la problématique qui sous tend votre demande d'aide psy.
3 JUIL. 2019
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour Lili,
Je partage l'avis de Mme Favry, l'érotomanie est un trouble bien spécifique dont les critères diagnostiques sont précis. Poser ce diagnostic est un acte sérieux et vous ne semblez pas y correspondre.
Le film "Anna M." retrace les différentes étapes de l'érotomanie : espoir, dépit et rancune.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18722582&cfilm=34471.html
J'espère que vous pourrez trouver en vous la confiance d'aborder ce qui m'apparaît davantage comme un trouble obsessionnel avec votre nouveau psy.
Ce qui n'est pas entendu se répète, il y a peut-être dans votre vécu un événement qui n'a pas été digéré, et qui s'exprime ainsi, la honte que vous ressentez est peut-être l'écho d'un événement plus ancien encore qui n'a pas été résolu.
Si vous souhaitez vous informer davantage sur l'érotomanie, je vous invite à découvrir la thèse d'un psychiatre sur le sujet : http://psyfontevraud.free.fr/theses/LAFORGUE-Erotomanie-2014.pdf (page 87 pour la classification "moderne").
La question du transfert (notion psychanalytique), p78, pourra peut-être également vous éclairer.
2 JUIL. 2019
· Cette réponse a été utile à 3 personnes
Bonjour,
Je m'interroge quant à votre question , pourquoi avez vous arrêté cette thérapie ?
Soit vous êtes sortie de cette érotomanie, car il s'agit bien de cela dans votre énoncé, et aujourd'hui vous vous en sentez honteuse, dommage que vous n'ayez pas travaillé ces émotions avec votre psy.
Bref, quoiqu'il en soit, si vous ressentez encore beaucoup d'émotions désagréables face à ce souvenir, quelques séances d'hypnothérapie pourrait y remédier.
L'essentiel est que vous ayez pris conscience de ce trouble d'érotomanie qui a priori est terminé.
Restant à votre écoute,
Nathalie FOLLMANN - Hypnothérapeute clinique à CLICHY
