Meilleure réponse
23 AVRIL 2015
· Cette réponse a été utile à 8 personnes
Bonjour,
Pour ce qui est des découvertes, on ne découvre pas en psychologie comme on découvre en sciences. Il n’y a pas « une découverte majeure » qui propulse le savoir d’un seul coup en apportant une réponse irréfutable à une interrogation fondamentale.
La psychologie avance au rythme de notre société et n’a pas connu pour cette raison de révolution copernicienne.
Pour faire court, disons que la psychologie est devenue plus pragmatique, plus ouverte à d’autres courants susceptibles de la faire évoluer dans sa capacité à envisager l’être humain : neurosciences, biologie, endocrinologie, psychologie expérimentale, éthologie, ethnologie, spiritualité, approche systémique, ..... ont bousculé les pratiques, et surtout, les certitudes.
Car il faut bien l’admettre, malgré les avancées en matière de pharmacologie et neurologie dès les années 50, à partir des années 70, 80, la psychologie, imprégnée d’un certain intellectualisme post-soixante-huitard, avait fait une OPA sur le psychisme, phagocytant tout ce qui passait à sa portée. Bref, malgré les rappels de la sociologie, il y avait du psy partout. L’individu placé au centre de lui-même, comme la terre autrefois dans l’univers, tout mal-être était forcément psy. Emettre l’hypothèse que les choses pouvaient être envisagées différemment, n’était pas forcément bien vu. Certes, cela a permis de comprendre beaucoup de choses, mais les excès n’ont pas tardé. Aussi, de même que nos médecins du temps de Molière pensaient expliquer les maladies en les recouvrant de noms latins dans un charabia incompréhensible, certains courants psy ces dernières décennies, ont cru avoir réponse à toutes les questions en se gargarisant d’un discours tournant plus souvent sur lui-même qu’apportant des réponses au mal-être ambiant.
Heureusement, les choses ont changé. Des psy voyant les limites de ce discours auto-centré, et puis il faut bien le dire, (ou le regretter!) des psy confrontés à l’exigence d’efficacité de notre société moderne, ont opté pour un changement épistémologique radical : l’individu, le patient, n’est pas là pour valider la théorie; c’est aux praticiens d’inventer, d’adapter, les outils qui font avancer la connaissance et leurs pratiques.
D’où un foisonnement d’approches, de méthodes, (où la meilleur côtoie parfois le pire), mais où la volonté d’expérimenter, de comprendre, passe avant le prêt-à-penser du siècle dernier. Ce n’est pas un hasard si la psychologie, la psychiatrie, sont sorties d’un élitisme distant qui pouvait être anxiogène, pour se mettre au niveau de tout un chacun et l’accompagner modestement dans son cheminement.
Ainsi, pour répondre à votre question, des découvertes majeures, peut-être pas, mais une ouverture d’esprit plus à même de remettre en question les vieux paradigmes et permettre toutes ces pratiques que nous connaissons, que nous expérimentons, actuellement.
Cordialement à vous.