Influence de la reconnaissance du père dans la stabilité affective de sa fille ?

Réalisée par Emillie · 21 oct. 2014 Parentalité

Bonjour,


J'ai 30 ans, et depuis que j'ai quitté le domicile familial je n'ai pas cessé de bouger, en France et à l'étranger. Je n'ai jamais travaillé plus de plus de 3 mois consécutifs, jamais vécu avec quelqu'un, jamais eu de relation très stable, jamais vécu longtemps au même endroit... Je me sens toujours à l'aise au début d'un travail, ou dans une nouvelle ville, mais j'ai vite l'impression que je vais décevoir les gens (collègues, employeur, rencontres...). Ça m'angoisse, alors hop, je change de décor... J'ai l'impression de jeter des paillettes (j'ai un super CV, j'ai fait plein de choses, j'ai beaucoup voyagé...), de mettre toute mon énergie à garder cette belle image, et derrière cette belle vitrine, c'est le vide et les angoisses... que je ne veux surtout pas qu'on voit... alors je tiens un moment en me mettant beaucoup de pression pour plaire, et puis peu de temps après, épuisée par ma performance, je mets les voiles. Cette situation commence à me peser, à force de fuir tout le temps je n'arrive rien à construire...


Je me demande si cette peur qu'on me voit telle que je suis (alors que mon côté sombre n'est pas non plus si terrible, je suis juste parfois tête en l'air, déprimée, associable, irritable...) ne vient pas du regard de mon père. Je ne me suis jamais sentie valorisée par lui, et ça m'avait déjà posé quelques soucis à l'adolescence (je multipliais les partenaires, j'avais besoin de séduire).


Pour résumer tant que possible notre relation, je n'ai jamais connu mon père biologique, j'ai grandi jusqu'à mes 5 ans avec ma mère et ma grand-mère. Puis nous sommes allées habiter chez ce nouveau papa (qui m'a reconnue). Relation difficile dès le départ, moi qui apparemment le rejetais, et lui qui s'est petit à petit enfermé dans un rôle d'autorité qui fermait le dialogue et qui a cristallisé notre relation. Nous avons donc toujours eu des relations conflictuelles, et nous avons peu partagé de moments de complicité. Il a toujours été très peu tactile et je ne me souviens que d'un seul câlin maladroit à la mort de mon grand-père. Pas de mots tendres non plus (pas qu'avec moi, c'est son caractère en général). Nous n'avons plus rien fait tous les deux dès l'âge de 9-10 ans (même pas se retrouver seuls dans une voiture par exemple). Il a en revanche toujours été très proche de mon demi-frère, qui lui ressemble beaucoup. Ils sont partis de nombreuses fois en vacances tous les deux, faisaient tout un tas de choses ensemble. J'ai été très jalouse de ce frère dès sa naissance, puisque je devais encore une fois partager ma mère. Aujourd'hui, je suis encore très jalouse de ce frère, qui a un parcours extrêmement brillant à tous points de vue et qui fait bien sûr la fierté de mon père. Nous ne sommes pas très proches, je le trouve distant, pudique et centré sur lui-même, copie conforme de mon père. Il ne m'a jamais beaucoup valorisée lui non plus. Il ne m'a pas dévalorisée pour autant, disons qu'il ne me comprend pas bien je crois. On ne parle pas beaucoup.


Nous n'avons jamais parlé de notre relation avec mon père. Il communique peu, tout a toujours été dans le non-dit. L'unique fois où j'ai osé insinuer qu'il faisait une différence entre mon frère et moi, mon père est entré dans une colère noire.


J'ai en revanche toujours été très fusionnelle avec ma mère, et elle jouait souvent le rôle "d'intermédiaire" lors des conflits avec mon père.


Bref, je me suis toujours sentie très dévalorisée par mon père, qui me considère encore aujourd'hui comme une adolescente loin des réalités, naïve et faignante. Il ne comprend pas du tout mon mode de vie "nomade" qu'il assimile à de la fainéantise et la fuite face aux réalités. Je ne me souviens pas qu'il m'ait jamais dit le moindre compliment, ni ait eu le moindre geste tendre envers moi. Depuis plusieurs années j'essaie toujours d'aller vers lui, je nous cherche des points communs, m'intéresse à ses hobby, fais toujours attention à la manière dont je lui parle pour ne pas le froisser... Mais lui, même si je pense qu'il est content de ce rapprochement, n'hésite pas une seconde à me rabaisser dès que je pose une question à côté de la plaque, à me faire sentir que je suis complètement naïve, déconnectée voire idiote.


J'imagine bien que tout ça demanderait une psychothérapie plus approfondie, mais j'aurais aimé avoir quelques premières pistes... Je ne trouve pas de livre ni article qui pourrait m'aider à mieux comprendre et mettre en mots ce qui coince, ce qui fait que j'ai tout le temps cette peur de décevoir, qui m'empêche de construire ma vie quelque part.


Merci beaucoup


Emilie

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Meilleure réponse 22 OCT. 2014

Bonjour,

vous le dites vous même, il y a un problème de communication : j'envisagerai cette piste, avec l'aide d'un thérapeute familiale.
Une idée : vivre les choses sans chercher à mettre du sens, comprendre, maitriser tout... cela vous semble-t-il possible ? (un indice : c'est possible, et ca s'apprend à tout âge, d'autant plus que votre parcours montre combien vous êtes capable de vous adapter aux nouvelles situations :) )
Il y a de la force et de la compétence dans ce fonctionnement qui vous gêne.

cordialement

Christophe Gobin Psy sur Royan

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6 NOV. 2014

Bonjour Emilie,

Vous recherchez à savoir et vous avez raison, vous ne pouvez pas continuer ainsi et ne pas vivre votre vie. Oui c'est dans ce père manquant que se loge cette souffrance et par conséquent cette ultime demande de réparation auprès de ce père d'adoption.
Consultez un psychologue, un thérapeute, je vous y engage.
Je vous invite à faire un exercice tout en douceur, allez à la rencontre de cette petite fille en vous, cette enfant qui a des choses à vous dire et qui a besoin d'être entendue.

Voici une méditation, à faire à votre rythme, pour une libération des mémoires cellulaires : https://www.youtube.com/watch?v=aDHwes2OsQE

Je vous souhaite de vivre enfin dans la sérénité. Samira Sofi

Samira Sofi Psy sur Paris

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4 NOV. 2014

Bonjour,
Vous avez une idée claire de votre situation relationnelle avec les hommes construite à partir de l'absence du père qui a amplifié vos besoins qui lorsqu'ils sont déçus semblent entrainer une rupture pour un recommencement ailleurs et ainsi de suite...

Vous êtes vous intéressé à ce que vous renvoyez dans la relation ? Exprimez-vous vos désirs ou votre interlocuteur doit-il les deviner ? Avez-vous un idéal relationnel trop élevé ou impossible à satisfaire ? Autant de questions que vous pourriez aborder en psychothérapie qui vous aideraient à compléter votre vision du monde vers une certaine forme d'apaisement personnel.

Bien cordialement,
Peggy CAPERET
Psychologue à Paris 19e

Peggy Caperet - Psychologie & Culture Psy sur Paris

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22 OCT. 2014

Bonjour,
Au regard de votre message, la compréhension que vous devez mettre en place pour vous même correspond à un repositionnement clair vis à vis de votre personnalité.
Vous souffrez d'un trouble de la personnalité et de votre comportement propre.
Je pense qu'il est temps de voir un spécialiste en psychologie pour entamer une WANT.
Psychologue à Caen.

Olivier Dawant - Psychologue Psy sur Caen

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22 OCT. 2014

Bonjour,

Je lis votre souffrance et votre sentiment d’être inadaptée dans ce monde. Je lis votre fuite aussi... mais vous prenez conscience aujourd’hui que quel que soit l’endroit, quelles que soient les circonstances, une problématique vient avec vous et resurgit toujours.

Je lis aussi l’histoire d’une famille recomposée où les rôles ne sont pas clairs. Votre père n’est que votre beau-père en fait. Vous lui demandez de se comporter comme un père alors qu’il ne l’est pas. Il vous a traité différemment de son propre enfant, comment pourrait il en être autrement puisque même la loi ne lui reconnaît pas son rôle auprès de vous. Cet homme et votre mère n’ont pas été clairs sur leurs rôles et sur votre situation. Et tout ce que vous reprochez à votre beau-père me semble en fait des reproches faits à votre père biologique (absence, non valorisation...).

Il me parait judicieux en effet de consulter un professionnel avec lequel vous ferez le point sur vos quêtes et vos manques.
Bon courage

Sylvianne Spitzer
Psychologue, psychothérapeute, victimothérapeute

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22 OCT. 2014

Bonjour Emilie,

Je vous invite vraiment à faire un travail thérapeutique individuel pour revisiter votre histoire et peut-être y porter un autre regard avec l'aide d'un tiers médiateur.

Il semble que vous ayez beaucoup de difficultés à simplement être vous-même, et que vous traversiez votre vie "masquée", plus soucieuse de vous couler dans le désir de l'autre et de l'image que vous souhaitez donner, comme si ce que vous êtes n'était pas suffisant pour être aimée et digne d'intérêt. C'est ce point de la restauration de l'estime de soi qu'il vous faut travailler et restaurer.

En ce qui concerne la relation avec votre père, elle peut sûrement expliquer une part de vos difficultés actuelles, mais évitez d'en faire un lien causal, car elle n'explique sûrement pas tout. Et surtout, il n'y a pas de fatalité à rester enfermée dans ce schéma familial dont il faut essayer de vous abstraire pour réussir à mener votre propre vie.

Enfin, l'apparente distance et froideur de votre père ne signifie pas forcément qu'il ne vous aime pas, c'est peut-être seulement votre interprétation. Il vous aime à sa manière, qui peut ne pas être exactement celle que vous auriez souhaitée. Essayer d'être un peu moins dans l'attente de l'autre pourrait vous éviter la déception et le sentiment de ne jamais être comblée.

Pour les lectures, je rejoins les références qu'a données mon collègue (Dumas et Flamenbaum), notamment en ce qui concerne l'aspect transgénérationnel, car c'est maintenant votre propre histoire que vous avez à vivre.

Bon courage
Eve Briand

Eve Briand - Cabinet de Psychothérapie Psy sur Saint-Maur-des-Fossés

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22 OCT. 2014

Bonjour,

vous avez déjà une vision claire de votre parcours et des embuches qui vous ont amené à ces mécanismes et défenses. Oui il pourrait être bien pour vous de vivre un accompagnement psychothérapeutique. En lecture, allez voir du côté de Didier Dumas (pour ce qui concerne le rôle du père dans la construction de l'enfant) et de Danièle Flaumenbaum (pour ce qui concerne la construction de la femme dans les yeux des hommes - père, beau-père et conjoint) c'est le courant psy transgénérationnel.

Cordialement.

Thierry BUNAS Sexologue Psychothérapeute

Thierry Bunas Psy sur Blois

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22 OCT. 2014

Bonjour Emilie,

J'ai lu attentivement votre question et vos explications concernant les possibles causes de votre mal-être actuel.

Je dois avouer que vous avez à mon sens une certaine objectivité sur la situation que vous décrivez. La situation que vous vivez peut effectivement venir de ces événements que vous avez vécue étant enfant.

Il faut bien comprendre que dans un premier temps, l'enfant jusqu'à ses 5-6 ans n'est pas capable de réflexion à proprement parler. Il grandi au fur et à mesure des enseignements qui lui sont donnés par sa famille et son entourage social, sans les remettre en question, ou chercher à comprendre le sens véritable des choses.

Avoir vécu sans votre père biologique (ou substitut paternel) pendant les 5 premières années de votre vie, a pu créer en vous un premier sentiment d'abandon. Pour peu que les explications données alors par votre Mère ou votre Grand-mère n'aient pas été correctement présentées ou avec une compréhension de votre part qui vous aurait poussé à intégrer des peurs et des craintes spécifiques.

A partir de vos 5 ans, vous avez vécu avec votre Père "adoptif". Mais voilà que pour vous c'était plus de l'ordre d'un nouvel abandon. Votre mère, reprenait une partie de la place qu'elle vous avait accordé plus petite, qu'elle offrait à une autre personne.

En lisant vos mots, j'ai le sentiment qu'en vous se serait cristallisé un mécanisme de défense spécifique au niveau inconscient :

"Je ne mérites pas, je ne suis pas assez bien pour ...."

Vous avez eu votre mère pour vous seule... puis vous l'avez perdue d'une certaine manière ... Vous avez eu votre père pour vous seule (même si il a pu avoir une certaine attitude avec vous).... et puis un petit-frère est arrivé ... Alors a continué à s'enchainer des situations amenant des sentiments tels que l'abandon, la peur de ne pas plaire, la croyance de ne pas être assez bien pour pouvoir être aimée... et votre inconscient dès lors n'a eu de cesse de se confirmer la réalité des choses en créant les opportunités d'agir pour entretenir ces craintes et ces peurs.

Les expériences que vous décrivez, que vous avez vécue jusqu'à ce jour, sont le reflet de ce type d'automatisme inconscient :

"Je vais vers l'autre dans la séduction, dans le paraître, le plaire, ... comme si je voulais cacher le démon en moi, cette part que les autres ont su déceler chez moi, ... Simplement au moment où les choses pourraient s'enclencher dans une démarche plus approfondie, y mettre plus de réels sentiments, d'investissement personnel, alors je fuis, aussi vite et aussi loin que possible !"

Les mécanismes de défense sont là pour nous protéger et agissent en nous, sur le principe du Stimulus/Réaction. Ne laissant donc aucune place à la logique et à la réflexion.

Vous savez très bien que lorsque vous pensez consciemment à faire différemment, et bien rien n'y fait, vous reprenez encore et toujours ce même chemin de réaction. Non pas parce que vous n'en êtes pas capable ! Loin de là ! Tout simplement parce que quand il y a conflit entre votre conscient et votre inconscient ... Et bien, c'est toujours l'inconscient qui gagne !

Pour un premier travail de réflexion sur cela, je vous propose (même si cela peut vous paraître étrange au premier abord) de communiquer directement avec cette part inconsciente en vous :

1) Intéressez-vous à cette partie de vous-même qui est responsable de tous ces mécanismes et automatismes de réaction

2) Acceptez l'idée que tout ce qui s'est installé en vous à un moment donné a pu être utile pour vous permettre de grandir, d'apprendre, d'avancer, de comprendre et également de vous protéger !

3) Mesurez la valeur d'utilité que tout cela peut avoir encore aujourd'hui pour vous. Est-ce aussi utile d'utiliser encore ces mécanisme pour moi que de continuer à mettre des petites roulettes sur votre vélo ? Ou alors, comme ces petites roulettes (dont vous n'avez certainement plus besoin), ces mécanismes pourraient être plus handicapants qu'autre chose ?

4) Remerciez le plus sincèrement possible cette partie de vous-même responsable de tout ce qui était jusqu'à ce jour et sollicitez là, pour qu'elle recherche de nouveaux mécanismes plus adaptés et utiles pour vous.

5) Terminez ce travail en pensant (disant) simplement ceci : "Par ce que le plus important c'est que je sois bien !"

Voilà, une piste de réflexion et de travail que vous pouvez appliquer. Je reste à votre disposition si vous avez la moindre question.

Bien à vous.

Julien de Therhappy

Julien Giraud Psy sur Le Cannet

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22 OCT. 2014

Bonjour,

et oui un travail psy est bien pour mettre en place les choses dans sa tête et pouvoir passer ensuite à autre chose.
C'est comme tout travail : plus on repousse plus on est mal et plus ça se dégrade.
Mais c'est plus facile à dire qu'à faire!
Définissez vote recherche, là vous allez sur les routes avec votre baton de pélerin et choisissez un thérapeute avec qui vous êtes bien et au boulot!
Bon courage.

Didier Bodin (Bonneval 28)

Didier Bodin Psy sur Bonneval

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