Addictions : les racines émotionnelles

Addictions : tabac, alcool, drogue, nourriture, travail, sport ... s'en libérer par la réparation des racines émotionnelles que constituent les événements difficiles, carences affectives, traumatisme d'humiliation, de honte, de culpabilité... fardeaux constitutifs des addictions ?

21 FÉVR. 2024 · Lecture : min.
Addictions : les racines émotionnelles

Je vous propose de comprendre les causes de nos souffrances émotionnelles relationnelles qui peuvent engendrer des comportements délétères comme les addictions, les compulsions, les phobies, les pensées obsessionnelles, « burn out », l'anxiété, l'état dépressif… et, aussi, des réactions défensives involontaires qui perturbent nos relations. Afin d'identifier, qu'il y a derrière ces comportements, en fait, des besoins insatisfaits souvent très anciens et non exprimés (refoulés ?), souvent aussi... puisque ces besoins peuvent dater d'avant notre capacité à nous exprimer.

Pourquoi est-ce si difficile de décrypter ces besoins insatisfaits qui provoquent des émotions difficiles qui engendrent des compensations inadéquates et délétères comme les addictions, les compulsions, les phobies, les TOC, « burn out », anxiété, l'état dépressif… avec idée suicidaire parfois, et des attitudes réactives défensives involontaires que nous regrettons tout en restant impuissant à les empêcher ?

Notre comportement relationnel est conditionné par notre vécu pendant la période des premiers développements neuronaux de notre cerveau émotionnel, c'est-à-dire de la naissance (même pendant la vie intra-utérine) jusqu'à environ nos 20 ans, avec les 2 premières années qui sont primordiales. Aujourd'hui, grâce aux neurosciences et aux technologies d'observation du cerveau vivant, nous savons que le nouveau-né a bien l'organe du cerveau formé mais sans connexion neuronale : son système d'apaisement émotionnel, le parasympathique n'est pas opérationnel.

Pourquoi les addictions apparaissent-elles ?

Les connexions neuronales du Bébé vont se développer au fur et mesure de ses expériences de vie et en fonction de ce qu'il sent, ressent, entend, voit, perçoit... C'est-à-dire, tout ce qui s'adresse à lui et aussi ce qui se passe autour de lui. L'environnement va provoquer des connexions spécifiques avec 2 catégories d'information : agréable ou désagréable.

Comme recevoir la tétée ou le biberon quand il a faim, c'est agréable, alors Bébé va développer le neurone de la satisfaction de son besoin de se nourrir + le neurone de la confiance en sa mère (ou personne qui a la charge du Bébé) et comme sa mère est humaine, Bébé va développer la confiance en l'humain en général et cela s'inscrit dans ses neurones "la vie est agréable et qu'il peut se sentir en confiance et faire confiance avec les humains" puisque l'humain répond à ses besoins et que cette réponse l'apaise.

Ces expériences sensorielles, vont s'enregistrer, se stocker, comme dans un logiciel, que l'on nomme, en thérapie, "croyances sur la vie". Et ce, pour tous les besoins qu'ils soient physiologiques : boire, manger suffisamment, avoir chaud ou frais, être propre, pouvoir dormir, ressentir la chaleur corporelle de sa mère... ou, ses besoins psychiques : recevoir la tendresse, être pris dans les bras, des paroles douces, se sentir compris, aimé, regardé, admiré, accepté tel qu'il est, accueilli, avoir la certitude d'être aimé et que sa mère est là quand il a un besoin et qu'il reçoive la réponse adéquate à ce besoin. Et quand il y a impossibilité d'y répondre aussitôt, d'être accompagné en paroles et gestes adéquats pour réguler son stress, l'apaiser, développer la capacité à différer la satisfaction à gérer la frustration, progressivement au fil des années des apprentissages. Cet accompagnement bienveillant incluant la prévisibilité, installe ce qu'on appelle "la sécurité affective".

En conséquence, le Bébé, le petit Enfant, est attaché à l'adulte qui s'occupe de lui, soit la maman, la plupart du temps, on parle de sa "figure d'attachement". Il y a aussi les autres personnes qui s'occupent de lui régulièrement : papa, nourrisse, professeurs des écoles etc Et, c'est le comportement régulier et répété des figures d'attachement qui formatent le cerveau émotionnel de l'enfant. Pour cet exposé, je m'en tiens à la maman qui constitue la première relation affective.

C'est le comportement de la Maman (ou autre figure d'attachement) qui permet au Bébé de s'apaiser : c'est elle qui régule les émotions difficiles provoquées par un besoin de l'enfant comme la faim, la soif, la fatigue, l'inconfort, la peur de l'abandon, l'inquiétude, toutes les peurs de Bébé et du jeune Enfant, par son accueil et la reconnaissance de son besoin, cela exprimé en douceur avec bienveillance : l'enfant ne comprend pas les mots, il perçoit qu'il est compris, donc qu'il existe, que ses besoins sont bons, et par déduction, qu'il est un bon enfant qui mérite attention, amour. Là commence à se tisser l'estime de Soi et la confiance en Soi.

Ainsi, surtout les 2 premières années, mais pas seulement, car, je le rappelle, le développement des connexions neuronales se fait progressivement jusqu'à l'âge adulte. Ainsi, nous prenons conscience de l'importance du comportement de la Maman et des personnes qui prennent l'enfant en charge régulièrement.

Par contre, si la Maman est absente lors des besoins de l'enfant, ou défaillante ou encore, pense, par éducation ou consignes administratives, que l'enfant peut supporter l'insatisfaction de ses besoins sans aide, "qu'elle n'est pas à sa disposition"... "que l'enfant fait des caprices" ... "qu'il ne faut pas lui donner de mauvaises habitudes"... "qu'il doit apprendre l'autonomie », etc. Que se passe-t-il puisque Bébé ou le jeune Enfant n'a pas la capacité physiologique de se satisfaire tout seul et n'a pas la capacité psychologique de s'apaiser tout seul : il est impuissant par nature ! Alors, impuissant, il subit l'insatisfaction, le manque frustrant, la souffrance provoquée par la faim ou la soif, qui le tenaille ou le besoin de calme, de sommeil, de tendresse, d'attention, de paroles rassurantes... et cette souffrance se traduit dans son niveau de conscience d'enfant par « mon besoin est "mauvais » donc je suis "mauvais, et à cause de cela, je ne suis pas aimé, à cause de mes besoins exprimés, puisqu'on ne s'inquiète pas de moi ».

Pourquoi les addictions apparaissent-elles ?

Et, il en déduit qu'il doit subir ce manque d'amour, et dans sa tête de Bébé dépendant par nature, vivre sans l'amour de sa mère est insupportable au point qu'il peut avoir envie de cesser de vivre... qui, heureusement, grâce à la puissance de l'instinct de survie, ne va pas se réaliser. Mais, ce processus d'atténuer la souffrance par « arrêter de vivre » peut s'inscrire dans ses neurones de son cerveau émotionnel en développement (dont le langage est constitué par les ressentis), comme dans un logiciel : arrêter de vivre, envie de mourir, me détruire...

De même, lorsque l'Enfant exprime un besoin par des pleurs ou des gémissements, il arrive parfois, souvent (?) qu'on le "bâillonne" avec la tétine ! Par ce geste, on lui transmet tacitement cette information "voici la réponse à ta demande, à ta souffrance » et l'enfant enregistre : "quand j'exprime un besoin, je me calme avec un bouchon = c'est interdit de dire mes besoins" : imaginez l'effet si cela vous arrivait à l'âge où vous êtes ?

Les expériences les pires sont celles qui sont vécues comme humiliantes, provoquant la honte de soi et la culpabilité, elles constituent le terreau des addictions du futur adulte. Ainsi, le lien à la mère, que l'on appelle l'attachement, le 1er attachement de l'être humain, conditionne les 1ers développements neuronaux et avec eux, la perception du monde : agréable, confortable = CONFIANCE, ou, le contraire : manque, désagréable, souffrance, renoncement douloureux = MEFIANCE

Et cela s'inscrit dans nos neurones : notre monde intérieur et ce monde intérieur sera notre vision du monde et nous allons le projeter sur le monde extérieur, et les autres. Cela va conditionner notre vie par la répétition des comportements maternels : sécurisant ou frustrant... et va, aussi, conditionner notre perception de l'autre, des autres, à notre qualité relationnelle avec l'autre : dans la confiance ou dans la méfiance. Dans tous les aspects de la relation avec tous les degrés possibles de confort ou de perturbations.

Et tous les besoins insatisfaits, les manques, de besoins physiologiques ou psychiques ayant laissé une empreinte dans notre mémoire émotionnelle vont se réactiver à chaque situation insatisfaisante de notre vie, avec, par exemple, pour les addictions : un ressenti de vide intérieur tenaillant et exigeant à être combler de toute urgence.

Et pour supporter ces manques qui se réveillent, car notre mémoire émotionnelle fonctionne comme un logiciel installé en nous : nous vivons le monde tel que nous l'avons vécu les 1ères années de notre vie ; donc, pour supporter ces souffrances de besoins qui sont ressentis toujours présents et insatisfaits, émerge l'impératif de combler ce vide intérieur mais, de manières inadéquates : avec des substances nocives, tabac, alcool, drogue ou trop de nourriture ou de trop d'activité, de travail, trop de sport… c'est intéressant de décrypter les « trop de ».

Se libérer de ces comportements délétères, qui sont les symptômes de besoins trop souvent insatisfaits pendant l'enfance, est possible par le comblement émotionnel de ces besoins restés insatisfaits dans le cadre d'un accompagnement psychothérapeutique émotionnel, MAINTENANT, puisque les neurosciences révèlent la plasticité de nos neurones. En plus simple : nos neurones sont « déprogrammables » et reprogrammables, là se réalise, probablement, la véritable résilience ? Et avec la psycho-énergétique et ses outils comme l 'EFT, REMAP, TAT... cela est possible si le protocole est pratiqué dans le cadre d'un protocole clinique sécurisant.

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Écrit par

Thérèse Badonnel Ferry

La psycho-énergétique clinique : EFT et autres techniques similaires, thérapie brève par auto-stimulation de points d’acupuncture est une révélation pour Thérèse Badonnel Ferry en quête d’une approche thérapeutique émotionnelle rapide, efficace et confortable. Formation par 2 instituts de psycho-énergétique clinique IFPEC et Therapeutia : 10 stages et 1 cycle de 3 années.

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Bibliographie

  • Pionnier de la reconnaissance des émotions et de ses causes subjectives : Richard Lazarus, chercheur et professeur de psychologie USA - 1922-2002
  • Le cerveau de l'enfant : site planète Gaïa – imagerie cérébrale (infographie) des étapes du développement des connexions neuronales dans le cerveau de l'enfant de 4 à 20 ans
  • Découverte par Marian Diamond, 1926-2017, université de Berkeley au début des années 1950, a prouvé la neuroplasticité du cerveau, c'est-à-dire, la capacité biologique au renouvellement des neurones, donc de l'information qu'ils « portent » ?

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