Face aux comportements oppositionnels de l'enfant, que faire ?

Votre enfant ou adolescent vous en fait voir de toutes les couleurs. Vous ne comprenez pas toujours ses comportements. Il est doué d'une opposition forte et il vous provoque beaucoup. C'en est trop ! Vous avez besoin de réagir !

Quand l'enfant à ce type de comportements, quelles sont les premières interventions recommandées ?

Il n'y a rien de normal à ce qu'un enfant soit en perpétuelle opposition. Il n'est pas typique de devoir se battre quotidiennement avec son adolescent au point de tomber, parfois, dans le burn-out.

Le premier conseil à donner aux parents qui sont confrontés à cette situation est de s'orienter d'abord sur une cause médicale. En effet, on demande toujours un premier avis médical à son médecin de famille ou pédiatre. Attention tout de même, si j'insiste sur le terme médical, c'est qu'il y a une raison ! La cause psychologique avancée par un médecin à moins de valeur que son expertise de médecin. En effet, si ce médecin vous parle de votre positionnement de parent avant de faire un réel examen développemental de votre enfant, il vaut mieux aller consulter une personne plus compétente médicalement parlant. Voici les pistes à vérifier :

• Les douleurs
• La sphère ORL ( ouïe par exemple )
• Le développement moteur
• Le développement oral et du langage
• Le développement des apprentissages.

Votre médecin doit pouvoir vous orienter vers les spécialistes du développement de l'enfant :

• le psychomotricien
• l'orthophoniste
• le pédopsychiatre
• le neuropédiatre
• Les services de CRA

Il faut savoir que la première cause des comportements oppositionnels de l'enfant et de l'adolescent est le TDAH, trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité. Dans ce cas, il est nécessaire de faire suivre la famille par un thérapeute formé aux troubles du neuro-développement.

Mais il peut être aussi le résultat :

• d'un traumatisme
• du harcèlement scolaire
• d'une situation familiale compliquée
• d'un positionnement parental déviant

Il est donc important, après que toute cause médicale ait été écartée, que les parents s'orientent vers un professionnel de la famille et de son fonctionnement.

Pourquoi la prise en charge du parent avant tout est la meilleure solution ?

Lorsqu'un parent se trouve dans une situation familiale qui l'oblige à consulter un professionnel, c'est qu'il est impacté par le comportement oppositionnel de son enfant.

Il est donc important que le parent comprenne que c'est avant par lui que le travail devra commencer. Cette intervention peut être menée en parallèle avec un suivi de l'enfant, surtout si celui-ci est un adolescent, afin de pouvoir prendre en charge les premières difficultés de l'enfant.

Le parent doit être orienté en premier lieu vers des connaissances des habilités parentales, c'est à dire lui redonner les bases de la parentalité.

Le docteur Catherine Guegen, dans son ouvrage Une enfance heureuse, paru aux édition Sempé, nous dresse un tableau des recherches sur le développement de l'enfant qui est aujourd'hui connu.

Des thérapeutes tels qu'Isabelle Filliozat , dans Au cœur des émotions de l'enfant , des éditions Marabout, mes aussi J'ai tout essayé ou Il me cherche sont autant de reférences pour que le parent plonge déjà dans une compréhension du système neuronal de l'enfant.

Nous appelons cela de la PSYCHOEDUCATION.

Ce travail est d'autant plus important que dans le cadre du TDAH, il est nécessaire que le parent apprenne à comprendre toutes les facettes de ce trouble complexe, qui n'a, disons le bien, pas que des inconvénients !

Le TDAH raconté aux enfants, de la psychologue Arianne Hébert, paru aux éditions de Mortagne, et Mon cerveau a besoin de lunettes de la docteure Annick Vincent des éditions de l' Homme sont autant de livres adaptés à la jeunesse pour aborder en famille les troubles de l'attention.

Comment faire un travail sur la place du parent dans sa famille ?

Il est ensuite nécessaire de faire un travail sur la place du parent dans SA famille, et d'explorer les valeurs et les comportements qui sont délétères ou au contraire porteur dans les relations familiales.

Le soutien à la parentalité doit être le premier pas vers une amélioration des comportements oppositionnels. En effet sans cela, la moitié du travail ne peut pas être effectué dans la délivrance d'outils comportementaux.

• Les programmes d'entraînements d'habilités parentales sont bien plus que de simples outils qu'on donne aux parents, c'est une philosophie.

Les PEHP sont généralement donnés en groupe mais tendent à se généraliser en individuel chez les professionnels formés.

• Le programme Barkley

Développé spécifiquement dans le cadre de l'opposition dû aux troubles neuro-développementaux, c'est un programmes en étapes qui reprend la psychoéducation dans un premier temps. En explorant les détails de la famille, on apprend à mieux connaître les difficultés des enfants. Il permet aussi, dans le cas des groupes, d'explorer les difficultés similaires d'autres familles.

Ce programme s'appuie sur des outils de « gratifications » ou « récompenses » en partie seulement et sur le time-out. Il est recommandé dès la petite enfance et plus applicable chez les enfants petits qui ne peuvent acceder à d'autres programmes plus complexes.

Pour en savoir plus : 12 principles for Raising a child with ADHD du Pr Barkey sur audible

• La Résistance non Violente

Développée grâce à l'association REACT aujourd'hui, la méthode est moins basée sur les « récompenses » mais plus sur une rééducation des comportements de la famille. Chacun trouve une place et donc le parent se retrouve de nouveau au cœur de sa fonction parentale mais avec des outils de positionnements différents. Il se base aussi sur un système de relais.

Cette approche d'Haim Omer, que vous pouvez retrouver dans son livre La resistance non violente aux éditions Debeck, est recommandée dans toute approche de l'opposition de l'enfant et de l'adolescent, même si la violence s'est invitée dans votre maison.

Il existe bien d'autres approches, comme les 3P et les méthodes directements développées par les professionnels contactés.

• Le chemin avec un professionnel est presque obligatoire

Il existe bien d'autres programmes, qui s'appuient tous sur le fait de sortir l'enfant de son comportement et pour l'aider à trouver un chemin apaisé et acceptable dans ses relations aux autres.

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise approche, mais il faut se rendre compte que la délivrance d'outils simples, qui se trouvent d'ailleurs de manière plutôt simples sur le net, n'est pas la meilleures manières de venir à bout de ces comportements.

Il est essentiel d'avoir une délivrance de ces méthodes par des formations professionnelles ou en cabinet de thérapeutes formés, parce que le travail avec l'outil n'est que la partie émergée de l'iceberg.

Les méthodes sont efficaces sur le long terme mais les besoins peuvent évolués avec l'âge et les problématiques. Il est donc important d'avoir une boite à outils qui permettra d'être plus performant.

Enfin, on ne le répétera jamais assez, le soutien à la parentalité reste une priorité dans l'éducation. Il n'y a pas de parent parfait, mais si ce n'est pas un but à atteindre, c'est vers sa meilleure parentalité qu'il faut tendre.

Photos : Shutterstock

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