Comment vivre enfermé avec son bébé ?

Comment trouver le rythme lorsque son enfant n'en a pas encore ? Comment ne pas être submergé par la fatigue et l'énervement ?

5 MAI 2020 · Lecture : min.
Comment vivre enfermé avec son bébé ?

Vivre en huis clos, sans sortir, avec un bébé ou un très jeune enfant, n'est pas simple. Le parent ne doit pas se transformer en maître d'école, mais sa mission est malgré tout bien complexe. Il doit se transformer en maître du temps !

Les problématiques de l'endormissement

À la naissance, le bébé ne distingue absolument pas le jour de la nuit. Cette non distinction est caractéristique des premières semaines et c'est au parent , par le ton de sa voix, les mouvements de son corps, et sa façon de vivre dans la maison, de transmettre à son enfant ce qu'il en est du jour et de la nuit.

En effet, la journée est le temps de l'activité, du bruit, du corps en mouvement, de la lumière. La nuit en revanche est caractérisée par son absence de luminosité, son silence, le corps au repos, le calme dans la maison.

Aussi, si vous allumez les pièces de la maison la nuit, lorsque votre bébé se réveille, si vous avez des mouvements brusques , dynamiques, si vous marchez vite, si vous allumez la télévision ou la radio, votre bébé pensera qu'il s'agit d'un mouvement de veille qui s'apparente à la journée et sera en grande difficulté pour se rendormir.

Ce conseil est primordial car c'est ce qui vous permettra de surmonter bien des problématiques liées à l'endormissement et de pouvoir vous aussi vous reposer.

Imaginez que vous êtes à la place de votre très jeune enfant, et l'adulte qui s'occupe de vous , vous explique que maintenant, c'est un temps calme, un temps de repos, de sieste ou l'endormissement du soir, tout en parlant fort, tout en s'agitant dans tous les sens, dans une atmosphère bruyante et très éclairée.

Pensez-vous qu'il vous serait facile de trouver le sommeil ? Quel serait plutôt votre état psychique à ce moment-là ?

Rappelez-vous en permanence que l'enfant, dès la naissance, est totalement aux prises avec vos émotions, états d'âme... Aussi, c'est à vous de l'emmener vers l'apaisement, le calme intérieur, en étant vous-même dans cette prédisposition psychique.

Se mettre en prédisposition psychique de sérénité intérieure

Alors dorénavant, lorsque vous voudrez coucher votre bébé ou signifier à votre enfant un peu plus âgé qu'il est temps d'aller se reposer, mettez-vous vous-même, dans cette prédisposition psychique. Une sorte d'état méditatif, de sérénité intérieure.

Faites l'exercice au moment où vous me lisez. Ressentez cet état de calme. Votre respiration doit ralentir, votre corps doit être moins agité, vos mouvements sont plus fluides et lents, votre voix également se module... Vous parlez également moins fort. Ce point est très important. Surtout avec des bébés. Si vous souhaitez amener votre enfant vers l'endormissement, le lâcher prise... il faut chuchoter... être soi-même apaisé.

Une fois cette explication faite, revenons à votre situation actuelle, celle du confinement.

Marquer la différence entre les moments de repos et les moments d'activité

Ne pouvant pas actuellement aller à l'extérieur avec votre tout petit, en marquant ainsi les différents temps de la journée, vous, votre être et la façon dont vous l'incarnez, devez être le maitre du temps, le maitre de la temporalité.

Vous êtes celui ou celle par qui votre enfant doit éprouver le rythme durant ces journées, ces semaines. Vous devez marquer la différence entre les moments de repos et les moments d'activité.

Le matin, au même titre que je vous conseille de vous habiller, de vous préparer pour vivre cette nouvelle journée, habillez votre bébé. Il ne doit pas rester en pyjama. C'est important. Ce changement de vêtements marque clairement la distinction entre la nuit et la journée.

Idéalement, les vêtements du jour de la nuit doivent être bien distincts, même pour les bébés. Expliquez lui que la journée commence ! Et même si vous ne pouvez pas aller à l'extérieur, habillez-le comme pour sortir et ouvrez la fenêtre. Restez un moment ainsi à ressentir l'air. Racontez lui ce qu'il se passe normalement dans la vie en dehors de la maison.Racontez lui la vie, le monde.

Dites lui ce que vous aimez faire à l'extérieur. Dites lui ce que vous avez envie de lui faire découvrir. Puis revenez à vos activités intérieures.

Organisez un petit programme avec pour idée de l'accompagner dans sa découverte de lui, de son corps, de l'espace à travers l'exploration de la maison, et des autres que vous incarnez complètement pour lui aujourd'hui.

Prenez ce temps également pour découvrir votre enfant. Votre bébé ou très jeune enfant apprend et se saisit de nouvelles acquisitions chaque jour.

Vous êtes submergés par des émotions ?

Et si vous êtes submergé par diverses émotions à certains moments et que vous ne savez plus comment faire... que votre bébé pleure, s'énerve... aussi parce que vous êtes vous-même agité intérieurement, pensez à ce que je vous ai expliqué en premier lieu. Votre enfant se repose sur vos émotions.

Alors tenter d'anticiper psychiquement chaque moment... ressentez cet état en vous et emmenez votre enfant vers cette émotion... cet équilibre intérieur. Vivez en vous et avec lui les différents temps qui composent la journée. Reposez-vous lorsqu'il se repose. Mettez-vous en action durant les temps d'éveil. Installez le plus possible Votre bébé au sol pour qu'il puisse découvrir les contours de son corps.

Installez vous avec lui, au sol, afin qu'il puisse sentir véritablement votre présence. Assis à côté de lui, vous pouvez le regarder, lui parler... racontez lui son histoire... racontez lui ce que vous avez aimé dans votre journée. Et par moments, laissez votre enfant observer seul ce qui l'entoure et autorisez-vous à lire un livre, écouter de la musique... tout en étant à côté de lui. Choisissez une activité qui vous fait du bien. L'émotion que vous éprouverez à ce moment là sera communiquée à votre enfant et lui sera bénéfique. Cette émotion, recherchez la à chaque fois que vous êtes énervé, fatigué, débordé.

Prenez un peu de distance et respirez. Mettez peut-être une musique qui vous apaise. Fermez les yeux. Votre enfant ressentira votre apaisement, votre respiration plus calme sur laquelle il pourra se caler. Plus vous serez énervé, plus votre enfant sera énervé en retour. Quelque soit l'âge.

Plus vous crierez, parlerez fort lorsque votre enfant pleure ou est en colère ou très excité, plus il criera. Alors chuchotez.... apaisez-vous pour l'apaisez lui. Ce n'est pas toujours simple surtout en ce moment mais vous devez trouver l'activité, la musique, l'image mentale qui vous permet d'avoir accès à ce ressenti. Fermez les yeux et imaginez...

Photos : Shutterstock

PUBLICITÉ

Écrit par

Perrine Déprez

Psychologue psychanalyste et psychothérapeute, avec plus de quinze ans d'expérience. Son objectif est d'aider les personnes à savoir vivre pleinement, à apprendre à s'accepter telles qu'elles sont, à développer leur estime de soi et à nouer une relation profonde et saine avec leurs proches.

Voir profil
Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

derniers articles sur psychologie enfant

PUBLICITÉ