Quand surpoids et obésité riment avec traumatismes du passé

Ce besoin de compenser en mangeant trop, souvent de manière compulsive ou en grignotant en permanence reflète une souffrance profonde.

11 MARS 2019 · Lecture : min.
Surpoids

Se questionner

Il est normal qu’une absorption importante de nourriture nous fasse prendre du poids. Maintenant, on peut s’interroger sur ce besoin compulsif de manger. Parfois même, certaines personnes ont une alimentation normale mais prennent beaucoup de poids.

Les questions à se poser sur sa suralimentation. Elle me permet de :

  • Gérer le stress
  • Utiliser la suralimentation comme un tranquillisant
  • Se récompenser
  • Traiter la nourriture comme un ami sûr
  • Eviter les relations intimes et/ou sexuelles
  • Imiter les gens qu’on aime (rester dans un sentiment de loyauté envers ma mère, mon père en surpoids…)
  • Faire face à l’ennui

Ces différentes questions peuvent déjà vous amener un début de réflexion sur ce qui se passe en vous.

Le surpoids, l’obésité sont donc souvent liés au trouble de l’hyperphagie boulimique, c’est-à-dire non suivie de vomissements.

Selon le DSM V, le seuil de sévérité est établi selon la fréquence des accès hyperphagiques :

  • Léger : 1 à 3 accès hyperphagiques par semaine
  • Moyen : 4 à 7 accès hyperphagiques par semaine
  • Grave : 8 à 13 accès hyperphagiques par semaine
  • Extrême : 14 ou plus accès hyperphagiques par semaine

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Les nourritures affectives

La nourriture est un besoin vital pour vivre, mais une surconsommation alimentaire parle de nos manques, nos peurs enfouies depuis longtemps.

Nous vivons tous des moments de craquage sur du chocolat ou biscuits, ou toutes autres choses suivant nos goûts personnels. On peut se rendre compte à quel point ce besoin de combler une faille émotionnelle est parfois incontrôlable.

Le problème c’est quand cela devient un mode de comportement et que notre cerveau ne peut plus gérer le trop plein émotionnel. Cela se passe souvent à un niveau inconscient. La personne ressent ce besoin intempestif de manger bien au-delà de la satiété, une envie de se gaver, comme pour combler un vide existentiel indéfini.

Revisiter le passé

On parle souvent de génétique dans l’obésité, tout comme le dérèglement hormonal, mais cela n’est qu’un indicateur qui n’explique pas tout. Il est important de tenir compte également des facteurs environnementaux, familiaux, éducationnels.

Il est important de prendre en charge rapidement un enfant se trouvant dans ce trouble de surpoids. Une thérapie familiale est souvent recommandée.

Les centres de prise en charge du surpoids peuvent aider les individus mais ce soutien reste précaire dans le temps. Un suivi thérapeutique individuel reste indispensable quel que soit l’âge.

Ces personnes souffrant de ce trouble ont une faible estime de soi, un trouble dépressif est souvent présent chez ces individus.

Les traits suivants s’observent chez les individus présentant des troubles de l’obésité :

  • Rôles peu clairs dans la famille
  • Peur de croissance et de maturation sexuelle
  • Peur des impulsions hostiles
  • Perfectionnisme obsessionnel
  • Abus sexuel ou autres évènements traumatisants au cours de l’enfance
  • Mécanisme de dissociation sous-jacente

Dans ma pratique thérapeutique, j’ai souvent constaté que le surpoids/obésité est apparu assez jeune dans la vie d’un individu souvent à la suite d’attouchements sexuels, viols subis à de nombreuses reprises pendant l'enfance, ou d’autres évènements traumatisants du passé.

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La relation passée avec la mère est aussi un facteur important à prendre en considération, notamment les exigences élevées dont l’enfant a souvent été l’objet, ou l’indifférence affective de sa mère.

Les traumatismes,  poids du passé,  est une manière symbolique de se l’approprier dans le corps afin de n’être plus désirable (autopunition inconsciente) et finalement de se perdre dans sa masse corporelle.  Car l’individu se sent perdu émotionnellement, et sa seule satisfaction est de manger qui est bien sûr qu'une impression momentanée souvent suivie de culpabilité, de honte, et qui amène la mésestime de soi.

Thérapie nécessaire

Une thérapie s’avère nécessaire pour travailler sur les traumatismes du passé. Une approche pluridisciplinaire et notamment l’hypnothérapie intégrative est pertinente pour traiter non seulement l’impact émotionnel et cognitif mais aussi aller à l’origine du trouble.

À noter que le trouble de l’hyperphagie boulimique est plus simple à traiter que le trouble de la boulimie vomitive associé à des épisodes d’anorexie restrictive qui lui est très complexe et long à traiter. Ce dernier trouble demande une motivation et implication indispensables de l’individu qui fonctionne souvent sur un trouble dissociatif  important.

Motivation

La démarche essentielleest, votre motivation à changer et votre engagement dans ce processus, si vous franchissez ce pas, vous avez déjà pris conscience de votre détermination pour vivre pleinement et librement votre vie.

 Photos : Shutterstock

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Écrit par

Nathalie Follmann

Certifiée par l'Institut Sakti d'Hypnose Clinique à Paris. Mon approche "intégrative" permet de travailler sur tous les troubles émotionnels, psychosomatiques avec de nombreuses approches et techniques. L'hypnothérapie que je pratique s'inscrit autant dans une thérapie brève qu'une thérapie de fond. Elle s'adapte autant aux adultes qu'aux enfants à partir de 4 ans.

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Commentaires 9
  • dido

    L'obésité liée à un traumatisme je suis d'accord mais le besoin de compenser en mangeant trop, souvent de manière compulsive ou en grignotant en permanence c'est faux. En ce qui me concerne je suis obèse et j'ai subi de graves traumatismes mais je ne mange pas trop (1200 kcal par jour à 1500 Kcal je grossis), je mange équilibrée (pas de charcuterie, peu de viande, pas de gâteaux, pas de bonbons, pas de soda, pas de fritures, très peu de fromage) je mange beaucoup de légumes et de fruits. J'ai fait un bilan hormonal qui est normal. Je fais de l'exercice. Je vois une diététicienne qui ne comprend pas mon obésité avec ce que je mange je devrais perdre environ 2 kg par semaine or je ne perds que 500 gr par mois voire moins. Il y a beaucoup d'erreurs à mon sens dans la recherche qui ne prend pas en compte l'obésité inexpliquée.

  • spositomag

    Merci pour cet article mais dans mon cas, j'ai toujours été svelte jusqu'à la naissance de mes 3 enfants et un dérèglement hormonal et 2 maladies auto-immunes qui se sont greffées là-dessus.....dans ce cas .... est-ce que l'article est valable pour moi ?

  • Légère

    Une thérapie est nécessaire ! G 60 ans et n'ai pas arrêté de faire des thérapies en tout genre, même boulimique anonymes (programme basé sur alcooliques A) Voilà, C pas gagné. Toujours en souffrance ! Quand nous donnera t on de vraies pistes ?

  • Cerise

    Merci pour cet article...ça fait du bien que l'on s'intéresse à l'obésité autrement que par l'assiete ou la génétique. Le fait de manger de grande quantité n'est que la partie émergée de l'iceberg.

  • Nathalie

    Où trouver quelqu'un pour m'aider à Québec ?

  • Le vent m emporte

    L hyperphagie a conduit mon fils à la mort. Ce n'est pas aussi simple que vous l évoquez. Son père est un pervers narcissique qui a joué en prenant mon fils pour un objet contre moi, sa mère. Le jour où cet homme la rejeté, là a commencé sa descente aux enfers avec la nourriture. Il n'avait que 18 ans or qu avant il était sportif et maigre. Mon fils en a beaucoup souffert et lorsque sa compagne l a quitté, c était la fois de trop. L hyperphagie a eu raison de mon fils de 26 ans. Arrêtez avec vos idées préconçuesJe croyais en la psychologie mais les schémas généralistes que vous évoquez ne sont qu une partie de l iceberg émergé. L être humain est bien plus complexe que cela. En tout cas le père ne sera jamais inquiété par la justice lui qui a poussé a la mort de son propre fils.

  • une concernée

    l’hyperphagie n’est pas plus facilement guérissable que les autres troubles, elle traduit une véritable addiction à la dopamine sécrétée par le corps lorsqu’on ingère des aliments sources de “plaisir” (gras, sucrés...). l’addiction à la dopamine est aussi grave que l’addiction à l’alcool. une thérapie peut ne pas suffire à s’en défaire. des traitements médicamenteux existent pour se défaire de l’addiction “biologique” en parallèle du travail sur soi nécessaire évoqué ici.

  • Touchatou

    Je me retrouve bien là, dans cet article ! Je ne suis pas concernée par tout mais c'est nb une bonne analyse de ce que je ressens. J'ai essayé l'hypnotherapie Erictionnienne. Pourriez vous m'expliquer l'hypnotherapie intégrative SVP? Merci.

  • Phanie

    J'ai soufert d'anorexerie mentale pendant plus de 15ans, DEPUIS que j'ai donnée naissance à ma p'tite puce que j'èlève seule j'ai pris presque 10 kilos,je ne peux pas m'empêcher de grignoter des choses sucrées et je mange à tous les repas(très mal)(pizza,croque monsieur, samdhuichs et mc do) même si je n'ai pas faim. Je souffrais également de dépression sévère, mais lorsque je mangé où grignote j'ai le sentiment de me remplit de quelque chose autres que la nourriture. Du coup je suis très mal dans ma peu et pourtant je ne souffre pas d'obésité, j'ai toujours eue un rapport très compliqué AVEC la nourriture, j'ai une image de moi pas très positive je ne supporte pas mon reflet dans un miroir... je me demande donc si malgré l'immense BONHEUR et tout l'Amour que m'offre ma fille je ne souffrent pas encore de dépression....

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