Mon fils de 14 ans est insupportable : il me répond si je lui fais la moindre remarque. Il est désordonné, il faut lui répéter 50 fois la même chose avant qu'il ne se bouge, souvent. Résultat, je suis obligée de crier et, parfois, dès le réveil. Il me dit souvent que je préfère sa petite sœur de 12 ans qui, elle, fait tout ce que je lui dis et ne répond pas. Que faire ? Merci
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26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 34 personnes
Madame,
Avec un adolescent il faut savoir relativiser. Quand vous faites une remontrance à votre fils, ce n’est pas tant le blâme qu’il entend ni même l’émotion que portent vos paroles. Ce qu’il entend, c’est votre disponibilité d’esprit à son égard. Au-delà de votre réaction légitime et nécessaire de colère ou de déception, il faut qu’il sente qu’au fond de vous-même vous n’êtes pas déstabilisé par le comportement, pourtant inadmissible, qu’il vient d’avoir, que vous n’avez pas perdu confiance en lui et que vous continuez à croire que, quoi qu’il arrive, il sera meilleur qu’il n’est aujourd’hui. Sachez distinguer la personne de ses actes. Vous pouvez condamner un comportement condamnable, mais sans renier pour autant votre amour de parent.
Ce qui vous aidera à relativiser, c’est de ne jamais oublier que le meilleur remède pour calmer un jeune devenu difficile, c’est le temps qui passe. Donc il faut savoir attendre. Dites-vous que, tôt ou tard, ces désagréments vont cesser. Ils ne peuvent que cesser sauf dans le cas d’une pathologie mentale grave. Gardez présent à l’esprit que l’adolescence est une étape de la vie qui commence et dont on sort. Vous trouverez dans cette certitude la force d’attendre, de supporter et de relativiser les tracas inhérents à cette épreuve incontournable que tous les parents et leurs enfants doivent traverser.
Durant cette période, il est vrai difficile, il faut savoir négocier. Il faut savoir interdire et sanctionner, mais aussi savoir faire des compromis avec le jeune. Si votre adolescent fait un écart de conduite, dans la mesure du possible ne réagissez pas impulsivement. Attendez le lendemain que l’orage soit passé pour lui parler. A ce moment vous pourrez vous montrez-vous ferme, mais en restant ouvert à l’échange. N’oubliez pas que votre fils attend de vous que vous jouiez votre rôle d’adulte protecteur qui n’hésite pas à fixer des limites. Fixer des limites signifie non seulement interdire (en évitant toujours d’humilier, de le braquer), mais aussi négocier avec lui.
Il a une sœur il me semble important de ne pas les comparer. Quand vous le réprimandez, ne le comparez jamais avec sa sœur ou avec un autre jeune qui lui aurait un comportement exemplaire. En le mettant en concurrence avec un modèle, vous croyez le piquer au vif en espérant un sursaut de fierté. Eh bien, vous vous trompez : au lieu de l’aiguillonner vous le découragez ou pire, vous l’humiliez.
Si cela ne s’arrange pas n’hésitez pas a lui proposer de rencontrer un psychologue, un psychanalyste, cela ne peut que l’aidé à trouver sa place dans la vie. S’il refuse peut-être pourriez-vous faire cette démarche pour vous. Un ou deux rendez-vous suffisent parfois pour faire baisser la pression, recueillir des conseils avisés. Votre réponse a ses provocations en seraient différente voir largement facilitées.
4 JUIN 2014
· Cette réponse a été utile à 8 personnes
Bonjour Caudine,
Un enfant qui a une réaction insolite a toujours une bonne raison de l'avoir, disait Françoise Dolto.
Votre fils est en souffrance et il l'exprime avec les moyens de l'adolescence pour attirer votre attention, et puisque vous êtes inquiète il a atteint son but.
Reste à savoir pourquoi il souffre, et les séances de thérapie familiale permettent de mettre à jour un mal être. En effet, souvent un seul enfant va mal mais il n'est que le symptôme d'un dysfonctionnement dans la famille.
Nous recevons tous les jours des familles, à deux thérapeutes, le plus souvent pendant deux heures, et presque toujours on identifie vite la cause du mal être en faisant parler les uns et les autres.
Je vous conseille donc d'essayer cette méthode avec un spécialiste près de chez vous pour que les choses rentrent dans l'ordre. Et si votre fils doit consulter seul, le spécialiste vous l'indiquera.
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 4 personnes
Bonjour
Le conflit est bien souvent le mode relationnel préfère des ados. Peut être que c'est la façon qu'il a de capter votre attention. Essayer de ne pas entrer dans son jeu et d'en proposer un autre qui vous convient mieux. Cela dit, le changement est complexe aussi n'hésitez pas à vous faire accompagner.
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 5 personnes
Bonjour Claudine,
Comme vous le savez, la période de l'adolescence est la période de l'opposition.
Pour votre fils, cela paraît normal, et pour cette raison il ne comprend pas que pour continuer à être aimé, il soit nécessaire de faire tout ce qu'on lui demande.
Néanmoins, il ne faut pas que cela aboutisse à la surenchère, tant de son côté que du vôtre, et pour finir, au blocage total.
On peut aimer sans tout permettre, et cela il doit le comprendre.
Y a t'il des points, des situations sur lesquelles il vous semble possible de lui laisser prendre des décisions, de respecter ses choix. Dans ce cas, il faut en discuter, lui montrer que rien n'est bloqué, que vous savez lui laisser une marge d'action. Mais que sur d'autres points, la négociation n'est pas possible.
Voilà quelques pistes de réflexion pour répondre à votre interrogation.
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 11 personnes
Bonjour,
Votre fils est dans une période de transformation psychologique et physiologique. Il est chamboulé par tous ces changements qui s'opèrent en lui, et qui le sortent de son enfance pour devenir un adulte. En vous "énervant", il essaie de capter votre attention de mère (c'est l'enfant qui est en lui qui en a encore besoin), et en vous répondant il s'affirme pour apprendre à se détacher de vous. C'est un passage difficile pour lui et pour vous, mais nécessaire pour son développement psychologique et son évolution en tant que futur homme. Y a t-il un papa présent ?
Je vous invite à tenir compte de cette traversée difficile pour lui, en lui montrant qu'il est toujours votre petit garçon, mais aussi qu'il est un jeune homme en devenir. Le mieux pour vous deux, c'est de lâcher prise afin qu'il ne se sente plus "conduit et dirigé" par sa maman en ce qui concerne les choses du quotidien. Créez avec lui un lien différent, plus dans l'écoute et dans la compréhension, et amenez le peu à peu à partager avec vous des discussions, des activités, une participation aux tâches de la maison, et montrez lui votre amour (de par ses accusations envers sa petite sœur, il vous en réclame).En revanche, continuez à poser les limites quant aux sorties à l'extérieur de la maison, car il a encore besoin d'un cadre rassurant à cet âge. Si besoin, n'hésitez pas à lui rappeler le respect qu'il vous doit, mais n'oubliez pas de respecter vous-même ce qu'il vit et ce qu'il devient.
Période très complexe pour tout le monde, mais très utile aussi pour lui et pour les parents, qui de leur côté doivent apprendre à se détacher de leur progéniture et accepter son autonomie naissante.
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 7 personnes
Bonjour,
Vous ne supportez donc plus votre fils tel qu'il est aujourd'hui en tout cas. L'adolescence est une phase qui donne lieu à opposition et rebellion. Il grandit, il vous pousse à bout et c'est normal puisqu'il tente de s'éloigner de vous. N'oubliez pas que le but de tout humain est de quitter le nid parental pour construire sa propre vie. Il met donc inconsciemment tout en oeuvre pour que vous constatiez qu'il a grandit, qu'il a moins besoin de vous et qu'à un moment vous le pousserez dehors -ne serait-ce que symboliquement- afin qu'il aille faire sa vie.
Je lis aussi que votre fille fait tout ce que vous lui dites. Est-ce bien le rôle d'un enfant de cet âge d'être si obéissant ?
Dans votre écrit, je ne lis pas le rôle du père ou du moins d'une image masculine présente. Qu'en est-il ? Votre fils ne cherche-t-il pas aussi à prendre un rôle de compagnon de substitution dans votre organisation ?
Je vous suggère de d'entreprendre dans un premier temps seule une psychothérapie afin de cerner vos attentes face à l'enfant idéal que vous semblez rechercher. Ensuite une psychothérapie familiale (en tout cas vous, votre fils et votre fille) pourrait être envisagée afin de rendre à chacun sa place.
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 14 personnes
Bonjour,
De ce que je vois dans mon cabinet, très souvent le problème majeur des ados est une faiblesse (voire une absence) d'ESTIME DE SOI, qu'ils cachent derrière une arrogance, une agressivité, un mépris qui, croient-ils, les protègent. Mon travail consiste alors à les accompagner dans la découverte et dans l'estime de QUI ils sont réellement et puis à leur proposer d'autres modes de communication que l'invective, d'autres schémas comportementaux que l'affrontement.
Une sage dose "d'indifférence", une salutaire distanciation, un réel "lâcher-prise" de la part des parents sont nécessaires (même si c'est très compliqué !), pour ne pas alimenter la spirale infernale de la violence (verbale).
26 MAI 2014
· Cette réponse a été utile à 7 personnes
L'adolescence est par nature tumultueuse, c'est une période de fort changement physique et psychique, passage entre l'enfance et l'âge adulte elle a ses effets sur la personnalité du jeune. L'émergence de la puberté crée un déséquilibre dans les repères identitaires. Il y a activation de la sexualité, et interrogation sur son identité sexuelle. Le désir sexuel bien présent se confond aux désirs encore très présents de la petite enfance, d'où des fantasmes dits œdipiens ou de scène primitive qui agitent l'ado ou le dépriment.
Ça n'est pas sans conséquences sur les parents qui subissent leur ado avec ses humeurs dépressive ou maniaque, son opposition etc... L'adolescent teste les limites puisqu'il perd les siennes, il met à mal le cadre familial. Dites vous que votre enfant est entrain de changer et de grandir. Passer par l'adolescence et ses tumultes est + tôt bon signe pour son avenir, on est censés être tous passés par là. Quand on est parents le tout est de tenir bon sans se déprimer soi-même, soit de montrer à son enfant qu'il est toujours aimé et en sécurité dans la famille même si lui vacille dans ses repères et son identité.
