Qu'est-ce que l'hypocondrie ?
L'hypocondrie est une préoccupation et peur constante de tomber malade ou d'avoir une maladie grave, à partir de l'interprétation personnelle d'une sensation ou signe corporel. Même si le médecin assure au patient qu'il n'a rien, il ne reste tranquille qu'un moment avant que la préoccupation ne revienne.
Pour être diagnostiqué comme tel, le patient doit être convaincu qu'il souffre de maximum deux maladies importantes et qu'au moins une des deux soit nommée correctement par celui qui pense en souffrir. Rencontrer un psychologue ou psychothérapeute de Psychologue.net est tout à fait indiqué pour diagnostiquer et traiter l'hypocondrie, et par la suite aider le patient à retrouver sérénité et mieux-être.
Quelles sont les causes de l'hypocondrie ?
L'interprétation catastrophique des signes corporels est le mécanisme duquel naît l'hypocondrie, mais il est difficile de savoir d'où elle provient. On sait que plusieurs personnes d'une même famille peuvent en souffrir, laissant penser que certaines personnes seraient plus sensibles que d'autres et plus enclines à interpréter les signes de maladies.
Il peut s'agir de familles dans lesquels la maladie a été très présente, où l'on en parle beaucoup et où les membres ont tendance à interpréter des signes de maladies dans tous les domaines de la vie. Les membres de cette famille apprennent à interpréter négativement tout signe corporel et l'associent à de l'angoisse, de la peur ou de l'anxiété. On pense aussi qu'il existe une prédisposition génétique à l'hypocondrie.
L'attitude hypocondriaque est un symptôme dans certaines formes de dépression endogène, notamment dans la dépression involutive (dépression du troisième âge). Elle peut aussi acquérir dans certains cas les traits d'un développement délirant dans la paranoïa hypocondriaque. De nombreux neurotiques, aussi bien hystériques que neurasthéniques, organeurotiques ou patient psychosomatiques ont aussi une attitude hypocondriaque.
On ne peut cependant pas écarter la possibilité qu'une personne hypocondriaque soit réellement malade. Souvent, ce sont des personnes qui se focalisent sur des symptômes légers (nausées, céphalées, etc.) et non sur ceux qui pourraient être réellement important. L'hypocondriaque centre son attention émotionnelle sur des fonctions biologiques spécifiques et peut finir par présenter des symptômes organiques réels (phénomène psychosomatique). Le malade exprime ainsi un effet nocebo, c'est-à-dire l'apparition d'un symptôme somatique causé par un processus psychique.
L'hypocondrie est un trouble souvent associé à l'anxiété, où les préoccupations du malade font référence à des fonctions corporelles (rythme cardiaque, transpiration ou mouvements péristaltiques), à des anormalités physiques mineures (petites blessures, toux occasionnelle) ou à des sensations physiques vagues et ambiguës (coeur fatigué, veines douloureuses). L'individu attribue ces symptômes ou signes à une maladie redoutée et craint d'en souffrir. En réalité, il n'existe pas de maladie médicale associée aux symptômes de l'individu et, si le patient est réellement malade, cette maladie n'est pas liée aux symptômes présentés.
Quels sont les symptômes de l'hypocondrie ?
Le principal symptôme de l'hypocondrie est une préoccupation exagérée du patient pour sa santé : il réfléchit constamment à ses symptômes, saisit des signes fonctionnels échappant habituellement à la conscience et peut décrire son cadre clinique avec subtilité et précision. Outre soi-même, l'alimentation est aussi un objet d'attention.
L'hypocondriaque perçoit des signes physiques qui échappent en général à l'attention, comm le rythme cardiaque ou les fonctions digestives. Il vérifie régulièrement l'état d'avancement de chacun des symptômes physiques en se prenant le pouls, la température, en vérifiant le nombre de respirations par minute ou en se prenant la tension artérielle plusieurs fois par jour, mais aussi en vérifiant la quantité et composition des aliments. Par exemple, il peut savoir quelle eau aide la digestion, quelle température ou ventilation lui convient le mieux, etc.
La symptomatologie générale de l'hypocondrie est suggestive et accompagnée d'une altération négative de l'état d'esprit qui place le patient dans une attitude phobique face à ses gênes, qui sont pour lui le point de départ d'une maladie grave. L'hypocondriaque finit par renoncer à presque tout pour se consacrer au soin de sa maladie imaginaire.
Quelles sont les conséquences de l'hypocondrie ?
Le mal-être généré par l'hypocondrie est significatif et affecte la vie professionnelle, sociale, et d'autres domaines importants de la vie du sujet. Certains vont de médecin en médecin pour confirmer la maladie dont ils pensent souffrir, alors que d'autres mettent en place des stratégies d'évitement pour éviter toute contagion.
Comment se caractérise une personne hypocondriaque ?
Dans la majorité des cas, les patients souffrent réellement de symptômes physiques, car l'hypocondrie est un trouble somatomorphe, produisant des douleurs réelles ayant pour unique cause la psychologie. Ces douleurs augmentent les pensées négatives à propos de la santé, produisant un cercle vicieux chez le patient.
Associée à l'hypocondrie, on retrouve souvent une peur démesurée de la mort, de la douleur, de la souffrance, de la faiblesse ou de la dépendance aux autres.
Comment aider une personne hypocondriaque ?
Aider une personne hypocondriaque passe d'abord par la reconnaissance de ses douleurs et de son mal-être : il faut bien comprendre qu'elle ne fait pas semblant d'avoir mal, mais ressent de manière bien plus intense que la moyenne de légers changements corporels qui n'ont pas d'incidence.
La collaboration de la famille est très important, qui doit comprendre qu'il existe un problème réel et préoccupant, même si ce n'est pas celui auquel le patient se réfère.
Qui peut vous aider ?
Une personne hypocondriaque doit d'abord voir un médecin afin de vérifier si elle souffre ou non d'une maladie : chaque cas doit être analysé profondément pour écarter une pathologie organique inhabituelle. Un professionnel de la psychologie prendra alors le relais pour traiter le problème social ou psychologique associé à l'hypocondrie.
Dans certains cas, on utilisera des psychotropes en premier lieu pour contrôler les symptômes anxieux importants que peuvent présenter ces patients. Dans le même temps, on pourra utiliser une thérapie cognitivo-comportementale, où seront mises en avant la perte de l'angoisse et de la peur de la maladie chez le patient.
Le psychologue demandera au patient de ne plus aller chez le médecin ni aux urgences, car il ne s'agit pas de santé ni de maladie. Le travail psychologique permettra aussi d'aider la personne à faire face avec succès à d'autres problèmes de la vie quotidienne : prise de décision difficile, changement de travail, séparation, etc. On essaiera ainsi d'éviter que, dans le futur, naissent des situations de dépression ou d'angoisse pouvant faire rechuter dans l'hypocondrie.
Sur Psychologue.net, de nombreux psychologues et psychothérapeutes sont spécialisés dans la prise en charge et le suivi des patients hypocondriaques. Ils sauront mettre en place un suivi personnalisé et adapté à leurs demandes et besoins, afin de les aider à briser le cercle vicieux de l'attention sur le corps et du psychosomatisme.
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- Grou, C (2019). L’hypocondrie: Beaucoup plus qu’une « simple maladie imaginaire ». JM Psycho. https://www.journaldemontreal.com/2019/05/18/lhypocondrie-beaucoup-plus-quune-simple-maladie-imaginaire
