Qu'est-ce que l'anorexie ?
L'anorexie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) apparaissant d'abord comme une obsession de la minceur. On y trouve des facteurs tels que le désir inaltérable de perdre du poids, le refus de s'alimenter ou la mise en place de stratégies de contrôle.
Au quotidien, la personne vit l'alimentation comme un calvaire, une agression, alors que le jeûne est une situation de contrôle. La personne suit un régime draconien, mange en quantités très limitées et souffre de carences (pain, sucre, graisses et féculents sont souvent éliminés de l'alimentation). Des stratégies de contrôle et d'évitement permettent de garder le contrôle sur le poids. 62% des utilisateurs de Psychologue.net sont satisfaits de la thérapie effectuée afin de régler leur problème d'anorexie.
Quelles sont les causes de l'anorexie ?
La cause principale de l'anorexie est un manque de confiance en soi marqué par l'insatisfaction corporelle : la puberté et/ou les facteurs socio-culturels (canons de beauté) ont une influence dans son apparition, mais elle peut aussi être due à un choc émotionnel ou une dépression. L'anorexie devient contrôle de soi.
Quelle que soit la forme de l'anorexie, on constate souvent un fond psychologique marqué par un déficit de confiance en soi et d'estime de soi. Le contrôle du corps, et plus globalement de tout ce qui entoure la personne, permet de compenser ce manque. La perte de poids progressive est vécue souvent comme une victoire.
Les causes peuvent être plus précisément :
- Insatisfaction corporelle qui peut se manifester à l'adolescence (mêlée à une exigence de plaire) et sous-tendue par les stéréotypes sociaux sur la beauté, qui ont un impact sur le développement psychologique des personnes souffrant de TCA.
- Obsession sur une partie du corps, qui peut aller jusqu'à la dysmorphophobie (préoccupation excessive à propos d'un défaut corporel minime ou imaginaire). Si la plupart des dysmorphophobies sont transitoires, certaines peuvent se développer et s'accompagner de troubles anxieux ou alimentaires.
- Défaut de confiance en soi et d'estime de soi : l'anorexie est alors une façon illusoire d'avoir le sentiment de contrôle. Le régime est une façon trompeuse de renforcer la confiance en soi : lorsque tout échappe à la personne (relations, corps, émotions), elle se cadre sur la seule chose qu'elle pense pouvoir contrôler : son corps. Dans une famille ayant des membres en léger surpoids ou à l'atmosphère compétitrice, l'anorexie peut être une façon de montrer sa réussite personnelle.
- L'anorexie sacrificielle se développe quand un membre de la famille porte toutes les difficultés familiales ou a un rôle de bouc émissaire. Par l'anorexie, ces personnes souhaitent inconsciemment rétablir un équilibre familial bancal.
- L'abstinence : les personnes anorexiques sont intelligentes et hypersensibles, et utilisent l'anorexie comme une façon de faire taire les émotions. Le jeûne produit également des toxines aux effets proches des amphétamines ou de la cocaïne.
Quels sont les symptômes de l'anorexie ?
Les symptômes de l'anorexie sont psychologiques, physiologiques et comportementaux et concernent la façon de s'alimenter, la perte de poids, éventuellement un ralentissement de la croissance, une perception de soi faussée et une mauvaise estime de soi. On trouve aussi des obsessions alimentaires, de l'hyperactivité et un surinvestissement intellectuel.
Des critères cliniques précis permettent de diagnostiquer l'anorexie (selon le CIM et DSM V) :
- Façon de s'alimenter : restriction, refus de s'alimenter, élimination de certains aliments, phases boulimiques, et stratégies compensatoires (laxatifs, vomissements).
- Le poids : l'IMC est inférieur à 17,5kg/m2.
- La perception de soi : la personne ne reconnaît pas sa maigreur et a une vision déformée de son corps.
- L'estime de soi : peur de prendre du poids et impression de contrôle sur le corps.
- Absence de règles depuis au moins trois mois.
- Ralentissement de la croissance chez un(e) jeune adolescent(e).
Les manifestations physiques visibles par l'entourage sont : perte de poids, frilosité, disparition des règles, ongles secs et cassants, chute des cheveux et apparition d'un fin duvet sur la peau. On observe aussi de la fatigue, des troubles du sommeil, de l'humeur et de la digestion. Une extrême maigreur n'est pas forcément un indicateur de l'anorexie : dans le cas de l'anorexie boulimique, par exemple, les personnes perdent du poids, mais pas jusqu'à l'état alarmant de l'anorexie restrictive.
Quels sont les différents types d'anorexie ?
On distingue typiquement deux types d'anorexie : l'anorexie restrictive, où la personne est très maigre, mange très peu et lutte contre la faim, et l'anorexie-boulimie (ou anorexie purgative), où la personne alterne restrictions et crises boulimiques marquées par des stratégies compensatoires.
Il existe aussi une différence entre anorexie mentale et anorexie nerveuse, mais cette différence est ténue : on considère que l'anorexie nerveuse est focalisée sur la peur de grossir et d'être en mauvaise santé à cause d'une image de soi déformée, alors que l'anorexie mentale est basée sur le bien-être ressenti à la perte de poids et la satisfaction de voir son corps amaigri.
L'anorexie médicale, quant à elle, est une incapacité ou un refus à s'alimenter en raison de certaines pathologies ou maladies.
Quelles sont les conséquences de l'anorexie ?
L'anorexie a de fortes conséquences psychologiques et physiques, d'où la nécessité d'un suivi adapté pour aider les personnes à aller de l'avant. Elle a aussi un impact sur l'entourage, c'est pourquoi une thérapie familiale peut être conseillée.
Conséquences physiques :
- Disparition des règles (aménorrhée)
- Hypothermie
- Chute des cheveux
- Hypotension artérielle, fatigue cardiaque
- Perturbations digestives et intestinales (constipation)
- Déshydratation
- Bradycardie
- Hypercholestérolémie
- Décalcification et ostéoporose
- Accès de fatigue, malaises
Conséquences psychologiques :
- Dépression
- Perte de la joie de vivre
- Troubles de l'humeur (tempérament colérique)
- Baisse de la libido
- Isolement
- Difficultés à se concentrer.
Comment soigner l'anorexie ?
La prise en charge psychothérapeutique est cruciale pour soigner l'anorexie. Pour cela, la personne doit d'abord reconnaître son état de maigreur et les stratégies mises en place pour éviter de s'alimenter : ne plus nier la maladie permet de prendre la décision de se soigner.
On estime que 0,5 à 1% des jeunes filles sont touchées par l'anorexie en France, et que moins de 40% des patients en guérissent. La guérison se passe en quatre phases :
- La prise de conscience par le ou la patiente de sa maigreur et de son refus de s'alimenter.
- La décision de se soigner réveille chez la personne les angoisses liées à la maladie et la place face à un choix : celui de s'enliser dans la maladie ou de guérir, ce qui suppose une reprise de poids et la fin des crises de compulsion.
- Le passage à l'acte de guérison doit se faire par un suivi psychothérapeutique qui passe par l'acceptation du corps, la rupture des remparts psychologiques et l'acceptation de la nourriture.
- La persévérance est la clé de la réussite dans le combat contre l'anorexie. Les rechutes sont courantes, et le taux de guérison sans séquelles est estimé à 50%.
Les professionnels de Psychologue.net sont présents pour vous aider dans toutes les étapes de la guérison.
Qui peut vous aider ?
Un suivi psychothérapeutique est fortement recommandé pour sortir de l'anorexie, et peut parfois se faire en complément d'un traitement médicamenteux. On recommande aussi une thérapie familiale, notamment lorsque les patientes sont jeunes. Pour les patients plus âgées ou aux symptômes légers, les TCC présentent d'excellents résultats.
La prise en charge de l'anorexie doit idéalement se faire de façon pluridisciplinaire, par la psychothérapie, un suivi psychologique et somatique, mais aussi nutritionnel afin de reprendre du poids. Le traitement médicamenteux pourra lutter contre les troubles comportementaux (antidépresseurs et anxiolytiques). La vigilance est de mise, car les rechutes sont fréquentes.
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