Comment le rejet sexuel nous affecte-t-il au sein d'une relation ?
Que ressentent vraiment les hommes et les femmes lorsqu'ils sont d'humeur mais que leur partenaire refuse toute relation ?

Vous êtes chez vous. Vous vous sentez détendu. Vous avez passé une excellente journée. Et vous êtes d'humeur à faire l'amour. Vous allumez de la musique et versez deux verres de vin. Votre partenaire rentre à la maison et vous pensez : "Allons-y." Vous donnez un baiser à votre partenaire et suggérez d'aller dans la chambre. Mais il ou elle s'éloigne. Vous remarquez rapidement que votre partenaire est grincheux ; il vous dit qu'il a eu une longue journée et qu'il est épuisé - beaucoup trop fatigué pour même penser à avoir des relations sexuelles. Mais merci pour le verre !
La plupart des femmes à qui je parle décriraient se sentir un peu (et parfois très) blessées si elles étaient l'initiatrice sexuelle de ce scénario. Mais nous avons tendance à penser que le rejet sexuel ne fait pas autant de mal aux hommes. Ceci est basé, au moins en partie, sur deux hypothèses : la première est liée à la théorie de la masculinité (1,2), qui propose que les hommes désirent des relations sexuelles pour des raisons physiques et superficielles plutôt que pour un lien émotionnel. Si les hommes initient le sexe et que leurs efforts sont rejetés, alors cela ne peut pas faire trop de mal car ils n'ont fait que manquer l'acte physique. La seconde hypothèse, liée à la Théorie des Écritures Sexuelles(3), suggère que dans les relations hétérosexuelles, les hommes devraient initier une activité sexuelle et les femmes devraient agir comme le «gardien» - celui qui dit oui ou non à ces avancées. Si les hommes entreprennent plus souvent une activité sexuelle, il s'ensuit qu'ils éprouveront également plus de rejet.
Le rejet sexuel fait-il plus de mal aux hommes qu'aux femmes ?
Tout cela nous amène à conclure que le rejet ne peut pas faire trop de mal aux hommes parce qu’ils doivent s’y attendre. Mais ce n'est pas parce que le scénario de rejet sexuel que je décris ci-dessus est plus susceptible de se produire chez un homme, cela ne veut pas dire qu'il est plus facile à gérer. En fait, c’est peut-être le contraire : plus le rejet se produit souvent, plus cela peut vraiment nuire à la confiance et à l’ego d’un homme, et même diminuer son intérêt pour le sexe.
Pour mes recherches, j'ai interviewé un échantillon communautaire d'hommes (30-65 ans) dans des relations hétérosexuelles de longue durée (14 ans en moyenne) sur leurs expériences de désir sexuel. J'ai demandé aux hommes s'il y avait des moments où ils ressentaient moins de désir, ou même s'ils n'avaient pas du tout de désir sexuel. Presque tous les hommes m'ont dit que leur désir sexuel (et parfois leur estime de soi) diminuait lorsque leurs avances sexuelles étaient rejetées :
«Quand vous êtes le gars et que vous êtes toujours celui qui fait les mouvements, et que votre partenaire est toujours celui qui dit : 'non, non, non, non', vous commencez à être très déprimé et à vous demander si quelque chose se passe ou non. Que ce soit vous ou non. " - Antoine, 42 ans
«Si elle ne veut pas de moi, elle ne s’intéresse pas à moi d’une manière ou d’une autre… Cela me choque quelque part à l’intérieur… Je sais qu’elle ne s’intéresse pas à moi et elle ne m’aime pas. Elle ne veut pas de moi. C’est comme m'oublier. Je ne ressens donc plus. " - Marc, 38 ans
Ce que ces hommes décrivent n’est pas perçu comme "mon partenaire ne veut pas de relations sexuelles pour le moment" mais comme le sentiment que leur partenaire ne veulent pas d'eux.
Rejet occacionnel ou rejet régulier, quel impact ?
La plupart des hommes à qui j'ai parlé ne décrivaient pas un rejet occasionnel qui pourrait être attribué à un mauvais timing - lorsque leur partenaire a en fait mal à la tête, est malade ou est de mauvaise humeur pour une bonne raison. Cela se produit dans chaque relation. L'idée que nous ressentirons un intérêt sexuel exactement au même moment que notre partenaire à chaque fois pendant plusieurs années est une idée agréable mais tirée par les cheveux. Il y aura de nombreuses fois où l'un ou l'autre des partenaires dira : «Pas ce soir».
Par contre, les hommes que j'ai interviewés ont parlé du rejet régulier et de la façon dont cela les a épuisés au fil du temps, ce qui les a amenés à se remettre en question, et a finalement eu un impact négatif sur leur estime de soi. Ils ont également indiqué que le fait que leurs avances soient rejetées à maintes reprises réduisait en fait leur propre intérêt pour le sexe.
«Je suis généralement une personne très positive, mais en ce qui concerne le sexe, il est difficile de rester positif ou d’imaginer [le sexe] alors que vous êtes toujours rejeté. Il est donc plus facile de ne pas y penser. » - Benjamin, 49 ans
Cela représente les sentiments que j'ai entendus des hommes au cours de mes recherches et dans ma pratique de la thérapie. Le rejet sexuel est difficile et, par conséquent, les hommes commencent souvent à se comporter d'une manière qui les aidera à éviter le rejet, comme se retirer du sexe en montrant moins d'intérêt ou en réduisant la fréquence et la qualité de leurs avances sexuelles.
Étude sur le rejet et sa réponse adaptative
Une étude récente d'Amy Muise et de ses collègues confirme cette constatation. Au cours des deux premières phases d'une étude en trois parties, les chercheurs ont exploré dans quelle mesure 128 couples lisaient bien les signes indiquant que leur partenaire était intéressé par le sexe. Muise a constaté que dans ses deux premières études, il y avait un modèle similaire d'hommes sous-estimant l'intérêt de leur partenaire féminine pour le sexe. Muise a donc mené une troisième étude pour explorer pourquoi cela pourrait être le cas, en mettant l'accent sur le rôle potentiel du rejet. Cette étude a inclus 101 couples hétérosexuels (pour la plupart) âgés de 18 à 53 ans, qui entretenaient des relations d'une durée allant de six mois à 22 ans. Pendant trois semaines, les couples ont été invités à tenir un journal de leur activité sexuelle. L'une des déclarations auxquelles les chercheurs ont demandé aux participants de répondre, sur une échelle de 1 (indiquant «pas du tout important») à 7 (indiquant «extrêmement important») était : «Je ne voulais pas que mon partenaire me rejette.»
Les chercheurs ont conclu que les jours où les hommes étaient particulièrement motivés à éviter le rejet, ils étaient plus susceptibles de sous-percevoir l'intérêt de leur partenaire pour le sexe. En d'autres termes, lorsque les hommes déclaraient se sentir plus opposés à la possibilité d'éprouver un rejet (pour une raison quelconque - se sentir insécurisé, passer une mauvaise journée, recevoir de mauvaises réactions au travail), ils manquaient les signaux sexuels de leur partenaire. Ils n'ont pas commencé à avoir des relations sexuelles et ils étaient moins susceptibles de déclarer y penser.
Cela semble être une réponse adaptative : si vous pensez que votre partenaire n'est pas d'humeur, il semble trop risqué de se tromper et de subir à nouveau le rejet.
Quelles solutions possibles face à rejet sexuel ?
Il est compréhensible qu'une personne ne soit pas d'humeur à avoir des relations sexuelles si elle sent que son partenaire cherche simplement à se libérer physiquement. Mais lorsque je travaille avec des couples en thérapie, je constate régulièrement qu'un changement peut se produire lorsque les hommes sont capables de vocaliser que leur désir sexuel n'est pas simplement une question de libération. Au lieu de cela, ils disent vouloir se connecter et se sentir proche de leur partenaire et recevoir la validation de leur désir et de leur valeur.
Lorsque leur partenaire entend que leur rejet fait plus mal qu'il n'y paraît, le partenaire rejette parfois moins souvent, essaie d'initier un peu plus ou - et c'est tout aussi utile - devient plus attentif à rejeter de manière plus gentille. Un haussement d'épaules froid ou un roulement des yeux devient, "Désolé, ce soir, je ne le sens vraiment pas", avec une offre conciliante telle que "Peut-être que nous pouvons trouver du temps demain ou ce week-end ?" ou "Peut-être que nous pourrions simplement nous asseoir et nous câliner sur le canapé à la place ?"
Photos : Shutterstock
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Merci pour ces détails et toutes les explications. Mais moi mon problème n’est même pas là du tout . De nature j’aime le sexe mais mon partenaire ne vient à moi que lorsque je suis en profonde sommeille et très souvent mes rejet sont même involontaire car des fois quand il m’en parle je ne m’en souviens même pas l’avoir rejeté. Mère de 3 adorables enfants je travaille tous les jours de 8h à 19h déjà à 4h30 au plus tard à 5h du matin je suis déjà sur pied pour retrouver le lit c’est à 22h . Je ne sais pas si quelqu’un peut me comprendre ici car dans mon foyer je suis celle qui frustre son époux . Je suis depuis des années seule dans ce combat et je ne trouve pas d’issue. Désolée pour la longue de mon message. Svp j’ai besoin d’aide. Merci
Merci, c'est exactement ce que je vis depuis plusieurs années maintenant. On ne veut jamais comprendre ni étudier la position des hommes fasse au rejet permanent, c'est pas un sujet politiquement correct selon les moralisatrices qu'on rencontre partout n'est ce pas Lucile ? Non surtout pas ! Il ne faut jamais s'interresser au point de vue des hommes, nous ne sommes que des machines sans cervelle, denuées de sentiment, la gestion du refus ? Non ! Parlons plutôt du pourquoi ils le méritent ce refus ! Parlons de la femme, toujours de la femme, rien que de la femme. Mais zut quoi, on ne parle QUE de ça de nos jours ! Pour une fois qu'on s'intéresse à ce sujet là, il fallait bien qu'il y en ai au moins une qui vienne mettre son grain pour nous ressasser la charge mentale et blablabla... Elle est où la "charge mentale" au début d'une relation quand tout est rose et qu'on passe son temps au lit avec sa partenaire ? Des semaines à l'horizontale, sans aucun refus. Avant que le quotidien s'installe et qu'on essuie des premiers refus. Après ça vient s'étonner que tout ceci donne à certain l'envie d'aller voir ailleurs pour retrouver ces moments où tout était plus facile. Merci pour cet article. Parlons un peu des hommes, n'en déplaise à certaines.
En 43 ans de mariage, je suis toujours celui qui a fait le premier pas. J'aurais aimé que ce soit plus équilibré mais ma femme m'a toujours dit que c'était impossible pour elle. Et ensuite, je prends aussi toutes les initiatives. Bref, dans ce domaine, elle est passive mais elle prend son pied à chaque fois mais moi presque plus. Pourtant, même si de plus c'est elle qui régit la fréquence, soit de moins en moins. je me suis tjs adapté à sa volonté du fait d'un sentiment fort pour elle. Et j'ai fini avec le temps... et l'âge ? .... à développer une anorgasmie. Est-ce que ça se serait passé autrement si j'avais connu une relation avec une femme plus entreprenante ?
Je me reconnaît dans votre article. Cela fait 27 ans que je suis marier. Nous avons eu de beaux moments mais j’ai toujours été le pigeon mâle qui courent après la femelle! J’ai eu beaucoup de refus, j’ai mal à la tête, je ne suis pas fraiche etc……. J’aime ma femme, je la désir elle est très belle mais je crois que je suis frustré de tout ces rejets cours des années. Le plus frustrant, c’est que j’ai des érections nocturne et matinale chaque jours mais quand je demande pour une relation je perd cette érection. Cela fait 5 ans que ça dure, j’ai 50 ans. C’est vraiment poche!
Je suis très surprise qu’un tel article ait été publié en 2020 et qu’il soit si biaisé. Certaines conclusions sont même en total décalage avec les constats. Par exemple, une étude constate « lorsque les hommes déclaraient se sentir plus opposés à la possibilité d'éprouver un rejet (pour une raison quelconque - se sentir insécurisé, passer une mauvaise journée, recevoir de mauvaises réactions au travail), ils manquaient les signaux sexuels de leur partenaire », l’article conclue qu’il s’agit d’une réponse adaptative parce qu’ils sentent que leur partenaire n’est pas disposée. Sauf que c’est un comportement égocentrique, les hommes n’ont en réalité « pas envie » à ce moment-là et donc ils n’imaginent même pas que leur partenaire puissent éprouver du désir. Ce qui est étrange, c’est que cet article présente comme une immense majorité des situations d’hommes à qui leur partenaire (forcément des femmes apparemment) refuse un acte sexuel. Dans mon entourage, j’ai eu bien plus d’exemples de femmes essuyant des rejets. Alors évidemment qu’une étude empirique sur dix personnes n’a strictement aucune valeur, mais je remarque quand même que les témoignages sont ce d’hommes entre 40 et 60 ans, une tranche d’âge qui, on le sait, n’est pas trop pressée de se poser les questions d’égalité entre les genres, de partager les tâches domestiques ou la charge mentale, qui ne connaît pas grand chose au plaisir féminin. Ce qui m’amène à demander : quelles sont les raisons de ces refus de la part des femmes ? Ils sont présentés comme des petits caprices « j’ai mal à la tête », « je suis de mauvaise humeur ». Mais si ce sont, comme l’article semble le suggérer, des refus très fréquents et qui touchent de nombreux couples, est-ce qu’il ne traduiraient pas un problème plus systématique ? Est-ce qu’il ne serait pas plutôt « j’ai travaillé aujourd’hui et après je me suis occupée des enfants et de la maison TOUTE SEULE, je suis constamment stressée et seule face à mes responsabilités et je n’ai plus aucune libido », ou « en vingt ans de couples tu ne m’as pas fait jouir une seule fois, alors le sexe ne m’intéresse plus, c’est une corvée pour moi », ou « je n’ai plus de sentiments depuis longtemps mais ça ne se fait pas divorcer donc je reste, mais je n’ai pas envie de te toucher ». Les raisons du refus me semblent bien plus importantes que la gestion du refus, d’autant que d’autres études ont prouvé que la libido des femmes ne diminuait pas avec l’âge et que cette légende selon laquelle les femmes ont moins de désirs que les hommes n’est qu’une construction sociale. Alors pourquoi avoir traité cet article sous l’axe culpabilisant de « les hommes souffrent de votre refus » sans prendre en compte les souffrances qui peuvent générer ces refus et l’avoir terminé par cette conclusion qu’on peut résumer par « les femmes pourraient faire un effort » ? Je ne sais pas quel était le but cet article, mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne résoudra rien et qu’il ne va pas donner envie aux femmes d’avoir plus de relations sexuelles, surtout quand on lit des commentaires qui résument parfaitement la vision des femmes, comme « objets de plaisir » et non « partenaires de plaisir » de notre société ; moi quand je lis ce genre de points de vue, je me dis qu’au fond, que peut faire un homme qu’un sex-toy ne fait pas déjà parfaitement ?
Si votre femme vous rejette et rarement dans la demande cette femme ne vous aime pas c est une manipulatrice tous simplement vous travailler l entretenait pour rien avoir au lit elle ne fait aucun effort ne vient jamais ou rarement vers vous c est très désagréable déstabilisant pour un homme même destructeur le soucis c est les enfants entre vous je pense qu il faut faire preuve de courage et partir ça ne sert à rien d attendre que les choses s arrange ça va vous détruire vous faire perdre toute confiance en vous tromper ne sert à rien puisque lorsque vous vous retrouvez avec elle vous vous sentez comme un moins que rien un invalide C est très douloureux
si si vous avez raison de refuser les filles, comme ça on est pas obligé de vous sauter! De toutes façon ce n'est jamais bien, alors allez voir le voisin de la cité d'en face!
Finalement je pense qu'un homme ne doit pas subir ça et qu'il ne faut pas se plaindre s'il vas voir ailleurs... C'est dévalorisant d'être rejeté chaque fois, il est où l'estime de soi après ça ?
Bjr , je pense aussi que ce qui fait mal c est que la femme ne veut pas en discuter . Le sujet sexe devient tabou . Il n y a plu d envie et même si il y a relation cela n est plus basé sur la complicité . La peur du touché ...... ne rien faire pour améliorer et trouver cela normal .......
Faut se donner un peu aussi les femmes votre position, votre pouvoir sexuel, votre chance, c est comme un riche face a un pauvre. Quand on a vraiment le sens de l humanité, du devoir, de l'égalité, ben on donne son corp comme on donne une pièce a un clochard. Une masturbation nue devant lui au pire si "votre corp" c est trop demandé. Le monde est en guerre parceque les hommes doivent se battre pour se reproduire, c est de votre responsabilité de nous aider. Sinon il faut arrêter de vouloir l égalité salariale car si vous vous donnez pas les hommes ont besoin de plus d argent pour payer les prostituées. On produit du sperme, on a plus besoin de relations sexuelles. Alors vous devenez des grandes femmes qui soulagent notre souffrance par gentillesse gratuite de temp en temp, ou bien vous restez des gamines et le monde continuera d'empirer. 2022 peut être une nouvelle époque ou rester dans la logique du chacun pour soi.
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