Être vierge au XXIe siècle, un grand tabou

Malheureusement, être vierge actuellement est parfois considéré comme quelque chose de honteux et de bizarre. Les personnes portent parfois ce secret lourdement...

12 JANV. 2017 · Lecture : min.
Être vierge au XXIe siècle, un grand tabou

Être vierge au XXIe siècle est quelque chose qui a tendance à disparaître, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. De nombreuses personnes ont honte de cela et vivent avec la peur que les autres le découvrent. Parfois, ces personnes se forcent à avoir des relations sexuelles pour la première fois pour ne plus avoir ce poids, bien que cela aille au contraire de leurs envies et besoins vitaux. Malheureusement, être vierge au XXIe siècle est encore un tabou.

Les relations sexuelles, une course aux trophées ?

Les psychologues font souvent face à des femmes et des hommes (moins nombreux, ou qui se dévoilent moins) qui, en parlant de leurs difficultés, évoquent leurs problématiques au niveau sexuel. Les cas sont très divers : des femmes adultes vierges (soit parce qu'elles n'ont pas rencontré la bonne personne, par peur, par insécurité ou par un passé marqué par des abus qui ont généré des traumatismes), des hommes et femmes qui ont choisi d'avoir des relations sexuelles avec quelqu'un pour perdre cette étiquette, parfois en payant pour passer ce "péage", des personnes qui ont été forcées d'avoir des relations sexuelles et ont développées un rejet qui les empêche de profiter de leur sexualité, des hommes ayant des problématiques d'éjaculation précoce ou d'impuissance en raison de la pression qu'ils se mettent. On rencontre aussi des cas de jeunes hommes et femmes qui se voient obligés de porter un masque devant leurs amis et parler de sexe avec frivolité pour se sentir intégrés, dire qu'ils et elles ont des relations sexuelles avec des inconnus pour gagner en prestige, parler ouvertement de leurs moments intimes... Tout cela fait partie du même tableau, l'impression de gagner des trophées grâce aux relations sexuelles.

Il est vrai que les médias et la société en général promeuvent énormément une sexualité précoce, régulière et pleine. Et même sans parler de relations, il semble que les adolescents connaissent tout avant même de pratiquer. Si, auparavant, on attendait d'avoir un couple stable, parfois même après le mariage, aujourd'hui les garçons et filles, même très jeunes, ont déjà des connaissances et expériences sexuelles. Nous sommes passés d'un pôle à un autre. Il semble parfois que nous soyons au coeur d'une compétition dans laquelle gagnent "ceux qui l'ont fait" avant les autres, et ceux qui ne l'ont pas fait se sentent pires que les autres. Il s'est établi une course pour ne plus être un enfant le plus vite possible et devenir adulte. Ne nous voilons pas la face, nous sommes tous un peu responsables. La plupart des blagues que l'on peut faire sont en relation avec le sexe, de nombreux sujets de conversations dérivent là-dessus, et cela nous semble toujours bizarre lorsqu'une personne admet qu'elle est vierge. Nous ne nous rendons pas compte de la pression que nous exerçons sur nous-même et les autres.

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Des exemples concrets

Par exemple, une psychologue nous a parlé de cette jeune femme de 28 ans, vierge. Elle a un bon groupe d'amis, est jolie, sympathique et extravertie. Elle allait bien, mais on pouvait sentir qu'elle vivait mal son célibat. Bien qu'elle ait connu quelques hommes, elle n'osait pas se lancer dans une relation sexuelle avec aucun : certains allaient trop vite, d'autres ne la respectaient pas, elle ne se sentait pas en confiance. Les hommes finissaient par disparaître, et elle se sentait de plus en plus frustrée. Dès lors qu'elle expliquait qu'elle ne souhaitait pas de rapport sexuel au premier rendez-vous, les hommes perdaient tout intérêt pour elle. Et ses amis lui disaient sans arrêt des choses comme "et alors, tu l'as fait cette fois ou pas?", ce qui la faisait se sentir encore plus coupable, à tel point qu'elle ne souhaitait plus voir d'hommes et que ses amis, pour preuve de leur "amitié", lui offrent une nuit avec un gigolo. Elle s'est senti tellement obligée qu'elle a perdu sa virginité et ses principes. Elle souhaitait attendre la bonne personne, mais a dû avoir une relation avec une personne qu'elle ne désirait pas forcément.

Une autre femme, de 52 ans, a totalement perdu ses cercles d'amis à cause de cette peur du rejet. Aujourd'hui, elle est vierge et n'a jamais eu de conjoint car elle a souffert durant l'enfance d'abus qui l'ont marqués au point de rejeter totalement les hommes et tout ce qui avait trait au sexe. Elle a mis de nombreuses années à admettre ce problème et ses amis, loin de l'aider, avaient tendance à se moquer et alléger le problème : "allez, il s'agit juste d'écarter les jambes, ce n'est pas si difficile, pas besoin de faire des études pour ça". Se sentant incomprise, elle a opté pour l'isolement et a aujourd'hui plus de difficultés pour rencontrer de nouvelles personnes, non parce qu'elle a du mal à se lier, mais parce qu'elle sait que toutes les discussions s'orienteront vers le même thème et qu'elle devra à un moment expliquer qu'elle est vierge. Elle sait que cela peut générer du rejet et lui faire honte.

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Le troisième cas présenté par cette psychologue était celui d'un jeune homme de 25 ans obligé de laisser sa compagne, non parce qu'il ne l'aimait pas, mais parce que ses amis n'acceptaient pas qu'il soit différent d'eux. Il s'agissait de ceux qui choisissent les "coups d'un soir", qui voulaient obtenir un palmarès du plus grande nombre de femmes avec qui ils avaient eu des relations, en faisant un point d'honneur de ne pas répondre à leurs appels et messages par la suite. Ils avaient mis en place une compétition pour voir qui voyait le plus de femmes en un mois et s'envoyaient des messages, photos et vidéos compromettantes, en dépréciant totalement les femmes. Ils aimaient que les femmes tombent amoureuses et les laissaient tomber. Ce jeune homme dont nous parlons n'était pas ainsi, il considérait qu'il ne pouvait pas avoir de relation sexuelle avec n'importe qui, respectait les femmes et tombait facilement amoureux. Évidemment, il s'initia très tôt au sexe avec une femme qu'il venait de rencontrer, uniquement pour se sentir plus intégré car il était le seul du groupe à être "encore" vierge à 17 ans. Devant ses amis, il mettait un masque et feignait d'être comme eux, mais ceux-ci n'admirent jamais qu'il ait une petite amie et il devint leur tête de Turc. Il se sépara donc de cette compagne pour ne pas être isolé.

Comment vous sentez-vous à la lecture de tout cela ? Il s'agit de cas réels, de personnes qui souffrent de cette pression sociale que nous maintenons tous. Nous avons le pouvoir de changer beaucoup de choses en prenant conscience de ce que nous faisons. Un mot résume tout cela, et nous permettra de mieux vivre ensemble : le respect.

Photos : Shutterstock

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