La sexualité et la jouissance féminine : une longue histoire d’oppression. Part 1. Orgasme chez les femelles mammifères

...n'étant pas nécessaire pour la reproduction, l'orgasme ne fait pas partie des actes extrêmement rapides de copulation dont la durée peut être de 5 à 7 secondes pour un mâle chimpanzé...

17 OCT. 2018 · Lecture : min.
La sexualité et la jouissance féminine : une longue histoire d’oppression. Part 1. Orgasme chez les femelles mammifères

L'orgasme est-il un phénomène purement humain ?

Dans leur travail remarquable consacré à l'orgasme des femmes, intitulé « Le secret des femmes : voyage au cœur du plaisir et de la jouissance », Elisa Brune et Yves Ferroul s'intéressent à l'existence de l'orgasme chez les femelles dans le règne animal, se concentrant toutefois sur les mammifères en général, et les primates en particulier.

Le constat qui en ressort est que n'étant pas nécessaire pour la reproduction, l'orgasme ne fait pas partie des actes extrêmement rapides de copulation dont la durée peut être de 5 à 7 secondes pour un mâle chimpanzé.

Cependant le comportement sexuel non-reproductif et semblable à celui des êtres humains est une évidence chez les grands singes et les dauphins, comme le montre Serge Wunsch dans son ouvrage « Comprendre les origines de la sexualité humaine ». Mais la recherche de plaisir sexuel n'en est pas la seule motivation.

Brune et Ferroul vont plus loin et relatent plusieurs expériences de stimulation sexuelle par un vibromasseur ou manuelle sur les femelles primates afin de détecter les phases de la réponse sexuelle et les comparer au schéma de Masters en Johnson.

En 1971 Frances Barton démontre que les femelles macaques rhésus présentent trois des 4 phases de la réponse sexuelle selon Masters et Johnson, à savoir : excitation (dilatation, sécrétions, congestion), plateau (tumescence clitoridienne) et résolution (détumescence). N'étant pas équipé d'une sonde intravaginale Burton ne peut pas démontrer l'orgasme, mais en conclut que les macaques possèdent une aptitude à l'orgasme.

Avec un peu d'humour les auteurs parlent d'une expérience d'un autre chercheur (dont le nom n'est pas mentionné) qui s'est révélée plus fructueuse. Avec la stimulation manuelle, après 10 à 15 secondes de mouvement de va et vient, ce chercheur obtenait des contractions vaginales rythmiques chez les femelles chimpanzés. Même si les expressions faciales de ces femelles restaient imperturbables à l'arrivée des contractions, elles en redemandaient en présentant leurs parties génitales.

Cependant, les avis sur la capacité des primates à ressentir un orgasme restent partagés. Les chercheurs comme D. Morris, D. Barash, G. Pugh, F. Beach, R. Alexander, K. Nooman, D. Symons pensent que l'orgasme est réservé à l'espèce humaine. Mais les autres, comme F. Burton, H. Morgan, S. Chevalier-Skolnikoff, J. Lancaster, D. Zumpe, R. Michael, D. Goldfoot pensent que les primates en ont aussi.

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Écrit par

Maryna Downes

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