Le syndrome du jumeau manquant : vivre la perte d'un jumeau

Selon certaines études, il y aurait dans le monde 600 millions de jumeaux survivants, vivant avec la perte de leur jumeau à l'état embryonnaire.

10 JANV. 2019 · Lecture : min.
Syndrome jumeau manquant

Selon certains chiffres, dans environ 10 à 15% des cas, les grossesses seraient géméllaires mais l'un des embryons ne survivrait pas ou arrêterait de se développer avant le terme. Le syndrome du jumeau perdu, c'est la souffrance que vit l'autre de cette perte intra-utérine. 

C'est un psychothérapeute allemand, Alfred Austermann, qui a étudié le sujet en notant qu'il ne parvenait pas à accompagner certaines personnes, qui semblaient bloquées et ne trouvaient la satisfaction dans aucun domaine de leur vie. Selon lui, la perte intra-utérine marquerait fortement les survivant(e)s. Qui sont bien plus nombreux que ce que l'on pense ! Effectivement, on estime qu'un jumeau sur trois disparaît avant la fin du premier trimestre ; que trois sur quatre disparaissent au cours du 2eme mois, et que plus de la moitié disparaissent au cours du 1er mois. D'après certains calculs, il y aurait dans le monde 600 millions de jumeaux survivants, qui portent encore cette souffrance sans forcément comprendre d'où elle peut provenir. 

Pourquoi ne parle-t-on pas de la perte du jumeau ? 

C'est un sujet encore compliqué, aussi bien de la part des médecins que de celles des femmes qui y sont confrontées. 

Tout d'abord, la perte de l'embryon peut passer totalement inaperçue. Des saignements pendant la grossesse sont un signe, mais ils ne sont pas uniquement la marque d'une perte embryonnaire. Seule les échographies peuvent affirmer l'existence ou la perte gémellaire. Ainsi, certain(e)s professionnel(le)s, gynécologues-obstétricien(ne)s ou sage-femmes, préfèrent ne pas en parler aux femmes pour ne pas les inquiéter ou éviter qu'elles ne culpabilisent. 

Lorsqu'elles le savent, elles n'en parlent pas toujours à l'enfant tout simplement car elles n'en voient pas forcément d'intérêt, ou encore parce que c'est une blessure pour elles qu'elles ne souhaitent pas raviver. 

Perdre son jumeau avant la naissance : quel impact psychologique ? 

Ce n'est pas parce qu'on est encore dans le ventre de la mère que la perte d'un frère ou d'une soeur ne nous affecte pas. Le lien qui se créé entre des jumeaux à l'état embryonnaire est fort et intense, aussi bien en raison de la proximité physique que psychique. 

Alfred Austermann précise qu'il s'agit là d'un traumatisme précoce qui peut impacter la personne tout au long de sa vie et se manifester par diverses problématiques : 

  • Sentiment d'abandon, d'incomplétude
  • Nostalgie
  • Auto-sabotage
  • Peur de la mort, difficultés à faire son deuil à la mort de proches
  • Difficultés relationnelles : agressivité, difficultés à poser des limites, sensation d'être envahi(e)
  • Isolement, sensation de ne pas être compris par les autres
  • Difficultés à trouver sa place dans les différents cercles de la vie (personnel, professionnel)
  • Difficulté à faire des choix, dualité dans le comportement et les processus cognitifs
  • Possibilité de développer des troubles du comportement alimentaire

Le psychothérapeute précise que les difficultés que vont rencontrer les "survivant(e)s" ne seront pas toujours identiques, et qu'elles seront plus ou moins présentes selon les obstacles rencontrés dans la vie et selon l'entourage de la personne. Ainsi, une personne entourée d'une famille aimante n'évoluera pas de la même façon qu'une personne qui aura vécu de nombreux traumatismes. 

Comment dépasser le deuil du jumeau ? 

Un travail psychologique tourné vers le deuil et l'acceptation est idéal pour guérir le syndrome du jumeau manquant. La thérapie va permettre à la personne de connaître l'origine de son mal-être, d'accueillir ses émotions et de mettre en place des solutions pour avancer dans sa vie. Certaines thérapies sont particulièrement indiquées à ce sujet : 

  • Thérapies psycho-corporelles
  • Constellations familiales
  • Hypnose
  • Contact de l'enfant intérieur
  • Rebirth
  • Kinésiologie
  • Étio-thérapie...

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter un(e) professionnel(le) de la psychologie

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Commentaires 9
  • E-mile974

    "Effectivement, on estime qu'un jumeau sur trois disparaît avant la fin du premier trimestre ; que trois sur quatre disparaissent au cours du 2eme mois, et que plus de la moitié disparaissent au cours du 1er mois." J'avoue que ces chiffres me laissent perplexe ! Plus de 50% + 75% + 33% = plus de 158% ... Je pense que votre explication ne visait pas à additionner ces proportions, mais dans ce cas, qu'avez-vous voulu dire ? Par ailleurs, je lis : "Toutes les informations sont étayées par des preuves scientifiques et contrastées pour garantir la qualité de leur contenu." Pourtant, les scientifiques sont partagés sur l'existence même de ce syndrome. Et vous proposez, parmi les thérapies, certaines dont la preuve de l'efficacité n'est pas prouvée, scientifiquement, voire appartiennent au domaine de la spiritualité ou des croyances (constellations familiales, rebirth, kinésiologie, étiothérapie). J'avoue que la confiance que je pense pouvoir accorder à vos publication est maintenant proche du néant. Bien à vous.

  • Joëlle

    Bonjour, J'éprouve les symptômes depuis toujours et j'ai été mise au courant de mon état de ce syndrome par une médium, car cette éventualité de jumeaux m'avait traversée l'esprit il y a un moment de ça

  • CARMEL

    MERCI***MERCI***MERCI*** SUR CES MYSTERES DE LA VIE****Cdlmt

  • Sylvie

    Bonjour, je viens de lire l'article sur le syndrome du jumeau perdu avant la naissance. Je le comprends très bien car j'ai, moi même, perdu ma sœur jumelle monozygote mais après plusieurs années après notre naissance. Il est presque impossible de trouver des articles sur le sujet. Cependant, ce que j'ai lu ds cet article sur le mal- être du jumeau ayant perdu sa ' moitié ' in utéro me ramène à mes propres frustrations. On ne me comprend pas,etc... Pourriez vous m'en dire plus? Je vs en remercie et j'espère avoir des réponses.

  • didi

    Je suis jumelle. Ma jumelle est morte quelques jours avant la naissance. On pesait 3.2kg (7lb1/2) chacune à la naissance, j'imagine quelle est morte étouffée à cause de notre poids. J'ai ce sentiment d'abandon et d'être seule. Je suis toujours à regarder à la fenêtre comme si j'attendais quelqu'UN. C'est difficile de vivre avec un manque. Que puis-je faire

  • Soaz

    Bonjour, Je ressens quasiment toutes les manifestations psychologiques à part : la peur de la mort et les troubles du comportement alimentaire mais je me retrouve tellement dans l'auto-sabotage, la peur de l'abandon, je suis très/trop nostalgique, difficultés importantes à faire des choix surtout en avançant dans l'âge, j'ai 51 ans et plus jeune je ne ressentais par contre cette désagréable sensation, mais comment être sûre que je suis atteinte du syndrome du jumeau rescapé, je n'ai plus mes parents, et apparemment de nombreuses mère ne savent pas qu'elles portaient 2 bb surtout si un des 2 disparaît avant 1 mois, donc c'est pas simple mais c'est vrai que cet article me parle. Françoise

  • eric

    Bonjour, est ce qu'un faux jumeau où les deux sont nés peut ressentir ces problèmes? Côté psycho, ils auraient l’impression de se sentir seul en permanence, un fort sentiment de manque, une hyper-sensibilité, une culpabilité exacerbée, une peur de l’abandon, une difficulté à faire des choix et des tendances dépressives… merci d'avance. Eric

  • sangmelima

    Le syndrome du jumeau perdu est la psychologie honnête ce que la théorie du "complexe du phallus" est en psychanalyse pour les femmes... un récit imaginaire. Pourquoi ça marche sur l'amélioration des personnes en mal-être si c'est imaginaire ? Parce que le psychisme humain est totalement structuré sur de l'imaginaire. Personne, en effet, ne peut accéder à une quelconque vérité objective le concernant ou concernant le monde extérieur. Notre cerveau invente en permanence "ses" vérités pour pouvoir tout simplement survivre à soi-même. On sait tous que nos opinions et autres croyances relèvent uniquement de nos interprétations subjectives. Ce qui confirme l'erreur consistant en l'affirmation d'une supposée vérité sur ceci ou cela. Pour aller mieux, le psychisme humain a besoin d'intégrer un récit qui donne sens à sa souffrance, son mal-être ou ses incapacités. Il y a de l'amélioration à partir du moment où le Sujet peut intégrer une "histoire" qui lui convient et permet de remettre en route sa capacité à sublimer. Le récit, l'histoire inventée, pour peu qu'elle soit assise sur un autre récit : celui de la "parole" du thérapeute, acquiert du coup une dimension "curative". C'est ce que les psys appellent la "pensée magique". Jung en parlait beaucoup. Freud l'a déconsidérée.... dommage pour lui et surtout pour les millions d'analysants qui passent des années à analyser intellectuellement leurs problème sans jamais les résoudre dans leur vie... Il est extrêmement rare qu'il y ait un jumeau mort qui passe inaperçu pendant les grossesses. Mais le Sujet souffrant a besoin d'avoir une histoire à intégrer pour pouvoir, de facto, la sublimer, la dépasser et reprendre les rennes de sa vie. Les thérapeutes pratiquant divers approchent n'ont donc pas hésité à utiliser la "pensée magique" en évoquant auprès de leurs clients en mal-être l'option d'un "jumeau perdu". Le Sujet y croit dur comme fer, pour peu qu'une étude de sa généalogie permettent de localiser d'autres séquences ascendantes de mal-être, de morts jeunes, de secrets bien gardés etc... cela suffit à son psychisme à s'emparer d'un récit re-constructeur. Et après tout... pourquoi pas ? Ce qui compte c'est bien la libération ! Quant au supposé "jumeau perdu", il se mettra à exister dans le psychisme du Sujet "réparé" en tant que pièce virtuelle de soutien et de sens. La virtualité est une des caractéristique de notre époque et l'on constate à quel point l'avatardisation du monde et des Sujets dépourvu de sens contribue à les aider à sur-vivre.

  • Marie

    Bonjour , j'ai lu ,il ya quelques semaines un témoignage sur le ressenti de la perte d'un jumeau in utero . Biensur ,impossible de le retrouver .Je cherche la bibliographie s 'y reportant. Merci de me répondre , ayant moi-même vecu cela et la découverte à l'age de 64 ans est surprenante.

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