L'impératif de la résilience

Comme si nous n'avions plus le droit d'être en colère, dépressif, mal dans sa peau.

17 OCT. 2019 · Lecture : min.
L'impératif de la résilience

La résilience devient un idéal qui prive la psyché de sentiments négatifs, parfois légitimes voir nécessaires dans le processus de deuil. Allez mieux, être bien, accéder au bonheur bien sur, sont aussi des sentiments légitimes.

Mais vouloir s'améliorer dans une quête de la perfection de la résilience, ne deviendrait-il pas un idéal qui se transforme en mensonge, en rejet de se qui est réel, et qui compose la nature humaine.

Dans un culte de la résilience ?

Une blessure ne disparaît pas facilement, surtout si elle est profonde et qu'elle vous constitue, fait partie de notre être, notre construction et a permis par compensation, d'exceller dans certains domaines ! La recherche du bonheur, de l'amour absolue, ne doit pas combler une blessure, un vide intérieur, par le culte de la résilience, car elle pourrait basculer dans un fantasme de la négation de la dimension tragique de l'existence et plonger par faute de réussite, dans la dépendance; Masque du capitalisme qui veut nous faire croire que l'on peut oublier la condition humaine.

La joie, le bonheur, le plaisir absolue, ne permettent plus de cohabiter avec la souffrance, qui nous permet d'intégrer son vécu, ses blessures comme une véritable richesse. La résilience ne serait-elle pas d'accepter que la vie continue malgré tout, et qui découle de de nos souffrances. Certaines personnes ont besoin de la colère pour se sentir bien, pour exister.

La gestion de la colère est importante dans un bon équilibre psychologique entre nos frustrations, souffrances. Savoir l'évacuer pour ne pas imploser (provocant des conversion physiologique), savoir la déplacer pour ne pas exploser ( provocant des conflits et des traumatismes).

Accepter que la résilience passe, simplement par les mots qui définissent, ce que j'appelle la lois du milieu, le mot de l'entre deux, afin d'évacuer le résidu des tensions garant de la pression qui est en nous. Cela permet de ne pas basculer sur un mode de manipulation, cette recherche de la possession "avoir à tout prix", et qui par concomitance bascule la perversion par manque d'un narcissisme fort, en s'attaquant à l'être de l'autre afin de l'absorber.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Pierre Jean Latil

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