MAIEUSTHESIE

La Maieusthésie est née d'une longue pratique théorisée par Thierry TOURNEBISE.

Au centre de cette thérapie, le patient va plus se rencontrer que se raconter, toutes les parts de sa psyché peuvent être contactées par une attention donnée au vécu et au ressenti plus que sur les évènements.

Tout se passe comme si une part de soi levait la main pour être entendue, considérée, réhabilitée et attendue. La pulsion de survie est là, pour ne rien perdre de ce qui a été mis à l'écart (les parts douloureuses) et pour produire les moyens d'y accéder à nouveau (les symptômes). La pulsion de survie masque ou gomme l'expérience douloureuse, c'est une aide à vivre mais aussi une grande dépense d'énergie qui nous permet de mettre entre parenthèses un bout de soi que nous n'avons pas la capacité d'intégrer compte tenu de la maturité du moment. (Celui qui a gardé la blessure invisible est une sorte de fantôme face à une société qui ne lui apprend pas à être , qui ne lui propose que du paraître et non une intégration, un chemin vers une réalisation de soi (Boris Cyrulnik) ) Cette stratégie épuise progressivement mais laisse tout de même un vide en soi qui refera sûrement surface un jour pour nous inviter à le combler. Quand l'énergie diminue, le vide, la dépression reparait pour enfin être reconnu et comblé par cette part de soi, jusque là, délaissée. Les symptômes sont alors là spécialement pour.

Si l'on cherche à guérir un symptôme en le niant ou en l'effaçant, nous détruisons la carte qui nous indique le chemin. Le ou les symptômes nous permettent de retrouver, d'accueillir et de réhabiliter l'être qui a été blessé Nous ne supprimons rien mais ouvrons un flux de vie dans la rencontre et les contacts entre Soi et les parts de Soi, par une sort de psychodrame mental qui se fait dans le subjectif imaginaire. Ce sont alors des naissances de Soi dont chacune est une réjouissance potentielle, celle du patient comme celle du praticien qui a le bonheur de rencontrer. Le projet de thérapie est donc bien une réhabilitation et non une éradication, le praticien est touché par ce qu'il y a de précieux en l'autre,(reconnaissance et validation existentielle). Il s'agit plus de chercher la justesse que de traquer l'erreur, ce n'est pas "en quoi est ce une erreur ?" mais " en quoi cela est-il juste ? par respect pour celui que l'on aide et pour le respect qu'il portera à lui même.

La Maieusthésie est l'art d'être sensible au processus d'accouchement et de naissance de Soi.

Ce qui touche l'être est indicible par l'intellect et ne peut qu'être vécu intérieurement. Le praticien est dans le non savoir, dans la sensibilité, le doute et la confiance, le non jugement et la non culpabilisation. Il différencie clairement hypothèses et certitudes , il accueille et permet à l'autre d'accueillir ses émotions et ses jugements sans inciter ni forcer à quoi que ce soit.

Il est préférable de parler d'un processus de naissance de soi qu'un travail sur soi dans la confiance inconditionnelle de ce qui se passe chez l'autre est juste, par la qualité de la présence du thérapeute, touché par la rencontre avec chaleur humaine, distinct sans être distant.

Etre distinct sans être distant s'applique aussi au sein de la structure psychique. Le sujet présent, par exemple, est distinct de l'enfant qu'il était (par exemple) et par là même peut aller le rencontrer.

La Maieusthésie est l'art d'être sensible au processus d'accouchement et de naissance de Soi.

Propos recueillis dans "le grand livre du psychothérapeute" de Thierry TOURNEBISE

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