Stress et anxiété de performance chez l'enfant : comment faire cesser ?

S'il est un domaine où le stress est omniprésent, c'est bien dans le domaine scolaire : c'est là où le seuil d'exigence parentale est à son maximum.

15 OCT. 2019 · Lecture : min.
Stress et anxiété de performance chez l'enfant : comment faire cesser ?

S'il est un domaine où le stress est omniprésent, c'est bien dans le domaine scolaire : c'est là où le seuil d'exigence parentale est à son maximum.

Face aux difficultés croissantes, la crise économique en particulier, de nombreux parents en demandent de plus en plus à leur enfant en matière de réussite scolaire et ce afin de leur assurer un avenir suppposé les mettre à l'abri du besoin. La pression qui en résulte place l'enfant dans l'obligation de réussir, ce qui génère souvent en lui un stress difficile à gérer. L'un des axes de réflexion consistera donc à inciter les parents à réviser à la baisse leurs exigences, que ce soit à l'école ou à la maison.

Que se passe-t-il dans la tête d'un enfant qui subit une telle pression ?

La crainte de l'échec en matière scolaire fait référence à ce que les psychologues appellent l'anxiété de performance. De manière générale, l'anxiété est un état de tension ou de malaise consécutif à une situation anxiogène qui peut trouver son origine dans de nombreux domaines. La plupart du temps, la source de l'anxiété n'est pas identifié ce qui contribue à l'augmenter. Elle se traduit par des réactions physiologiques ( sueurs, maux de tête...) et comportementales ( insomnies, perte d'appétit...).

Le problème majeur de l'anxiété de performance, c'est qu'elle s'auto-entretient. Lors d'un examen de mathématiques par exemple, l'enfant peut passer son temps à vérifier les résultats obtenus à une question, négligeant ainsi de répartir son temps sur l'ensemble des autres questions. De plus, très souvent, l'enfant se laisse submerger par des pensées négatives du style "je ne vais jamais y arriver" "je n'aurai jamais le temps"...

Cette démarche augmente sensiblement le niveau de stress et nuit largement à l'attention. Conséquence : l'enfant est réellement moins performant, ce qui augmente encore son niveau de stress.

L'anxiété de performance provient d'un manque de confiance de l'enfant dans ses capacités, et plus généralement d'une faible estime de soi. La plupart du temps ce cycle infernal s'est installé au cours de la petite enfance. Dès les premières années de sa scolarité, l'enfant peut intégrer inconsciemment le stress de ses parents tout aussi inconscient à propos de ses résultats. Ce stress parental peut être présent bien avant la naissance de l'enfant et ne demander qu'une occasion pour se "réactiver". Comme l'enfant ne correspond pas aux attentes inconscientes des parents, il peut intégrer les critiques dont il peut faire l'objet, ou plus subtilement ressentir dans le non-dit une critique encore plus fortement que si elle était formulée.

Si l'enfant n'est pas suffisamment rassuré sur ses capacités, il peut développer des sentiments de culpabilités qu'il n'aura de cesse de faire taire en essayant d'obtenir des résultats sans cesse meilleurs. Il recherchera constamment les éloges et fera tout en permanence pour éviter les critiques.

Le problème dans le cas de l'anxiété de performance, c'est qu'il faudra en faire toujours plus pour calmer cette culpabilité.

Comment faire cesser ce cycle ?

Tout d'abord, en rassurant l'enfant sur sa valeur intrinsèque en dehors de ses performances : tout individu est aimable, non pas pour ses résultats ( scolaires, professionnels,sportifs) mais pour sa dimension personnelle intérieure. Il est vrai que les valeurs prônées par notre société tendent à mettre sans cesse l'accent sur les performances et non sur l'humain, les valeurs. Mais d'autres modèles existent dans d'autres cultures, et il faudra le montrer à l'enfant.

Ainsi donc, le risque d'un tel comportement, c'est de le voir perdurer. Il faut donc tout faire pour le prendre en compte et libérer l'enfant de cette tension insupportable. Si rien n'est fait, il y a des risques pour que cette attitude envahisse complètement la vie de l'enfant ( et plus tard sa vie d'adulte), l'empêchant de réussir scolairement d'abord, professionnellement ensuite et socialement enfin.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Aurore FALLERI

Diplômée en psychologie clinique et en psychopathologie, et en art-thérapie; elle a une expérience significative de plus de dix ans dans l’accompagnement et le soutien psychologique de personnes en situation de handicap. Elle exerce en tant que psychothérapeute et art-thérapeute, et reçoit les adultes, les adolescents et les enfants.

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