Mutisme sélectif
Je souffre d'un mutisme sélectif depuis petite sans le savoir. Je l'ai découvert en échangeant avec une personne qui a justement réussit à s'en débarrasser. J'ai 21 ans.
J'ai fait beaucoup de recherches sur internet et je trouve principalement des sujets qui concernent les enfants ou les adolescents, étant rare chez les adultes.
Petite, j'ai toujours été qualifiée de timide, réservée et au retrait. J'ai toujours été de nature à m'étouffer en silence mais ne jamais appeler l'aide de personne. Je peux mourir à petit feu mais éclater de rire devant les autres pour ne rien laisser apercevoir. Dans les réunions de famille, j'étais celle qui parlait le moins et tout le monde demandait toujours à mes parents si j'étais muette et si je ne discutais jamais (j'ai eu droit à cette remarque encore cet été à 20 ans). À l'école, de la primaire jusqu'au lycée, on m'a toujours reprocher d'avoir une participation faible.
Ça ne m'a jamais plus interpellé jusqu'à ce que je rentre en fac de droit ou la participation est l'une des premières choses sur lesquelles nous sommes évalués. Au début, c'était comme avant, je participais à chaque séance mais occasionnellement. Avec le temps, c'est devenue plus complexe. Je pouvais laisser 5 ou 6 séances passer sans broncher.
Lorsque je rentrais en cours, c'est comme si ma langue se bloquait ainsi que mon corps entier. Je voulais participer mais je n'y arrivais pas. J'essayais de parler et d'ouvrir la bouche mais aucun son ne sortait. Parfois, avant de rentrer en cours je m'efforçais de papoter et rire avec mes camarades de classe pour avoir plus de faciliter à parler en rentrant dans la salle. Lorsque le moment venait de lever la main, bien que j'avais les bonnes idées, mes mains commençaient à trembler, je me sentais devenir pâle, manquer d'air et encore une fois aucun son ne sortait de ma bouche. Ce qui est étrange, c'est lorsque je sortais de cette même salle, comme par magie, ma langue se déliait.
Au fur et à mesure des années, parler était devenue une épreuve même dans mon entourage quoi que je dise n'était jamais assez bien.
Parler ou répondre au téléphone ? C'est littéralement ma phobie depuis toujours. Je n'ai pratiquement jamais répondu au téléphone de ma vie. J'étais du genre à me déplacer loin et avoir plus de faciliter pour parler en face ou pour prendre rendez-vous que d'échanger au téléphone. Ma famille m'en a toujours reprocher. Parfois, je pouvais m'entraîner à écrire et lire la conversation que je devais avoir mais une fois au téléphone je raccrochais aussitôt, le coeur battant fort et la langue sèche.
Aujourd'hui ça va un peu mieux dans le sens ou pour la première fois à 21 ans, j'ai commencé à prendre mes rendez-vous seules, demander des renseignements ou discuter avec ma famille de temps en temps au téléphone.
Est-ce que je suis timide ou que j'ai peur du contact humain ? Non. Je suis très sociable en vrai. Au lycée j'étais l'une des plus populaires et jusqu'à aujourd'hui, je suis celle qui a le plus d'amie et le bras le plus long dans mon entourage. J'ai une facilité à m'adapter aux autres et sympathisé avec toute sorte de personne.
Quand je me suis rendue compte que ça m'handicapais réellement, j'ai commencé à me forcer à me retrouver dans des situations qui pouvaient me mettre au bord d'une crise.
Alors ma question est la suivante : est-il possible de souffrir d'un mutisme sélectif même étant adulte ? Comment le faire comprendre à son entourage sans susciter leur pitié ? Que pensez-vous de mon état ?
Je vous remercie d'avance pour votre réponse.