Avons-nous tous une mémoire sélective ?

Notre cerveau n'enregistre pas toutes les données reçues, c'est pour cela que nous avons tous une mémoire sélective. Mais comment fonctionne-t-elle et à quoi sert-elle ?

31 OCT. 2017 · Dernière modification: 18 SEPT. 2019 · Lecture : min.
Avons-nous tous une mémoire sélective ?

Vous aussi, il vous arrive de vous souvenir très bien d'un épisode d'un dessin animé vu enfant, mais impossible de vous souvenir de ce que vous avez mangé hier midi ? Vous avez une mémoire sélective, et c'est tout à fait normal !

En effet, le cerveau n'enregistre pas tous les stimuli qu'il reçoit : il trie les informations reçues, puis décide de les enregistrer ou non pour éviter la saturation. La zone de la mémoire est l'hippocampe : c'est là que les informations arrivent en temps réel, avant de partir pour les zones corticales, où elles deviendront des souvenirs.

Mais alors, pourquoi ne se souvient-on pas de tout ?

Il est tout à fait naturel d'avoir une mémoire sélective, c'est-à-dire de se souvenir de certains évènements et non d'autres. D'après les différentes recherches qui ont été faites dans ce domaine, il semblerait que nous conservions plus facilement les souvenirs impliquant une charge émotionnelle. Ainsi, on va se souvenir plus facilement des bons et des mauvais moments, qui ont été significatifs pour nous, alors que les instants plus ordinaires ou qui ne comportent pas de charge émotionnelle ne sont pas gardés par la mémoire. D'ailleurs, il est intéressant de noter que la mémoire sait très bien prioriser les bons moments afin de flatter notre ego et écarter ceux qui nous ont blessé pour nous protéger.

La mémoire fait donc le tri dans les souvenirs, en plaçant certains d'entre eux dans des coins éloignés du cerveau, et en mettant en avant ceux dont nous pourrions éventuellement avoir besoin.

Et si certains de vos souvenirs vous semblent flous, alors que d'autre sont au contraire très nets, c'est tout à fait normal. Pour qu'une information soit stockée par la mémoire, les sens doivent l'avoir captée correctement. Autrement dit, notre attention et notre perception doivent être optimales afin de pouvoir enregistrer le moment dans ses moindres détails. Si votre attention n'était pas complète, le souvenir semble effacé !

Est-il possible de ne garder que les bons souvenirs ?

En principe, la mémoire étant un phénomène naturel, on peut penser qu'il n'est pas possible de la contrôler pour n'en garder que les souvenirs positifs. Et pourtant, le cerveau est une machine bien huilée qui fait que nous réussissons toujours à retourner les souvenirs à notre avantage !

Tout d'abord, notre cerveau ne supporte pas la dissonance cognitive, c'est-à-dire lorsque nous sommes soumis à deux opinions contradictoires. Ainsi, quand nous éprouvons un sentiment de culpabilité car nous avons fait une action contraire à nos valeurs ou croyances, notre cerveau réussira à en retourner le sens pour que cela rentre dans notre système de valeurs. Par exemple, si vous avez quitté votre travail et pensez que c'était peut-être une mauvaise idée, votre cerveau réussira à modifier l'idée pour qu'elle corresponde à vos croyances. Petit à petit, le souvenir de cette action passée sera différent.

De plus, il semble qu'il soit possible d'entraîner notre cerveau à ne garder que les bons souvenirs en réprimant les mauvais, qui finiront par disparaître, comme l'ont prouvé les recherches de Gerd Thomas Waldhauser (Université de Lund, Suède). Ses recherches montrent qu'il est non seulement possible de s'entraîner à oublier des souvenirs mais qu'en plus, une fois oubliés, ils sont extrêmement difficiles à récupérer.

D'ailleurs, notre cerveau atténue naturellement des souvenirs qui nous font du mal, et c'est là le principal but de la mémoire sélective. Affaiblir ses souvenirs, si cela peut sembler de la science-fiction, est pourtant une direction prise par certains courants psychologiques, comme l'hypnose, et est une stratégie qui peut être intéressante pour les personnes souffrant de stress post-traumatique.

Cet état de stress prouvant à sa manière, que les stratégies du cerveau pour ne garder que le meilleur de nos souvenirs ne fonctionnent pas toujours de manière efficace. Lorsque la charge émotionnelle d′un épisode de vie n′a pu être métabolisée, elle vient se rappeler à nous, notamment dans les états anxieux ou dépressifs. Les souvenirs, réels ou reconstruits, débordent alors le psychisme et finissent par tourner en boucle. Il est nécessaire dans ces cas là de se faire accompagner psychologiquement afin de se réconcilier avec son passé.

Photos : Shutterstock

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