La difficulté d'avoir une mère souffrante

Il est décrit le suivi d’une mère qui a du mal à trouver une modalité de rencontre entre sa propre mère, qui aurait eu des hospitalisations en psychiatrie et ses enfants, encore petits...

14 JANV. 2020 · Lecture : min.
La difficulté d'avoir une mère souffrante

Mme B vient consulter pour un problème en lien avec sa mère, considérée comme psychotique. Mme B a déjà 4 enfants, et en fait il y a la question de gérer leur relation avec sa propre mère. Les contacts des enfants avec leur grand-mère maternelle sont très rares, non seulement à cause de la distance géographique, il y a aussi la façon d'être de cette femme. Par le passé, la patiente a accueillie chez elle sa mère, à plusieurs reprises, mais en général, étant instable, elle a provoqué des incidents dont Mme B n'en veut plus. Mais les enfants ont tout oublié et veulent absolument voir leur grand-mère. Mme B m'a signalé que son mari, le père des enfants, a déjà perdu ses parents. Les parents de Mme B ne vivent plus ensemble, alors l'importance de la grand-mère aurait gagné de la plus-value.

Il s'agit d'une situation qui ne suppose pas de symptôme, en tous cas, pas directement. La patiente ne pose pas la question de sa relation personnelle avec sa mère, elle semble l'avoir réglé. Ce qui est en jeu, c'est la question de la transmission de la façon d'être de sa mère à ses enfants. Ainsi, finalement la patiente s'engage dans une psychothérapie à une séance par semaine pour discuter d'une formule de rencontre entre sa mère et ses enfants qui soit convenable.

Pour ce faire, Mme B évoque les hospitalisations en psychiatrie de sa mère, dont les problèmes auraient commencé quand elle était déjà adolescente. Elle dit avoir eu du mal, notamment au début, quand elle ne comprenait plus rien de ce qui se passait avec sa mère. Sa mère avait aussi des périodes sans problèmes, finalement elle avait trouvait une bonne distance avec sa génitrice. La question du lien entre ses enfants et sa mère semblait la dépasser. Le plus souvent elle voit sa mère toute seule, alors comment faire pour que les enfants la fréquentent aussi ? Finalement, le suivi avec moi conduit à une organisation plus complexe, à une rencontre dans une ville à mi-chemin, pendant un week-end, où sa mère occupe une chambre et la famille de Mme B une autre. La formule semble satisfaisante, elle serait un compromis entre le désir des enfants de passer du temps avec leur grand-mère et les aléas de la façon d'être de cette dame. C'est une vraie solution, qui pour quelque temps semble la plus convenable. Quand les enfants se rapprocheront de l'adolescence, ils seront en mesure de négocier tous seuls une relation satisfaisante avec leur grand-mère, chacun à sa façon.

Finalement, le problème plus profond de l'héritage psychologique de la grand-mère n'a pas été abordé directement. Mais l'aménagement d'un type de contact entre petits-enfants et la mère de la mère s'est présenté comme plus important à un moment où une partie de la fratrie se trouvait encore à un âge fragile.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Radu Clit

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