Le processus d'attachement chez l'enfant

Selon le psychiatre et psychanalyste Bowlby, le nouveau-né possède de manière innée une propension à établir des liens forts avec des personnes part

28 OCT. 2019 · Lecture : min.
Le processus d'attachement chez l'enfant

Selon le psychiatre et psychanalyste Bowlby, le nouveau-né possède de manière innée une propension à établir des liens forts avec des personnes particulières et cette propension se maintient tout au long de la vie.

Mais à quoi "sert" cet attachement ?

A trouver du réconfort et de la consolation lorsque l'enfant perçoit une menace intérieure ou extérieure à lui. Si l'entourage (les parents) réussit à fournir une réponse adéquate aux besoins de l'enfant, ce dernier aura toutes les chances de développer une base de sécurité solide et stable ainsi qu'une image positive de lui-même. A partir de cette base de sécurité, de nouvelles compétences vont apparaitre: la capacité de se séparer de sa mère pour aller explorer son environnement, la capacité d'attendre une réponse en différant ses désirs immédiats. Tous ces comportements relèvent de ce que l'on appelle " l'attachement sécure".

En revanche, si les parents ne fournissent pas les réponses appropriées aux besoins de l'enfant, ce dernier ne sera pas en mesure de s'appuyer sur une base de sécurité suffisamment solide et stable. Il aura du mal à avoir confiance en lui, il risque de développer un "attachement insécure" de type ambivalent, évitant ou désorganisé.

Pour Bowlby, l'enfant possède donc dès sa naissance un potentiel de conduites innées destinées à établir une communication précoce avec sa mère afin de satisfaire pioritairement un besoin de contact social et pas uniquement alimentaire. L'enfant entretient avec sa mère une relation dynamique.

La psychologue Mary Ainsworth a découvert que la nature des liens d'attachement peut être différente selon les enfants. Elle a observé pendant une année complète des couples mères-bébés. Elle a ansi pu mettre en avant plusieurs types d'attachement:

- l'attachement "sécure" : permet à l'enfant de rester confiant, même lorsque sa mère quitte la pièce où il se trouve : il manifeste un désagrément mais il l'accueille chaleureusement dès qu'elle revient car il sait qu'il sera réconforté, pour autant il ne focalise pas spécialement son attention sur elle et retourne jouer rapidement

- l'attachement "insécure-évitant": l'enfant semble plutôt indifférent au départ du parent, et lorsque ce dernier revient, il a tendance à l'éviter, en fait il ne recherche pas d'intéractions émotionnelles avec sa mère car il sait qu'elles sont potentiellement douloureuses puisque cette mère est la plupart du temps insensible à ses besoins, il semble plus absorbé par l'environnement. Par ailleurs il ne manifeste pas de réactions particulièrement négatives face à une personne inconnue

- l'attachement "insécure-résistant" : l'enfant reste collé à sa mère et a du mal à aller explorer son environnement, lorsque la mère quitte la pièce où il se trouve il est particulièrement agité et nerveux, il a du mal à se calmer à son retour, il réclame de l'attention mais rejette très rapidement toute manifestation de tendresse à son égard. C'est un enfant qui a du mal à se sentir réconforté, on parlera d'enfant ambivalent en réponse à un comportement maternel aléatoire.

Pour Mary Ainswoth, la disparité de comportement s'explique donc en grande partie par le style d'attachement de la mère: les enfants "confiants" sont ceux qui interagissent avec leur mère de manière efficace et positive, la mère étant particulièrement attentive aux demandes de l'enfant, alors que les enfants des deux autres groupes n'ont pas bénéficié d'une telle disponibilité et d'une telle sensibilité, les mères ayant des réponses peu adaptées, s'occupant peu de leur bébé ou bien de manière aléatoire. En d'autres termes les mères "non réactives" aux signaux du bébé ou "rejetantes" ont de fortes probabilités d'avoir plus tard des enfants à attachement anxieux présentant des manifestations contradictoires de recherche de contact et d'évitement.

L'attachement initié avec la mère peut-il avoir une répercussion sur les capacités de socialisation ultérieure de l'enfant ?

Effectivement, les enfants à attachement sécurisant sont ceux qui manifesteront plus tard le plus de compétences dans les interactions avec des pairs de leur âge. Ce sont eux qui initieront le plus d'interactions, qui chercheront à maintenir le contact le plus longtemps, qui exprimeront facilement leur sentiment positif ou négatif sans retenue excessive, qui participeront le plus souvent aux jeux et qui se mettront le moins en retrait.

Ainsi donc, un enfant ayant bénéficié d'un attachement sécurisant aura plus tendance à établir des relations harmonieuses avec les pairs de son âge.

De la qualité de l'attachement précoce entre une mère et son enfant dépendra les qualités relationnelles de l'enfant tout au long de son développement.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Aurore FALLERI

Diplômée en psychologie clinique et en psychopathologie, et en art-thérapie; elle a une expérience significative de plus de dix ans dans l’accompagnement et le soutien psychologique de personnes en situation de handicap. Elle exerce en tant que psychothérapeute et art-thérapeute, et reçoit les adultes, les adolescents et les enfants.

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Commentaires 2
  • Véro

    L'attachement de la mère je comprend j'en suis une mais le papa qui a du mal a prendre sa place car l'enfant accaparé sa maman, comment doit- il s'integré pour le bien être de son enfant. Vous ne parler pas du papa, du couple pour le bébé, des parents. Vous parler que de mère-enfant.

  • Zen26

    Vous ne parlez pas du tout si le père intervient de la même manière dans la vie de l enfant.

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