Le TdaH est-il une mode ?

" Le tdaH est une excuse des parents qui ne savent plus éduquer leurs enfants", " Le tdaH n'a aucune preuve scientifique" via la croyance populaire. Mais qu'en est-il réellement ?

14 JUIN 2021 · Lecture : min.
Le TdaH est-il une mode ?

Mode selon le Larousse : Manière passagère de se conduire, de penser, considérée comme de bon ton dans un milieu, à un moment donné : La mode des vacances à la ferme. La mode des cheveux courts. Suivre la mode.

Le TDAH, propre à une époque ?

On lit des publications médicales dès le XIXème siècle sur le TdaH. Autant dire que c'est une époque bien révolue.

En tout cas, si on part du principe que ces personnes étaient plus accros aux ombrelles et aux femmes en forme ... En 2021 on est plutôt masque en tissus et femmes longilignes. En voilà des modes.

Clairement, c'est totalement le contraire : nous avons un GRAND recul sur le TdaH.

Sauf que bon, dans les années 50, sont passés par là les psychanalystes et la manière d'enseigner la psychologie en France. Cette façon de faire assoir un patient dans une salle en l'interrogeant sur ses origines et son histoire... pour leur faire comprendre que leurs maux sont des problèmes d'oedipe et toussa... ( j'exagère...un peu ).

  • En 1798 Alexander Crichton décrit une "agitation mentale" dans son livre « Une enquête sur la nature et l'origine du dérangement mental : compréhension d'un système concis de la physiologie et pathologie de l'esprit humain et l'histoire des passions et de leurs effets »
  • L'anglais Frederick Still soutient une série de conférences sur des enfants instastables psychiquement : 43 enfants dont les symptômes relatés sont : souvent agressifs, provocants, résistants à la discipline, très émotifs ou passionnés, qui faisaient preuve de peu d'inhibition, qui avaient de sérieux problèmes d'attention soutenu et avaient de grandes difficultés à étudier malgré une intelligence normale.

Des raisons pour lesquelles on en parle moins en France ?

  1. Un problème de regard sur l'éducation
  2. Un problème d'orientation médicale
  3. Un problème de manque de spécialistes

Un joli trio bien triste , non ?

En France, l'éducation fut une fierté. Dans le monde entier, on parle de cette éducation rigide qui permet d'atteindre les sommets. Donc quand un enfant bouge trop, il est plus facile de remettre en question son propre fonctionnement de parent que de penser que cela peut simplement venir de son cerveau. Après tout, vous-même avez eu ce type de comportement et vous avez eu des parents capables de vous remettre sur le droit chemin !

Quand finalement vous decidez de faire le pas vers de l'aide, on vous propose d'aller voir... un psychologue ! Si vous viviez au Canada je vous aurais hourra mais là ... je dis non !

J'exagère encore....un peu.Le problème, c'est que le TdaH n'est pas spécialement connu dans les écoles françaises. On vous enseignait plutôt des courants psykk qu'autre chose jusqu'à recemment...

Il y a rarement une orientation en psychiatrie de l'enfant par un psychologue pour des soucis de comportements. On "vérifie" d'abord des trucs un peu psychique.

Mais le TdaH c'est médical ! C'est neuro-developpemental ! Le psychologue ne pourra RIEN faire pour vous à ce stade.

Bon alors finalement, vous avez quand même fait vos recherches, et vous vous posez des questions sur les symptômes. Et là vous recherchez, dans un desert médical français, un pédopsychiatre ou un neuropédiatre, dont la spécialisation est le TdaHAh bah oui, mais... soit ils sont pris, au mieux , et ne prennent pas de nouveaux patients... soit il n'y en a carrément pas.

Des raisons pour lesquelles on a quand même l'impression que ça explose ?

  • Déjà on dit merci aux associations, souvent montées par des parents. Ils permettent de faire reconnaître ce trouble.
  • En suite, il y en a quand même à hauteur d'environ 5 enfants sur 100... C'est pas mal.
  • Les pays autour sont super au point et leur expertise s'exporte avec la mondialisation de la psychiatrie
  • On change peu à peu notre vision de l'éducation
  • On profite des nouvelles recherches hospitalières sur le cerveau de l'enfant.

Et puis il y a Linda, qui devant l'école parle de son enfant qui bouge beaucoup et Wafa qui lui répond que peut-être il a un TdaH. Au club de foot on sent les enfants trop agités qu'il faut peut-être mettre dans une case...

Évidemment que les exagérations existent mais...

On considère qu'en France il n'y a pas encore assez d'enfants concernés testés ! Et ça, c'est scientifiquement irréfutable ! Cela veut dire que potentiellement oui, si le parent à des doutes, c'est possible ! Et ce qui peut-être compliqué, pour des professionnels qui aimeraient que ces enfants soient bien pris en charge, c'est que la population appuie sur ces cas d'exagérations pour empêcher des parents d'aller consulter.

Nous remarquons que le discours de " il va grandir, ça va passer" est encore trop présent en médecine générale, dans la population scolaire... et chez Tatie Joe.

Alors je n'ai qu'un conseil : si vous avez des doutes consultez un thérapeute !

Photos : Shutterstock

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Bibliographie

  • Histoire illustrée de l'hyperactivité d'Eric Konofal

  • Toi, moi et le trouble du deficit de l'attention avec hyperactivité de Caci

  • Russell A. Barkley : La pertinence des Conférences Still sur la déficience de l'attention et l'hyperactivité avec déficit, A Commentary. 2006; 10; 137 J Atten Disord.

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Commentaires 2
  • Genna

    Article nul. Pas d’argumentation précise, ou même de fond, et on sent beaucoup de subjectivité.

  • Alexandra

    Bonjour Et pour les enfants TDA sans hyper activité et avec la double polarité HP je ne vous explique pas… Ma fille a été diagnostiqué il y a deux ans, impossible malgré tout d’avoir un suivi dans le secteur public. On lui propose uniquement des séances avec psychologue, nous nous battons pour qu’il soit suivi par un pédopsychiatre mais elle n’est pas prioritaire. A l’école elle surcompense, elle s’épuise ce qui se traduit par de l’excitation à la maison. J’ai remué ciel et terre, Elle est pourtant suivi dans un service spécialisé pour les enfants ayant des troubles neuro développement aux. Mais notre service public manque de moyens voilà la réponse…

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