Le test du marshmallow : un test pour les enfants

Le test du marshmallow est très simple mais, selon plusieurs études, il permettrait de prédire la réussite de la vie future d'une personne.

23 OCT. 2017 · Lecture : min.
Le test du marshmallow : un test pour les enfants

Le test du marshmallow est extrêmement simple, si simple que l'on se demande à quel point il peut être efficace.

Le principe est simple : on présente un marshmallow à un enfant en lui disant qu'il peut le manger maintenant mais que, s'il attend quinze minutes, il en aura deux.

À quoi sert le test du marshmallow ?

Ce test permet de mesurer la sensibilité des personnes à la gratification différée. Classique de l'économie comportementaliste (ou comportementalisme), cette expérience a été menée pour la première fois par Walter Mischel à l'Université de Stanford en 1972. Et malgré son apparente simplicité, elle est celle qui, jusqu'à présent, a pu permettre avec le plus d'exactitude de prédire la réussite future d'une personne.

Qu'est-ce que la gratification différée ? C'est notre capacité à préférer retarder une récompense pour qu'elle soit plus importante. Autrement dit, c'est faire preuve de contrôle de soi pour accepter un petit sacrifice dans le moment présent afin d'avoir une vision à long terme et recevoir des bénéfices futurs.

Et les résultats sont impressionnants, car il ne s'agit pas d'un simple bonbon. Un meilleur contrôle de soi et une sensibilité accrue à la gratification différée était un prédicateur de succès dans différents domaines de la vie, depuis les résultats scolaires en passant par la vie amoureuse ou l'état de santé. En 2011, l'Université de Pennsylvannie a publié les conclusions d'une étude faite sur 1000 enfants suivis pendant plus de 30 ans. Et elles sont surprenantes : lorsque l'étude se termine, alors que les sujets ont 32 ans, ceux qui ont choisi de manger le marshmallow tout de suite sont :

  • 27% à avoir des problèmes de santé,
  • 10% à avoir des addictions,
  • 43% à avoir un casier judiciaire
  • 32% à avoir un revenu inférieur à 20 000 dollars par an.

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Alors que les sujets qui ont attendu le deuxième marshmallow sont :

  • 11% à avoir des problèmes de santé
  • 3% à avoir des addictions
  • 13% à avoir un casier judiciaire
  • 10% à avoir un revenu inférieur à 20 000 dollars par an.

Une autre équipe de cette même université avait aussi démontré que le test du marshmallow permettait de mieux prédire la réussite future d'une personne que le test de QI. Ceci étant, c'est assez logique, car être plus intelligent ne signifie pas forcément parier sur le futur, et vice-versa.

Un autre point intéressant dans ce test du marshmallow est que ceux qui préfèrent attendre le deuxième marshmallow sont plus heureux. D'ailleurs, les chercheurs en économie comportementaliste considèrent que la gratification différée, et donc le contrôle de soi, sont des composantes essentielles du bonheur.

Quel est le rapport entre gratification différée et bonheur ?

C'est une question que l'on peut se poser car, à première vue, il ne semble pas forcément qu'il y ait un rapport. Au contraire, la gratification différée paraît plutôt loin de notre idée du "carpe diem", c'est-à-dire de profiter de la vie au jour le jour.

Selon Dan Gilbert, psychologue social à Harvard, il existerait deux types de bonheurs inhérents à l'être humain : naturel et synthétique. Pour lui, le bonheur naturel est ce que l'on ressent lorsque l'on obtient ce que l'on veut. Au contraire, le bonheur synthétique est une gratification que l'on se crée lorsque l'on arrive à ce que l'on veut. Ces deux bonheurs sont aussi forts et profonds l'un que l'autre, et aussi bon pour l'humain.

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Mais alors, quelle différence ?

Nous pouvons produire le bonheur synthétique en prenant le contrôle et en nous lançant des projets. Car ce qui fait le bonheur de l'humain et lui donne l'envie d'avancer, c'est bien d'avoir des projets, qu'ils soient personnels, professionnels, amoureux ou autre.

Qu'il s'agisse d'un bonheur naturel (ex : gagner à la loterie) ou d'un bonheur synthétique (ex : se marier), la courbe de satisfaction va augmenter pendant quelques temps, puis revenir à son niveau initial, car l'être humain est ainsi. Pour maintenir une courbe de satisfaction haute, avoir des projets est la meilleure solution. Et il ne faut pas croire que rater va tout gâcher ! Au contraire, selon une étude de 2006, le niveau de satisfaction du cerveau revient à sa courbe initiale même après des épreuves difficiles (comme un deuil).

N'hésitez pas pour cela à prendre du temps pour vous, pour vous adonner à ce que vous aimez, pour développer votre passion et votre créativité, et ainsi vous lancer des défis.

Photos : Shutterstock

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Commentaires 1
  • catherine

    Merci pour le détail de cette expérience. Comprendre nos attitudes d'enfant, c'est se donner la possibilité de transformer nos attitudes d'adulte. Le tissage affectif reste un sujet d'étude qui n'a de cesse. Ce qui aurait été intéressant aussi, c'est de contextualiser l'enfant dans un milieu social, sur un territoire particulier . Donner le choix ou donner un ordre : Choisis de manger le bonbon maintenant ou plus tard....ou alors, tu dois attendre 4 minutes pour manger le bonbon. Autant de sujet passionnants. Merci encore

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