Se relever du burn-out

Le burn-out est l'aboutissement d'un mécanisme complexe. Pour éviter de tomber dans un cycle infernal de "rechutes", il est important de bien en comprendre les rouages et les enjeux.

7 FÉVR. 2019 · Lecture : min.
Se relever du burn-out

Le burn-out ou la "dé-pression"

On pourrait traduire burn-out par extinction. C'est la bougie qui arrive au bout de la mèche.

En ce sens le burn-out est la fin de quelque chose. Le corps dit un grand STOP! A ce moment là nous avons perdu le contrôle sur nous-même. Nous ne sommes plus maître à bord et nous devons subir une forme d'anéantissement de nous-même. C'est une situation dramatique dont il est difficile de se remettre.

Ce qui se produit est le mécanisme de la dé-pression. Une partie de nous-même a été maintenue sous pression sans exutoire pendant trop longtemps. Au moment où la pression atteint un seuil intolérable quelque chose casse. On le comprend aisément en imaginant un barrage qui devrait retenir toujours plus d'eau jusqu'à ce que...

Le burn out est ainsi un signal d'alerte. D'alerte rouge. Il arrive lorsque l'on a pas su tenir compte des avertissements qui l'ont précédé. Il est le dernier rempart avant la mort! La mort physique avec la maladie, le suicide ou la mort de notre identité et de notre cohérence intérieure. Il est alors urgent de comprendre que quelque chose va mal. Cela peut être lié au contexte extérieur, une pression, un rythme qui nous est imposé mais qui n'est plus tenable. Mais cela peut aussi être le fruit d'une contrainte intérieure que l'on s'impose et qui va à l'encontre de nos valeurs profondes. D'un déni de soi.

Comprendre et apaiser

Malheureusement les personnes que l'on reçoit en cabinet et qui ont déjà atteint ce stade ne sont pas rares. Elles sont bien souvent sous traitement médicamenteux car c'est le seul remède qui semble possible pour gérer la "crise". Il aurait bien évidement été plus facile de traiter le problème avant d'atteindre un tel seuil.

Pour autant on peut sortir du burn out, se relever.

Comprendre...

La première étape consiste à accepter la situation présente. C'est difficile bien sûr mais il est impossible d'avancer sans reconnaître la situation actuelle pour ce qu'elle est. Et c'est déjà un point de départ sur lequel on va pouvoir bâtir le reste du travail. C'est aussi un point de comparaison qu'il sera utile de garder en mémoire dans les moments de doute.

Ensuite il va être nécessaire de comprendre ce qui nous a amené là. Non pas nécessairement toutes les étapes depuis la petite enfance mais surtout qu'est-ce qui a été affecté pour provoquer une telle réaction. Quelle valeur profonde de nous-même a été mise en péril? Cette dimension est fondamentale. Même un surmenage physique vient questionner nos structures profondes. Pourquoi avoir créé, subi, accepté un tel contexte? Si cet aspect est négligé alors il y aura rechute un jour ou l'autre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

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...et apaiser

A ce stade et à mesure que la compréhension s'intègre, il est nécessaire de libérer la charge émotionnelle. La pression intérieure.

Le suivi d'un traitement médicamenteux peut donner une apparence de calme. Pour autant cela ne signifie pas que les émotions qui sont à l'origine de cette situation on été pacifiées, bien au contraire. Il est indispensable de libérer ce qui sinon générera immanquablement une nouvelle mise en pression. Derrière la stupeur peut se cacher de la colère contre soi ou les autres, de la peur, de la tristesse, de la honte, le sentiment d'être perdu ou un mélange de tout ça. Ne pas en tenir compte serait comme mettre un pansement sur une plaie infectée!

De l'apaisement de la souffrance et de la compréhension de ses causes va naître un véritable besoin de changer. Il ne s'agit pas simplement de ne plus être déprimé mais bien de transformer ses structures profondes pour se mettre en chemin vers l'épanouissement et le bien-être que l'on mérite.

Restructurer

Il s'agit ici de travailler sur les structures qui ont mené au problème pour les convertir en outils efficaces pour se réapproprier sa vie.

Il importe de tirer des leçon de la situation présente. Pas simplement à un niveau intellectuel, mais à un niveau profond. Après avoir compris il s'agit d'intégrer cet enseignement. C'est un enjeu capital si l'on veut éviter de répéter à l'avenir un schéma similaire. C'est aussi une occasion unique de régler une fois pour toutes certaines problématiques connexes qui fragilisent la personnalité.

Ainsi on peut arriver à ressortir plus fort et plus conscient de cette épreuve.

Bien sûr ce travail prend un temps, quelques mois. C'est un rythme que l'on pourrait qualifier de biologique, comme une cicatrisation. Le corps a besoin de ce temps pour intégrer les apprentissages et reprendre des forces pour la suite. La fin de ce travail s'apparente à la fin d'une convalescence. S'il a été bien fait on peut alors se sentir vraiment prêt, même si il est naturel de ressentir alors une petite appréhension.

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L'après burn-out : le retour à une vie "normale"

La fin de la convalescence signifie souvent le retour au travail, même si l'on peut parfois étendre la définition du burn out au-delà de la sphère professionnelle.

En même temps cette étape représente l'aboutissement du processus de restructuration. Elle permet de valider et de clore cette période de retour sur soi. C'est elle aussi qui donne du sens à ce qui a été accompli. Sans ce retour à la vie "normale" la guérison resterait incomplète. Un doute planerait à l'intérieur de nous-même, en sommes-nous vraiment sorti? Lorsque vous vous blessez vous pouvez faire un séjour à l'hôpital. Au moment où vous en sortez c'est que vous êtes suffisamment fort pour faire face à la vie quotidienne, même s'il faut y aller doucement au début! Car c'est là qu'est la "vraie" vie, pas dans une salle de soin.

À ce moment se pose également une question essentielle. "Si je reprends cette activité est-ce que je ne vais pas revivre la même chose?". C'est une question saine et il est important de prendre le temps d'y répondre objectivement. Parfois le contexte est réellement nocif pour nous. Soit notre tempérament ne nous donne pas la force de l'assumer soit il est incompatible avec notre identité. Il faut alors envisager une réorientation à court terme. Cela peut nécessiter un autre type d'accompagnement mais parfois c'est évident.

Parfois on n'a pas la liberté de choisir, au moins à court terme, pour des raisons matérielles par exemple. Ou alors ce n'est pas le travail en soi qui a été le véritable problème mais la façon dont on l'a vécu. Si l'accompagnement a été bien mené on peut alors considérer la situation différemment. Il ne s'agit pas de "re"tourner au travail. Il s'agit d'aller travailler. La nuance est importante.

Une nouvelle vie

Héraclite disait: "on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve". C'est de cela qu'il est question. Si vous êtes une personne nouvelle les schémas qui vous ont conduits au burn out ne pourront avoir de prise sur vous. Vous êtes alors une personne neuve et ce n'est qu'en apparence que vous faites la même chose qu'avant. Si vous avez été bien accompagné vous pouvez alors faire l'expérience d'évoluer dans une nouvelle réalité à laquelle vous êtes adapté.

C'est la fin du travail et le début d'une nouvelle vie. La vôtre !

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Benoît Venot

Après 15 ans de travail personnel intensif, Benoît VENOT rencontre les techniques de communication avec l’inconscient. C’est pour lui une révélation. Il a la possibilité d’agir au bon niveau, celui auquel est enracinée la problématique. Depuis, il a affiné ces procédés pour développer une approche orientée vers l’efficacité via la participation active du patient.

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Commentaires 1
  • Amel

    Bonjour, Après 2 ans de combat je me sentais guerrie du burn out... Hier soir j ai ressenti de l angoisse, comme des crises de spasmophilie qui m ont angoissé donc peur de rechuter... Pouvez vous me dire si c est normal ou si cela n à rien à voir avec ce que j ai vécu ? Cordialement Mme Le Maitre Amelie

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