contre-transfert

Bonjour Bob,

Qu'appelez-vous le contre-transfert ? En fait, le contre-transfert concerne la thérapeute. Le patient fait un transfert et le thérapeute y répond par un contre-transfert. C'est la même chose, mais pas du même coté "du divan". Tout cela est inconscient, mais peut être rendu conscient.
Transfert et contre-transfert sont tout le temps à l'œuvre, ce n'est pas une chose anormale ou pathologique. Le patient ressent quelque chose pour son psy (colère, amour, peur, etc.) et le psy ressent quelque chose aussi.

Vous parlez de réciprocité. Est-ce que vous vous demandez si le patient et le psy peuvent ressentir la même chose ? C'est possible, oui. Si un client arrive en colère, je peux moi aussi me sentir en colère. Mais, cette colère du client est certainement dirigée, à son insu, non contre moi mais contre un parent. C'est pour cela que Freud a nommé transfert transfert : il y a transfert de l'émotion ou du sentiment sur le psy, mais cela concerne une émotion ou un sentiment ressentit dans la passé pour une autre personne. L'émotion est transférée. Pareil pour le psy, qui peut transférer une émotion ancienne sur le patient.

La théorie du transfert et contre-transfert est une théorie au départ psychanalytique. Et comme toute théorie elle ne satisfait pas tous le monde. C'est une façon d'observer le réel, les phénomènes. C'est une théorie intéressante pour le psy, c'est aussi intéressant de constater comment, dans la vie de tous les jours, on transfert toujours (si je ressens autant de sentiment positif vis à vis de la boulangère, c'est peut-être parce qu'elle me rappelle ma sœur, ou si je déteste mon gardien c'est peut-être qu'il a quelque chose d'un instit détesté). De fait, l'humain fonctionne de façon à faire des rapprochements, et à réactualiser des émotions et sentiments anciens.

Bien cordialement,

Marion Favry