Être sous emprise thérapeutique
Bonjour,
J’ai commencé à suivre une thérapie il y a un an pour des problèmes de TOC. La thérapeute a cherché à me connaître et je me suis ouverte et j’ai raconté mon histoire. Elle estime que mes problèmes de TOC, viennent de mon passé quelques peu chaotique. Elle m’a parlé d’une probable agression sexuelle, ce qui m’a énormément perturbé, ce qui a mis des doutes sur tous mes proches. Il s’avère qu’après bon nombre de recherches et de séances d’hypnose, rien n’en est ressorti. Elle me dit également que les personnes que j’aime le plus au monde, à savoir ma mère, mon compagnon, etc. Sont des personnes nocives, tristes, et sans ambition et que « je vaux mieux que ça, que je ne peux pas rayonner avec des personnes comme cela ». Elle remet également mon amour pour eux en question en appelant cela de la dépendance affective. Certes, la vie donne son lot d’épreuve, mais s’il y a bien une chose dont je n’avais jamais douté auparavant, c’est l’amour que l’on se porte mutuellement.
J’ai une maladie chronique et pour elle, cela est la faute de ma mère. Elle ne veut pas qu’on rentre dans la culpabilité et dans le jugement de l’autre, pourtant à l’écouter, je serai mieux sans ces personnes. Elle me complimente et fait des éloges sur moi. Ce qui m’a redonné un peu confiance en moi, ce qui m’a permis au tout début de mes consultations de changer de travail. Mais aujourd’hui, si je l’écoute je devrais encore demander plus, refuser certaines choses et encore quitter mon travail. Résultat après 1 ans de thérapie, les tocs sont toujours là et je doute de mon couple (6 ans en couple sans ombre pourtant), je doute de mon bien-être au sein du domicile familiale, je doute de ma situation professionnelle et à force de trop penser j’ai de plus en plus d’idées noires. J’ai comme l’impression de boire ses paroles, car elle tourne toujours ses phrases pour faire en sorte de « conseiller » et que la décision m’appartient, mais dans ma tête ça ne fait qu’un tour et j’envisage de tout plaquer dès qu’elle m’en fait la suggestion. Résultat aussi, je ne dors plus, j’analyse la moindre de mes pensées et j’ai l’impression d’avoir développé une double personnalité, un coup ça va très bien, un coup je suis malheureuse à vouloir mourir. Lorsque je souhaite arrêter la thérapie, elle me dit que « c’est dommage, car on touchait du doigt le problème », elle me dit qu’avec d’autres patients ça vient de se débloquer et qu’ils ont une vie super maintenant. Ça me fait culpabiliser et sentir encore plus nulle. Je me sens comme une petite fille qui se fait disputer lorsque je dis telle ou telle chose, ou que je n’utilise pas les bons mots. Pourtant, j’ai cette impression que l’on doit être libre de s’exprimer lorsque l’on suit une thérapie. Et aussi, c’est elle qui prend le contrôle de la séance, c’est à dire qu’à plusieurs reprise elle me demande de choisir une intention, mais le sujet divague, on parle de tout de rien, de ma maladie, d’éventuelles problèmes de santé qu’elle pense que j’ai, de rééquilibrage alimentaire. À la fin, j’ai payé une centaine d’euros, pour ne pas avoir parlé de ce qui me tenait à cœur. Elle me fait peur sur ma santé physique également en me disant qu’en plus de ma maladie je ne suis probablement pas en bonne santé à cause d’un malaise… elle me conseille de ne plus voir de médecins qui sont selon elle « ignorants ». Alors que mes analyses sanguines et les examens sont bons. Je pense plutôt que cela était dû à un trop-plein de stress, d’angoisse, etc. De plus, les séances sont très chères, mais elle dit qu’il ne faut pas compter lorsque c’est pour l’accomplissement de soi. J’ai peur de lui dire d’arrêter les séances, elle a des « guides » et des « connexions » avec des choses que le commun des mortels ne voit pas. J’ai peur d’arrêter et que cela me retombe dessus. En fait, selon elle, elle fait tout cela avec bienveillance, mais je suis encore plus mal et je n’ose pas arrêter. Je n’ose pas arrêter de peur aussi de rester avec ces pensées qui gâchent ma vie de couple et ma vie familiale.
Est-ce normal? Que dois-je faire? Je suis perdue.
Merci de m’avoir lu, et merci pour l’aide que vous pourrez m’apporter.