J’ai quitté mon copain pour nous donner une chance mais je suis perdue
Bonjour,
Je vous écris dans l’espoir que vous puissiez m’éclaircir sur ma situation. Désolée, c’est assez long, mais j’ai fait le nécessaire pour n’omettre aucun détail.
Voilà, j’ai rencontré mon copain il y a de ça un an (janvier 2023) via les applications de rencontre. Étant donné qu’il habite en Finlande et moi en France, nous avons commencé une relation à distance et avons vite pris l’habitude de nous appeler tous les jours. Nous nous sommes vite rendus compte de tous les points communs que l’on partage et de la très bonne connexion et alchimie que l’on a. Les sentiments se sont très vite réveillés chacun de notre côté, il est venu me voir en France très rapidement pour un week end qui a été magique et une révélation pour nous deux. Suite à ça, je suis allée chez lui dans la foulée. Nous arrivions à nous voir plus d’une fois par mois avec un bon rythme et à partir en vacances ensemble. J’ai rencontré sa famille, ses amis et lui de même, nous étions vraiment très contents d’être ensemble.
Petit détail, il a 31 ans et a été célibataire pendant cinq ans, où il enchaînait les rencontres, mais se lassait vite, jusqu’à ce qu’il me rencontre. Sa dernière relation a duré trois ans et a pris fin car son ex était plus âgée que lui et voulait un mariage des enfants, il n’était pas prêt du tout et n’était pas vraiment amoureux d’elle.
Pour ma part, j’ai 25 ans et j’étais célibataire depuis un an après avoir été dans une relation abusive pendant six ans, où j’ai été trahie manipulée, trompée, et où j’en suis ressortie complètement paranoïaque et en dépression. J’étais consciente de ne pas être guérie au moment où je l’ai rencontré, et cela a influé énormément sur notre relation, notamment à cause de mon manque de confiance et donc des crises multiples, chose qu’il n’avait jamais connu dans ses précédentes relations où tout était calme. En effet, c’est quelqu’un qui a énormément plu aux femmes, et je me sentais sans cesse en concurrence alors que cela n’avait pas lieu d’être. Je précise qu’il a beaucoup été présent et a tenté de me rassurer.
Mais l’été dernier, les crises ont commencé à créer des doutes de son côté, juste avant que j’emménage chez lui à la fin de mes études. Nous avons quand même décidé que je déménage parce que nous voulions voir si cela pouvait marcher ou non, et si le fait d’habiter ensemble pouvait impacter positivement ma confiance. Également parce que la relation à distance était extrêmement douloureuse. Déjà à ce moment là, il ne savait pas si c’était trop tôt ou pas pour un déménagement car ça ne faisait que 8 mois de relation à distance, et il n’avait jamais vécu avec quelqu’un avant, mais voulait également essayer.
Si je vous écris aujourd’hui, c’est que j’ai passé cinq mois là-bas, et que je viens de rentrer à contrecœur. En effet, j’ai peiné à m’acclimater au pays, à créer mon cercle d’amis, à trouver un travail avec la barrière de la langue, bref, j’ai fait la majorité des efforts seule car lui était très pris par le travail. L’hiver nordique a également eu raison mon mental.
À côté de ça, les crises ont continué, même si on passait beaucoup de moments fabuleux ensemble. Au cours d’une énième dispute en décembre 2023, il m’a avoué être fortement attaché à moi et avoir des sentiments, mais ne pas être amoureux, comme ça avait été le cas avec son ex. Et qu’il n’arrivait pas à projeter sa vie dans le futur.
Alors, bien sûr, moi qui envisageais de m’installer pour construire ma vie avec lui et qui suis éperdument amoureuse, cela m’a fait énormément de mal et a causé beaucoup de questionnement. Je sais que je veux dans les prochaines années me marier et avoir des enfants. Je ne veux donc pas perdre de temps.
Il y a une semaine, j’ai eu une grande discussion avec lui et j’ai pris à contrecœur la décision de rentrer dans mon pays. Au départ, je ne voulais pas avoir cette discussion, car j’avais peur et je voulais attendre d’être sûre et de ne pas regretter mon choix, sachant que j’ai tout abandonné pour le rejoindre. Mais il me voyait mal et angoissée tout le temps depuis un mois et cela était lourd en stress pour lui, sachant qu’il a déjà énormément de stress à cause du travail. Il a donc réussi à me faire cracher le morceau en me disant qu’il voyait que j’étais malheureuse et que je devais absolument me confier à lui.
Car oui, point important, depuis cinq ans il est sous traitement ISRS à cause de la dépression due au travail et des attaques de panique. Et il m’a dit que depuis qu’il a commencé ce traitement, toutes ses émotions se sont drastiquement lissées et ont diminué, et qu’il n’a plus jamais ressenti de sentiments amoureux pour quiconque. Que ça le rend également beaucoup moins empathique, comme une sorte de robot. Il a commencé une thérapie avec un psy il y’a 3 mois.
Donc il y a une semaine et demi, nous avons pris la décision de nous quitter en pleine nuit, et j’ai pris mes billets d’avion pour rentrer une semaine après. Au départ, nous étions sûrs de cette décision, et au fur et à mesure de la dernière semaine que nous avons passée ensemble, qui a été très très forte en émotions et où nous avons pu nous confier et dire tout ce que l’on a sur le coeur, j’ai l’impression que cela a réveillé quelque chose en lui, surtout quand il a commencé à réaliser que j’allais partir et que c’était fini. En effet, il a ressenti une immense tristesse, une douleur qu’il n’avait pas ressentie depuis plusieurs années et il pleurait tout le temps en me regardant, ressassait tous nos bons moments, nous prenait en photo tout le temps alors qu’il ne le faisait jamais, était aux petits soins avec moi et ne voulait pas me lâcher. Il a commencé à penser que ce n’était pas la meilleure solution et à vouloir envisager le fait de voir cette prise de distance physique comme un « test » pour voir si ça pouvait réveiller quelque chose en lui, à l’instar d’un déclic ou d’un électrochoc, et lui faire prendre conscience des réels sentiments qu’il a pour moi. Qu’il n’a jamais eu une connexion comme ça, que je suis incroyable et qu’il aurait du mal à me remplacer, qu’il ne pense même pas ça. Et que parallèlement, il a décidé de diminuer de moitié le dosage de son traitement (15mg à 5mg) avant de changer ses médicaments car il est pratiquement sûr que le blocage sentimental vient de là.
Il me dit qu’il arrive à percevoir un avenir avec moi dans les moments forts qu’on a eus, mais qu’il veut être absolument sûr de le ressentir vraiment et que ce soit clair. Mais qu’il ne me voit pas comme son ex, toujours comme sa copine et qu’il me reste loyal.
Il m’a donc laissé partir pour que je retrouve un peu de bonheur auprès de mes amis et de ma famille. Mais son discours était vraiment très positif. Les aux revoir sont été faciles à l’aéroport car dans notre esprit, c’est comme si je partais uniquement pour des vacances et que nous allions nous revoir bientôt. Il m’a promis que le jour même ou ce sera clair dans sa tête, si cela arrive évidemment, il viendra lui-même me chercher en France pour me réinstaller avec lui, et que je n’aurai plus à fournir des efforts car j’en ai trop fait.
Le souci est qu’aujourd’hui j’ai évidement l’espoir qu’il se réveille et qu’il vienne me chercher, alors que je sais que c’est beaucoup trop tôt, que cela peut prendre plusieurs mois, du moins le temps que ses émotions reviennent. Il continue néanmoins de me parler, il m’appelle tous les jours, mais je sens qu’il a mis de la distance, sans doute volontairement. Nous savons que continuer à nous parler comme on le faisait lors de notre relation à distance ne provoquera aucun déclic, du coup j’aimerais des conseils sur la tenue à adopter. Je pensais couper les ponts pour qu’il puisse vraiment voir comment est sa vie sans moi. Et que moi de mon côté, je puisse penser à autre chose, me reconstruire, guerir mon traumatisme, même si maintenant ça va mieux grâce à lui. Mais j’ai bien sûr cette peur que la distance soit contre-productive, qu’elle nous éloigne ou qu’il réalise que c’est mieux sans moi.. si cette hypothèse arrive, il m’a également promis de me le faire savoir très rapidement. Donc en soit, il n’y a que le temps qui peut jouer et je serai fixée d’un moment à l’autre. Mais j’ai vraiment peur d’arrêter tout contact…
Mais aussi, pensez vous que les ISRS puissent impacter autant une personne quand ils sont pris à forte dose pendant des années ?
Ou que le retournement de situation (passer d’une rupture à un « Break ») puisse être juste du à la peur de me perdre et car nous avons vécu un moment intense et fort en émotions pendant toute la dernière semaine ? Ce qui expliquerait pourquoi il est distant maintenant que je suis partie et absente physiquement.
De mon côté, j’accepte la situation car j’étais tellement mal et je me sentais tellement seule que je ne pouvais pas rester plus longtemps là-bas. Je sais que c’était la meilleure décision, car notre relation n’aurait abouti à rien si on continuait comme ça, et qu’il a vraiment besoin de prendre en maturité et de réaliser. On voit également cette décision comme s’offrir la possibilité, dans le meilleur des cas, qu’il revienne en me proposant quelque chose de plus fort, de plus sincère, et de plus réfléchi maintenant qu’il sait tout ce que j’attends de lui. Il sait clairement que je ne ferai plus d’efforts pour lui, et que ce sera à lui de me prouver les choses en faisant le déplacement en France.
Et dans le pire des cas, cela me donne la possibilité de rencontrer quelqu’un avec qui tout est beaucoup plus simple, et déjà prêt à m’offrir tout ça. Mais comme vous vous en doutez, ce n’est pas ce que je veux, du moins pour le moment.
Voilà, je vous remercie d’avoir pris le temps de m’avoir lue, et pour vos éventuels retours.
Bonne journée
Lucie