A quoi bon les bonnes résolutions ?

Descartes dit “l'irrésolution est le pire des maux". Le fait de ne rien décider du tout, le fait de ne rien réussir à vouloir, à entreprendre est, pour Descartes, le pire des maux. Il veut nous rappeler que nous avons un pouvoir de décision et des ressources de volonté insoupçonnées. Pour lui, cette volonté est la marque du divin en nous.

Ne rien réussir à vouloir serait trahir la part divine en nous, cette puissance du vouloir que nous avons tous en nous. En effet, si notre entendement ou notre sensibilité sont limitées, notre volonté est possiblement infinie : quand nous voulons, nous pouvons en effet toujours vouloir plus…Cette puissance du vouloir nous dit alors, d'après Descartes, que nous sommes fils de Dieu.

La volonté est comme un muscle que l'on peut entraîner. Il suffirait donc de s'entraîner à vouloir et à décider pour y arriver puisque la volonté est comme un muscle : plus nous voulons, plus nous réussissons à vouloir et inversement, moins nous voulons, moins nous réussissons à vouloir.. On le voit bien quand on n'arrive pas à se lever le matin : moins on y arrive et moins on y arrive, plus on mange et plus on a faim… et le piège de l'irrésolution se referme sur nous.

Comment prendre une bonne résolution ?

Mais justement, le problème des bonnes résolutions, c'est qu'elles sont le plus souvent non tenues. Peut-être. Mais ne pas en prendre, c'est encore plus l'assurance de ne pas en tenir ! Prendre une bonne résolution en début d'année reste une manière de s'engager, d'ouvrir la possibilité d'un chemin, d'ouvrir une perspective et encore une fois de mettre en branle cette mécanique de la décision et du vouloir.

S'engager dans cette nouvelle année en décidant de prendre plus de temps pour les autres ou de prendre moins l'avion ou la voiyure individuelle, ou simplement faire du sport trois fois par semaine ou perdre trois kilos, c'est ne pas se laisser faire par les années qui passent et prendre le pouvoir sur le temps : prendre le temps qui passe et cette nouvelle année qui s'annonce, comme l'occasion d'une possible amélioration, l'occasion d'être un peu plus que l'année précédente.

Etre quelqu'un qui avance en progressant, qui ne cherche pas à être parfait mais à se perfectionner et qui sait se réjouir de chaque pas, même le plus petit, qui sait célébrer chaque victoire d'étape, même la plus petite. Une bonne résolution pour 2024 : apprendre à se réjouir de chaque victoire d'étape. En voilà une bonne résolution pour 2024 : apprendre à se réjouir de chaque étape, apprendre à célébrer chaque victoire d'étape, même quand on est loin du but.

Voilà qui peut-peut-être-nous aider à lutter contre la maladie, à prendre en compte l'urgence climatique ou simplement à devenir un meilleur être humain. Nous avons là d'ailleurs probablement quelque chose qui peut nous aider à tenir davantage nos bonnes résolutions, car si nous les laissons si souvent tomber, c'est parce que le bout du chemin semble trop looin. Si, en revanche, nous apprenons à apprécier chaque étape du chemin, alors nous reussirons peut-être mieux à tenir notre bonne résolution.

Enfin, il y a des résolutions que nous ne tiendrons jamais mais est-ce si grave ? Est-ce vraiment une raison de ne pas en prendre ? Au fond, comme le dit Charles Pépin, ne restera-t-il pas quelque chose de positif de cette bonne résolution vite abandonnée ? Nous avançons dans la vie riche de tout ce que nous avons mis en eouvre, entrepris, de tous nos projets, même avortés, même abandonnés en cours de route. Tout est là, toujours, ressaisi dans l'aventure de notre vie et c'est une bonne nouvelle !

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