Le mythe de l'enfant unique

Le syndrome de l’enfant unique existe-t-il vraiment ? Où en est-on aujourd'hui de tous ces préjugés ?

18 OCT. 2018 · Lecture : min.
Le mythe de l'enfant unique

Si auparavant il était normal de grandir dans une famille nombreuse, de nos jours, le scénario de vie s’est complètement modifié, l’enfant unique a fait son arrivée dans les familles. D’après, le bilan démographique de l’INSEE, le nombre d'enfants par femme est en dessous de 1,88 pour 2017. Ces données nous placent dans un scénario dans lequel, contrairement aux familles nombreuses de la période yéyé, désormais grandir sans frères et soeurs, c’est la norme plutôt que l’exception.

Cependant, beaucoup de mères et de pères doivent encore se justifier auprès des autres sur leur choix de n’avoir qu’un seul enfant parce que, parmi les multiples mythes sur la paternité et la maternité, on retrouve la stigmatisation de l'enfant unique. Tôt ou tard, les familles avec un seul enfant doivent affronter l'idée générale que grandir seul rend égoïste, capricieux et avec des difficultés à se socialiser.

Le stigmate de l’enfant unique

Mais d'où vient cette conviction qu'il est préférable d'avoir des frères et sœurs plutôt que de ne pas en avoir ? Autrefois, le fait d’avoir plusieurs enfants garantissait une aide importante à la famille, tant d’un point de vue domestique comme économique. Tous pouvaient contribuer au développement du groupe familial. Les familles restaient souvent ensemble et formaient ce groupe familial où chacun pouvait intervenir et aider.

Par ailleurs, qualifier les enfants uniques d'égoïstes ou de problématiques était un moyen de stigmatiser les familles qui ne répondaient pas aux critères et besoins sociaux de l'époque. Et ces croyances se sont tellement enracinées, qu’elles survivent encore aujourd’hui.

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Les frères et soeurs ne garantissent pas l’épanouissement de l’enfant

Ces 30 dernières années, de nombreuses études réfutent l'idée qu'il est préférable, voire nécessaire, que les enfants aient des frères et des sœurs. Les frères et sœurs ne sont pas automatiquement indispensables. Ils ne sont pas une réponse à des problèmes de comportement et ne constituent pas non plus nécessairement un tremplin pour la croissance émotionnelle et sociale. Ils ne garantissent pas non plus une enfance enrichie et épanouie.

Toutefois, il est  important de savoir également garder un équilibre et préserver une position intermédiaire : bien que le fait d'avoir un frère ou une soeur ne garantisse rien, il est vrai que cela aide les enfants à vivre avec des gens de leur âge, petits et avec lesquels ils acquièrent des compétences de vie au même rythme. Ainsi, les parents d’enfants uniques peuvent essayer de maintenir cet échange primordial en laissant interagir leurs enfants avec d’autres enfants, cousins, amis.

Le cadre de vie plus que les frères et soeurs

Au-delà de la présence de frères ou soeurs, l’enfant doit apprendre à s’affirmer et se renforcer intérieurement pour pouvoir apprendre à échanger avec les autres, à travailler en équipe, à contrôler ses émotions, etc. Pour cela, il est important de prendre en compte l’ensemble des facteurs du cadre de vie de l’enfant qui pourraient peser dans le processus de socialisation. C’est pourquoi la présence à la maison ou à l’extérieur d’enfants de différents âges est si importante pour qu’ils puissent jouer, échanger et apprendre ensemble.

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Il faut savoir que les problèmes possibles de socialisation résident davantage dans le mode de vie que nous avons actuellement au sein des familles où les parents travaillent une bonne partie de la journée, et les enfants ont des activités scolaires et extrascolaires plutôt longues, de nos jours. Ce sont pour la plupart des activités toujours supervisées par des adultes, ce qui signifie que l’enfant n’a pas vraiment de temps pour le jeu libre, un moment tellement nécessaire au développement des enfants et aux relations entre eux.

Or, il y a seulement une génération, les enfants avaient beaucoup plus de temps libre, avec des enfants de notre propre famille ou des voisins. Ils jouaient davantage dans les rues et les parcs du quartier, et cela leur donnait une autonomie et une indépendance considérables. De nos jours, si les enfants grandissent seuls, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de frères ou de sœurs, mais à cause de circonstances bien différentes.

Pour conclure, il n'est peut-être pas utile de déterminer ce qui est meilleur ou pire, mais d'évaluer chaque situation dans ses nuances et d'essayer d'éduquer en fonction de celles-ci. N’oublions pas que les nombreux facteurs qui influent sur le développement socio-affectif des enfants commencent à la maison, mais aussi dans les différents environnements où interagissent les enfants comme les salles de classe, etc. 

Photos : Unsplash

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Commentaires 1
  • luc

    bonjour, L'enfant unique existe plus dans les familles d'aujourd'hui qu'hier et il serait bien sûr malvenu de dire que le syndrome de l'enfant unique existe... Mais il est bien né de l'égoïsme des hommes et vous ne pouvez le nier . Il reflète le pseudo élite de nos jours mais il gardera les stigmates de son enfance non partagée avec d'autres. Regardez autour de vous, bien sûr, ils passent inaperçus au milieu d'autres adultes mais quand vous grattez, vous trouvez...bon ce n'est pas une tare d'être égocentrique aujourd'hui

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