L'équilibre émotionnel grâce aux huiles essentielles

Une clé pour une vie plus harmonieuse ! La vie moderne, source de stress intense, nous fait parfois vivre de réelles tempêtes émotionnelles et des déséquilibres en tout genre.

9 AOÛT 2022 · Lecture : min.
aromachologie

Quoiqu'on l'en dise, le stress est un processus vital car il permet d'être actif, voire performant, et de répondre à des contraintes multiples. Le stress est avant tout une réponse efficace de notre organisme pour faire face à de multiples pressions. Ce n'est pas forcément une guerre à mener, bien que les corps et les esprits soient durement éprouvés. Le stress n'est ni là par hasard, ni là pour contrarier injustement. Le réel problème de notre vie moderne est que le stress ne s'arrête jamais, il est devenu chronique.

Comment se décaler un peu de cette lutte, et entendre alors les messages que délivre notre corps et notre psychisme ? Qu'est-ce que le stress ? Qu'est-ce qu'une émotion ? Pour quelles raisons aurions-nous besoin de les décoder, les déchiffrer, pour mieux les accueillir ? Comment aller vers plus d'équilibre et de sérénité ? Il est vital de prendre soin de soi entendons-nous dire souvent ! Alors pourquoi se l'accorder si peu ? Au-delà de l'inconfort que suscite ces épisodes de stress et des désagréments certes biens réels pour qui le vit, nous pouvons essayer de passer par des approches avec les huiles essentielles pour rétablir de l'équilibre en soi. Selon les sensibilités de chacun ou chacune, les huiles essentielles nous invite à réunir des parcelles d'intériorité fragmentées par la vie contemporaine, teintées de pollutions diverses, de grande vitesse, de troubles de santé multiples. Juste le temps de s'accorder une pause. Une pause aromatique. Un temps pour soi.

Alors oui, les huiles essentielles sont dans l'ère du temps…! Au-delà de toutes les informations dispersées de ci de là sur ce phénomène, il est intéressant de prendre conscience qu'un travail thérapeutique peut se faire grâce à elles. Les huiles essentielles sont des concentrés d'essences et d'arômes odorants disponibles à portée de soi et à portée de main. Ces parfums agissent sur nous nous tant par leur composition biochimique complexe que par les répercussions psychiques qu'elles suscitent. Les émotions suscitées par une odeur ou un parfum méritent d'être explorées avec une approche raffinée. Impalpables, invisibles, les odeurs sont bien présentes dès notre naissance. Les expérience olfactives humaines nous apporte de multiples significations, des résonances uniques pouvant permettre de s'accorder entre soi et soi, et de trouver sa singulière tonalité. Les plantes aromatiques font face elles-mêmes à des conditions de vie particulières, sont issues d'un terrain où elles se développent parfois avec embûche à cause de maladies, d'incendies, d'intempéries. Un peu comme nous parfois, avec nos feux intérieurs, nos cyclones d'un jour…

L'olfactothérapie, ou aromachologie nous propose cet accompagnement thérapeutique et je vous propose de me suivre le temps de ces quelques lignes dans mon approche et ma vision de l'olfactothérapie.

Le stress : de quoi parle-t-on ?

Tout le monde le connaît, tout le monde en parle. Vivre un stress en continu à des périodes de sa vie, qui ne l'a pas vécu ? C'est un terme qui veut tout dire mais pour lequel on ne sait plus bien de quoi on parle. Tant de choses ont déjà été écrites.

Le stress est déjà une réaction physiologique qui se vit dans le corps, c'est un processus aussi ancien que l'homme est homme et comme je le disais en introduction, il n'est pas forcément négatif. Le stress est notre modalité de réponse physico-chimique à un ensemble des signaux et d'expériences. Une situation inconnue se présente, un événement étrange, un danger et notre système nerveux lance une cascade biologique de mécanismes pour donner l'alerte, mobiliser notre capacité à faire face ou s'enfuir. Il s'agit de préserver son intégrité physique et psychique. C'est un haut système de protection de nous-mêmes en quelque sorte. Un état de stress perturbe l'équilibre entre le physico-corporel et le psychisme et permet d'être au centre de nos actions. En ce sens, il est bénéfique malgré les tracas qu'il nous apporte !

Donc quel est le problème ?

De nos jours, le stress est devenu si répétitif, lancinant, chronique que le corps et l'esprit sont soumis à telles pressions qu'il n'y a plus le temps, ni la possibilité de récupérer et de se régénérer. Cet aspect est redoutable.

Il y a un temps pour mobiliser toute l'énergie possible et toute l'attention nécessaire pour gérer une situation problématique, s'adapter à un imprévu, surmonter un obstacle incroyable, mais il doit aussi avoir un temps pour relâcher toute cette pression, éliminer physiologiquement les toxines. Le stress chronique, au long cours, conduit à l'épuisement et joue un rôle central dans la fragilité dépressive. L'excès de cortisol peut entraîner aussi des troubles comme la prise de poids par exemple.

Nous ne réagissons pas tous de la même manière aux inconforts, mais nous avons tous vécu des stress positifs ou négatifs, suscitant un élan formidable pour se dépasser au plus profond de nous, ou laissant place à une sidération et une panique. Tout est question de paliers, et d'expériences, et d'habitudes.

Nos émotions…des messagères !

On les confond bien souvent avec le stress, car elles vont avec, mais elles ne sont pas lui. L'émotion est un état complexe, arrivant brusquement, et de façon éphémère avec des signes physiologiques. Qui n'a pas connu cette expérience de transpiration excessive au moment de commencer une présentation en réunion d'équipe ? Qui n'a pas vu quelqu'un devenir aussi rouge qu'une tomate, ou pâlir comme un linge dans une situation qui lui est inconfortable ?

Tous les signes corporels d'une émotion dépendent de l'activité du système nerveux et de l'excitation de structures cérébrales spécifiques, provoquant des sensations plus ou moins agréables. Toute expression des émotions a un point de départ qu'il convient d'identifier, car elles sont inhérentes à notre vie psychologie. Peur, joie, dégoût, tristesse, colère sont des émotions fondamentales à identifier et reconnaître en nous, afin de les accueillir et comprendre les messages qu'elles nous envoient.

Etymologiquement, le terme émotion provient de la racine latine emovere signifiant mettre en mouvement. Donc une émotion nous invite au mouvement, et c'est pour cela qu'elle s'inscrit tant dans le corps, mais nous y reviendrons peu après.

Les neurosciences ont permis de mieux comprendre la localisation de nos émotions dans notre cerveau. L'on parle de biologie des émotions ou de neurologie des affects car, le cerveau, en recevant des signaux sensoriels, permet ensuite le traitement de ces informations. Notre cerveau est constitué de trois grandes parties : le néocortex, le système limbique, et le système reptilien. Le cerveau limbique est au cœur du centre des émotions, de la mémoire et domine notre comportement sous l'action des émotions. Ce système limbique nous permet d'agir avant même d'avoir pensé et pris une décision. La recherche nous montre par exemple le rôle central de l'amygdale dans le circuit émotionnel de la peur, car ce petit organe en forme d'amande, siège des émotions primitives, est connectée aux régions cérébrales liées à l'expression de cette émotion. L'amygdale contrôle les réactions et permet d'influencer en une fraction de seconde les capacités d'attention, de perception ou la mémoire émotionnelle qui, sous l'effet d'un stimulus menaçant pour nous faire réagir. C'est aussi un système de déconnexion se déclenchant sans l'intervention de la pensée et prenant le dessus sur le raisonnement sans analyse. Ces réactions peuvent s'intensifier et se produire en boucle, créant des situations de vulnérabilité importante, nécessitant un accompagnement spécialisé. L'émotion de peur se crée donc à partir d'une physiologie complexe, et le système nerveux la priorise toujours pour préserver l'instinct de survie.

Si l'on schématise un peu, un événement interne ou externe envoie un signal sensoriel au système nerveux. Cela génère un stress, puis des émotions. Avez-vous déjà pris conscience de vos attitudes face à vos émotions ? Votre façon de les fuir ? Si je vous dis : bloquer sa respiration, se ronger les ongles, grincer des dents, serrer les poings, s'isoler et se replier sur soi, ou au contraire bavarder sans cesse…

Lorsque les émotions sont ressenties avec une intensité telle qu'elles entraînent des dysharmonies et des souffrances, c'est le contexte de vie global qui est à observer, conscientiser et modifier pour recréer un équilibre perdu. L'essentiel de l'émotion repose sur un processus biologique, physiologique et psychologique même si en général, nous nous rappelons surtout de l'aspect affectif car c'est celui qui nous marque le plus. Retenons qu'une émotion est complexe, car elle tient à la singularité de chacun et de l'appréhension subjective d'une situation. La réalité de l'émotion vécue constitue une expérience forte, s'imposant à soi, agréablement ou désagréablement. Ces moments de vie renvoient à des perceptions affectives, sensorielles, motrices que l'on intègre consciemment ou inconsciemment, selon les circonstances et les personnes impliquées dans le processus. L'on peut considérer que l'émotion est une expérience subjective singulière, en lien avec l'environnement, et porteur d'une potentiel transformation. L'émotion permet de faire émerger, exister, et concrétiser un état particulier.

Les avancées ont permis de découvrir que les zones cérébrales provoquant une émotion sont multiples. Elles résultent d'une activation de plusieurs connexions permettant la communication entre différentes zones du cerveau, notamment avec le néocortex. Il représente le centre des fonctions cognitives supérieures et permet entre autre le raisonnement, la pensée consciente, le langage. A travers les âges, il s'est développé à partir du système limbique et vient mettre en avant le rôle crucial des émotions sur le fonctionnement du cerveau et de la pensée.

Nos émotions sont des vectrices d'informations, indispensables à nos prises de décisions, rationnelles cette fois, nos choix car elles nous informent sur la direction que nous prenons dans nos vies. Nous pouvons donc mettre au même niveau l'intelligence intellectuelle et l'intelligence émotionnelle, avec l'intérêt de développer cette dernière pour enfin combiner raison et émotions, et mieux décider de ce qui est le plus juste pour soi.

L'accompagnement thérapeutique en olfactothérapie

« Les parfums sont de puissants magiciens pouvant vous transporter au travers des années que vous avez vécues » Helen Keller.

L'olfactothérapie fait partie du champ des thérapies brèves. C'est une approche thérapeutique sensorielle basée sur l'odorat, sens unique ayant la capacité d'entrer en connexion immédiate avec notre cerveau limbique, que j'ai détaillé un peu avant dans l'article. En consultation, nous pouvons ainsi explorer notre univers émotionnel, en lien avec nos comportements et nos pensées, et mettre en mouvement des dynamiques essentielles pour chacun. C'est une opportunité de déjouer autrement des processus mentaux conscients ou inconscients. L'odorat est un sens affectif, pré-conscient, pré-rationnel et pré-linguistique permettant de se connaître avec subtilité, de discriminer au quotidien. La muqueuse olfactive est tapissée de neurones et, anatomiquement, elle n'emprunte pas le même chemin que la voie visuelle, auditive ou tactile.

Les senteurs des huiles essentielles agissent en tant que stimuli sensoriels, et fonctionnent comme des indices, des signaux en résonance à notre histoire individuelle. C'est un pouvoir évocateur puissant, qui nous ouvre des voies et des possibilités. C'est une manière de venir à la rencontre de soi-même de façon authentique, car le sens de l'odorat ne passe pas par le filtre de l'analyse mentale.

C'est La Madeleine de Proust comme aime le répéter les olfactos ! Nous utilisons la clé des senteurs pour venir se connecter à nous-mêmes et prendre conscience de ce dont nous avons réellement besoin. C'est une manière d'explorer sa mémoire émotionnelle, de comprendre le sens de ces émotions et de développer un potentiel et une intelligence Ne pas entendre peut laisser place par la suite à des troubles somatiques ou psychiques plus graves car ce qui n'est pas entendu élève toujours un peu la voix, et s'inscrit dans le corps...

Il s'agit de découvrir, ou redécouvrir ce qui est le plus juste pour soi, dans sa singularité propre, pour réaligner ses objectifs et ses projets en fonction de ce que l'on désire vraiment, de ce que l'on est profondément. Et mettre en mouvement cette énergie vitale de changement pour soi.

En olfactothérapie, on « travaille » avec des huiles essentielles entre chaque séance car on repart avec quelques gouttes de parfum aromatique dans un stick inhalateur, que l'on emporte précieusement avec soi dans son sac pour réaliser des olfactions. Vous pouvez observer, ressentir, écrire, décrire vos sensations, émotions, vos prises de conscience afin de les partager la fois d'après. Ces sticks servent d'ancrages sensoriels, que vous pouvez utiliser dans des moments de stress, d'anxiété, de mal-être, afin de trouver une aide instantanée.

Une consultation est un voyage au Pays de Soi, un espace de découverte de l'univers enchanté des huiles essentielles et de recentrage, une pause, un moment privilégié que l'on s'accorde dans la grande forêt urbaine. C'est une invitation à explorer le monde des senteurs et de prendre conscience, à travers les émotions et ressentis que vous expérimenterez progressivement, de vos besoins les plus profonds et les plus authentiques.

Réalisons que les parfums des plantes aromatiques peuvent apporter un équilibre psycho-émotionnel dans notre vie quotidienne et permettent d'éveiller notre créativité aux défis que nous propose la vie.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Myriam Bailly

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Bibliographie

  • Le guide de l'olfactothérapie, Guillaume Gérault, Jean-Charles Sommerard, Catherine Béhar & Ronald Mary – Editions Albin Michel, 2011

  • Les huiles essentielles c'est la vie ! Joëlle Le Guehennec, First Editions, 2017

  • MUELLER Jonathan, « Au cœur des odeurs », Revue française de psychanalyse, 2006/3 (Vol. 70), p. 791-813. DOI : 10.3917/rfp.703.0791. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2006-3-page-791.htm

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