Suis-je en train de faire un burn-out ?

Le burn-out, ou « l’épuisement professionnel » semble être un terme à la mode et pourtant, il est apparu dans les années 70. Mais ces dernières années, ce qui semblait être une exception professionnelle...

21 NOV. 2023 · Lecture : min.
Suis-je en train de faire un burn-out ?

Suis-je victime de burn-out ? Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler que le burn-out n'est pas une maladie honteuse. Le burn-out n'est pas non plus synonyme de faiblesse. Il vient tout simplement nous rappeler que nous sommes des êtres humains qui en avons déjà beaucoup fait, et que nous ne pouvons en endurer davantage.

Le burn-out peut toucher n'importe quel salarié : hommes, femmes, juniors, seniors. Il s'immisce peu à peu dans le quotidien d'une personne, jusqu'à la mettre à terre sans qu'elle en ait réellement pris conscience. Cet épuisement professionnel est décrit comme un « écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu'ils doivent faire ». Autrement dit : le burn out est la conséquence de ce fossé entre ce qu'on attend de vous et ce que vous pouvez humainement et rationnellement fournir.

Quels sont les signes du burn-out ?

« Mon corps a lâché ». C'est bien souvent de cette manière que les victimes de burn-out qualifient ce qu'elles ont vécu. La raison, la conscience, la voix, ont refusé d'admettre que la limite a été dépassée, que le seuil de tolérance a été atteint depuis longtemps, aussi, c'est le corps qui s'exprime et ploie : impossibilité de se lever un matin, écroulement sur le lieu de travail, flots de larmes soudain que rien ne peut arrêter… Les symptômes du burn-out sont multiples, et parmi eux, nous pouvons également citer ceux-ci :

  • Un état d'épuisement physique, émotionnel et mental
  • Une impression d'être vidé de l'intérieur
  • Un manque considérable d'énergie, d'entrain
  • Une perte de motivation
  • Une humeur triste
  • Une irritabilité, un état colérique
  • Une hypersensibilité ou à contrario, la sensation de ne plus ressentir aucune émotion
  • Des troubles du sommeil
  • Une grosse fatigue
  • Des tensions musculaires
  • Une perte ou une prise de poids soudaine
  • Des migraines
  • Des difficultés à se concentrer, à prendre des décisions
  • Des oublis récurrents
  • Des apparitions d'addictions : alcool, anti-dépresseurs, drogues…
  • Une boule au ventre à l'idée-même d'aller travailler, envie de pleurer
  • Une dévalorisation

Si vous reconnaissez votre état dans ces symptômes, il y a de fortes probabilités pour que vous soyez en train de faire effectivement un burn-out. Il n'est bien entendu pas nécessaire de les ressentir tous pour diagnostiquer un burn-out, certains seulement suffisent.

Le burn-out, comme décrit par Maslach et Leiter, spécialistes de l'épuisement au travail, est une « souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s'extraire… Qu'arrive-t-il lorsque le burnout vous gagne ? En fait, trois événements surviennent : vous vous sentez chroniquement épuisé ; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail ; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job ».

Il est important d'en parler, de ne pas banaliser ces symptômes. Il faut toujours garder à l'esprit qu'aller travailler ne doit pas être synonyme de souffrance. S'il est vrai qu'on ne peut pas toujours aimer son travail, il est encore plus vrai qu'on ne peut pas en être la victime. L'importance de la prise en charge thérapeutique est capitale, puisque sans elle, le burn-out peut s'aggraver en dépression.

Quelles sont les causes du burn out ?

Quelles sont les causes du burn-out ?

Le burn-out survient généralement lorsque la charge de travail devient trop importante. Dans une société qui court après la rentabilité à tout prix, les entreprises oublient souvent qu'elles ont affaire à des êtres humains et non à des machines.

Mais d'autres motifs peuvent en être la cause :

  • Les exigences émotionnelles : devoir par exemple, afficher, en toutes circonstances, un sourire constant face à une clientèle
  • Le manque d'autonomie, de responsabilités
  • Les mauvaises relations avec les collègues ou les supérieurs hiérarchiques
  • L'insécurité (physique mais aussi le retard dans le versement du salaire, l'instabilité, la menace de perte d'emploi…)

Selon une récente étude, 34% des salariés français seraient en burn-out, dont 13% en burn-out qualifié de « sévère », soit plus de 2,5 millions de personnes. Un chiffre en hausse constante.

Comment s'en sortir ?

Le burn-out n'est pas à minimiser. Dès les premiers signes pouvant évoquer la possibilité d'un épuisement professionnel, il est important de prendre rendez-vous avec son médecin généraliste. Ce dernier pourra alors fournir au patient un arrêt de travail afin qu'il se repose, et l'orienter vers un thérapeute dans le but d'entreprendre un travail de reconstruction identitaire, et de réfléchir à son avenir professionnel, évoquer peut-être la possibilité de changer d'entreprise ou pourquoi pas de se réorienter.

Dans tous les cas, il est important de ne pas précipiter le retour à l'emploi. Dans la plupart des situations, c'est la culpabilité qui pousse les victimes de burn-out à reprendre le chemin du travail « A cause de moi, mes collègues se retrouvent avec une masse de travail importante, je ne peux pas les laisser comme cela trop longtemps », « Cela fait déjà deux semaines que je suis en arrêt, ça ne m'est jamais arrivé depuis que je suis en âge de travailler, je dois retourner travailler » ou bien encore « Il y en a qui vivent des situations bien pires que la mienne. »

Burn-out et culpabilité sont étroitement liés, d'où l'importance d'un travail thérapeutique afin de prendre conscience que cette culpabilité n'a pas lieu d'être.

Lorsque la reprise est précipitée, si le patient n'a pas pris le temps nécessaire pour se reconstruire et clarifier sa situation professionnelle, le risque de rechute est important. Il faut préparer son retour, et cela prend du temps, parfois plusieurs mois.

La victime de burn-out ne peut en aucun cas retourner sur son lieu de travail et y retrouver les mêmes conditions qu'à son départ. Une réorganisation est nécessaire, à défaut d'un changement radical. Dans le cas contraire, cela reviendrait à un retour à la case départ, avec la même issue.

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Écrit par

Vardis Christelle

Psychopraticienne et hypnothérapeute certifiée, je propose des psychothérapies analytiques, « par la parole », en face à face. Avec la plus grande bienveillance possible et sans aucun jugement, j'apporte mon aide pour permettre à mes patients de mieux se comprendre afin d’avancer, de sortir de ce qui leur semble être une impasse et d’améliorer leur bien-être.

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Bibliographie

  • Bataille, S (2019). Se reconstruire après un burn-out. Dunod. 
  • Zawieja, P (2021).  Le burn-out. Que sais-je ?
  • Maslash, C; Leiter, M (1988). Burn-out, des solutions pour se préserver et pour agir. Editions Lavoiser. 

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Commentaires 1
  • Zinzin

    Bonjour, c’est mon cas actuellement et je ne sais plus comment faire, tout s’embrouille dans ma tête, ma famille, mes proche, mon travail, tout tout m’énerve, je pense que je suis de trop dans ce monde pourri, hypocrite. Je suis juste épuisée de vivre…

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