Comment annoncer à nos filles qu'elles ont une demi-soeur dans un autre pays ?

Réalisée par Friess · 31 janv. 2013 Parentalité

Bonjour,


Je vis une situation similaire que je qualifie comme un hold-up dans ma vie de femme et de mère.


J'avais des doutes et j'avais questionné mon mari. Mais il a préféré le mensonge. Lorsqu'il m'a annoncé sa liaison, je n'étais donc pas surprise, je connaissais même le nom de cette personne. L'histoire en détail serait trop longue à raconter. Mais je ne pouvais pas imaginer qu'il y avait un enfant. Pareil, mon mari ne souhaitait pas qu'elle garde l'enfant mais il n'a pas, dans un premier temps, franchement était clair sur l'avenir de leur relation. Il a continué à avoir des relations avec elle presque jusqu'à ce qu'il me l'annonce, à la fin du troisième mois de grossesse.


Cet enfant est né en Allemagne, ce qui pose d'autres gros problèmes dans notre vie. Pour voir sa fille (à 500 kms de chez nous), mon mari, qui voyage déjà beaucoup pour son travail, s'absente un we entier, parfois en semaine, il a pris "en cachette" l'été dernier une semaine de vacances pour s'en occuper. Il y a eu beaucoup de mensonges, même après l'aveu de cette relation et de l'enfant à naître.


Mon mari ne se prononce pas sur l'investissement qu'il aura auprès de cet enfant qui va bientôt avoir un an. Ma belle-mère essaie de me convaincre que c'est comme une famille recomposée. Je lutte contre cette comparaison car, pour moi, cela n'a rien à voir, c'est de l'hypocrisie cette comparaison. Par contre, dans le cas d'une famille recomposée, il y a une organisation. Impossible de se projeter dans l'avenir avec mon mari. Il se retranche derrière la loi allemande pour dire qu'il ne sait pas à quel rythme il ira voir son autre famille.


Actuellement, il me prévient toujours au dernier moment parce qu'il n'arrive pas à s'organiser d'avance je suppose. Mais pour moi, c'est très douloureux, cette nouvelle vie n'est pas celle que j'ai choisie, j'ai l'impression d'être celle de qui on peut tout exiger. Quant à la mère de l'enfant, qui a décidé seule d'avoir cet enfant (elle était sensée ne pas pouvoir avoir d'enfant après 10 ans d'essais avec son ex-conjoint), elle reproche à mon mari de ne pas s'occuper assez de leur enfant. Pour autant, quand mon mari, qui a une femme et trois enfants avec moi, veut aller voir leur enfant à un moment plus arrangeant pour nous, si elle a un truc de prévu, elle ne se rend pas dispo et mon mari doit reprogrammer sa visite.


Mon mari dort à l'hôtel mais il n'a jamais voulu me montrer de facture. J'en avais besoin pour me rassurer. Depuis peu, nous communiquons quelques fois en session vidéo, ce qui m'a rassuré sur le fait qu'il ne couche pas chez elle. Mais j'ai passé de longs mois à me demander ce qu'il en était. Je me disais qu'à sa place, j'aurais fait tout ce qui est possible pour mettre l'autre en confiance. Après plus d'une année de mensonges, on peut faire quelques efforts, même si cela n'est pas très agréable.


Par ailleurs, les lois en Allemagne étant différentes, le coût financier n'a rien à voir avec une pension alimentaire en France. Aujourd'hui et apparemment pour les premières années, elle demande et est en droit de demander quasiment la moitié du salaire de mon mari. J'en parle aussi parce que c'est quelque chose de difficile à accepter et qui alimente le ressentiment. Comme souvent, c'est moi, la mère, qui ai "sacrifié" ma carrière pour avoir une vie de famille plus équilibrée. Mon mari a une très belle carrière, il a grandi en s'appuyant sur moi, le pilier qui fait tourner la maison.


Je ne dis pas que j'avais les capacités à faire aussi bien que lui, mais si j'avais su qu'on en arriverait là, je n'aurais pas accepté ce déséquilibre, ma vie professionnelle aurait pu être différente car, aujourd'hui, elle est loin d'être à la hauteur de mes petites ambitions et ne suis pas très loin de la sénioritude professionnelle (environ 45 ans). On vit normalement longtemps aujourd'hui et donc, quand les enfants partent, il faut encore continuer son chemin.


Bien entendu, je n'ai rien contre cet enfant qui n'est pas responsable de sa naissance mais mes enfants ne sont pas responsables non plus et je me sens impuissante à défendre leurs intérêts. Bref, j'ai beaucoup de mal à avancer. Je consulte un psy. J'ai fait, grâce à cette histoire, connaissance avec la crise d'angoisse et le sentiment de mort imminente, j'ai fait connaissance avec les antidépresseurs et le lexomil, l'insomnie chronique depuis l'automne 2010 (j'ai vécu pendant plus d'un an avec des soupçons mais sans preuve).


Quand mon mari me dit qu'il faut voir le verre à moitié plein et pas à moitié vide, que cela peut-être enrichissant pour nos enfants d'avoir une petite sœur allemande, je prends cela pour de la démagogie !


Bref, je passe sur beaucoup d'autres choses douloureuses. Mon mari m'a demandé si j'étais d'accord pour accueillir cet enfant chez nous, il imagine l'emmener en vacances avec nous (quand cela arrangera la mère bien entendu !). Il veut que nos enfants la connaissent. Je ne veux pas interdire à nos enfants de voir leur petite soeur mais, en même temps, j'estime qu'il n'a pas à imposer cette petite fille dans la vie de nos enfants, s'ils n'en ont pas envie.


Ma fille aînée va avoir 14 ans, les ados c'est toujours imprévisible. Je ne préjuge pas de leur réaction. Cela peut bien se passer ou moins bien. Cela peut être différent pour chacun d'entre eux, en fonction de leur âge et de leur personnalité. Mon psy me dit même qu'un de mes enfants peut m'en vouloir d'accepter cette situation. Mes amis me disent que je me mets en danger vis-à-vis de mes enfants car, actuellement, je fais la même chose que mon mari, je mens à mes enfants, car ils ne sont pas encore au courant. C'est tellement dur de parler à ses enfants quand on ne sait pas où on va. Cette petite qui va bientôt avoir un an est née le même jour exactement que notre fille aînée.


Je trouve que c'est difficile de trouver dans des livres ou sur Internet des témoignages de ce genre d'histoire. Pourtant, on a besoin d'aide et de repères. En ce qui me concerne, je n'ai pas envie d'endosser le rôle de la méchante, je voudrais aussi sortir grandie de cette histoire, mais je ne veux pas non plus être la serpillère sur laquelle on s'essuie les pieds. C'est tellement difficile de trouver les limites, de savoir ce qui est acceptable ou pas. C'est personnel, bien entendu, mais cela n'empêche pas les autres de nous juger. On me dit de faire ce qui est bon pour moi mais je ne vis pas seule en dehors du monde. Ce qui est bon pour moi est ce qui est juste et ce qui est juste est lié à notre culture du juste qui ne dépend pas que de moi.


Par ailleurs, je crois qu'il y a une grande différence de conception de la parentalité entre moi et mon mari. Pour moi, ce n'est pas le biologique qui fait le lien. Pour mon mari, cela semble être le nerf de la guerre. Je ne me sentais pas capable physiquement d'avoir notre troisième, j'ai parlé d'adoption à mon mari. Mais il pensait ne pas réussir à aimer autant un enfant adopté que nos enfants biologiques. J'ai donc pris mon courage à deux mains et fait notre troisième et j'en suis très heureuse. Aujourd'hui, c'est un peu la situation inverse. J'ai du mal à entendre que mon mari me dise qu'il met cet enfant au même plan que les enfants que nous avons ensemble alors que cette petite fille ne répond pas à un choix, à un projet de famille.


J'ai été très longue et il y a tant à dire encore.


Merci

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Meilleure réponse 1 FÉVR. 2013

Bonjour,
Je réponds aux questions posées.
Mon mari n’a pas encore reconnu l’enfant pour des raisons professionnelles car il peut perdre son emploi si cela se sait puisqu’il est interdit dans sa société d’avoir des relations extra-conjugales avec des collègues de travail. En revanche, s’il ne reconnaît pas très rapidement cet enfant, il semble qu’il puisse perdre ses droits vis à vis de l'enfant. Donc d’ici peu cet enfant sera reconnu. C'est très compliqué car c’est en Allemagne et que chaque Land a ses spécificités (droit local). Et malgré l’aide depuis 6 mois d’un avocat français inscrit au barreau en Allemagne, mon mari semble ne pas y voir clair sur ses droits et devoirs.
Ceci dit, ce n’est pas le fait de reconnaître l’enfant qui changera quelque chose car ils essaient de se mettre d’accord à l’amiable sans passer devant un juge. Sauf que cela n'avance pas beaucoup. C'est du coup par coup.
Concernant mes sentiments, c’est délicat, en ce moment, je ne sais plus d’où j’en suis.
J’ai traversé des moments d’angoisse terribles. Je me sens très seule alors que nous sommes encore en couple. Je ressens parfois dans les propos de mon mari beaucoup de dureté, voire du mépris à mon égard.
Quand on est en demande d’amour, d’attention et de bienveillance et qu’on ne reçoit pas ce qu’on attend, on ne comprend pas. Cela génère de la frustration et de la colère. On finit dans l’ambivalence des sentiments. On ne sait plus où on habite. J'essaie de garder le cap en m'appuyant sur les qualités de l'homme que j'ai épousé. Il reste celui qui brille par son intelligence mais j''avoue que je suis assez souvent surprise négativement par ses réactions.
Concernant l’accompagnement par un psychothérapeute familial, cela fait longtemps que je suggère à mon mari que l’on consulte un professionnel à deux pour nous aider et cadrer nos échanges sur cette histoire. Mais mon mari n’a jamais fait écho à cette proposition.
C’est quelqu’un de très sûr de lui. Je l’ai emmené une seule fois avec moi voir une pédopsy avant la naissance de cet enfant. Contrairement à moi, mon mari n’a pas « apprécié » cette consultation. Il en a retenu que la pédopsy changeait d’avis selon qui de moi ou lui parlait. Je n’ai pas eu du tout ce ressenti, mais il est vrai qu’à un moment de l’entretien, elle a demandé à mon mari si il était de mauvaise fois… Je suis retournée la voir seule une fois après et elle m’a confié qu’elle avait un peu l’impression que mon mari voulait décider de tout, tout seul.
Je suis au clair sur le fait que nous devons parler ensemble à nos enfants.
Concernant la position victimaire, je ne pense pas et ne souhaite entretenir volontairement un état de victimisation. Mais je pense que ce ne serait pas juste de dire que dans cette histoire, il n’y a pas de victime. Et très franchement, je pense avoir été victime d’un hold-up sentimental et familial.
Merci à vous pour vos réponses.

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15 OCT. 2014

Bonjour,

j'ai le même soucis , mon ex mari a eu une fille extra conjugale alors que j étais enceinte de mon dernier enfant il me l'a cachée pendant 9 ans !!!! Nous sommes sépares depuis 10 ans. Aujourd hui mon fils qui a le même âge que cet enfant veut que je fasse connaissance de cette jeune fille, et elle souhaite faire ma connaissance aussi, j'ai pris du recul, je n'acceptais cet enfant jusqu'au cauchemar... Que dois-je lui dire, elle ni est pour rien, je vais rester dans une position et quelle position la vie a passé... Je veux faire plaisir à ces deux jeunes qui ont l'air de bien s'entendre, quelle doit être ma position ?

Donnez moi votre avis, grand merci

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4 FÉVR. 2013

Bonjour,

Je ressens beaucoup de compassion à la lecture de votre message. Cette phase de votre vie familiale est très délicate et douloureuse.

Ce qui m'interpelle tout de suite c'est que vous semblez vous oublier dans cette situation. Vous parlez beaucoup de votre mari et de vos enfants mais assez peu de ce que vous vivez intérieurement.

Je comprends que votre question est centrée sur l'annonce de l'existence de ce nouvel enfant à vos filles et, dans ce cadre, je souscrits aux réponses de mes collègues sur la fait que cela doit passer via votre couple et que vous faire aider pour cette annonce me semble indispensable.

Pour autant, votre démarche de thérapie individuelle me paraît importante pour vous aider à clarifier ce que vous souhaitez pour vous en tant que femme, pour vous en tant que mère, pour vous en tant qu'épouse.

Je vous souhaite beaucoup de courage.

Emmanuelle Lecomte Psy sur Paris

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1 FÉVR. 2013

Bonjour, la situation par laquelle vous passez est une véritable épreuve pour vous et pour votre couple. Avant de rentrer plus en détails, pouvez-vous nous dire si votre mari a reconnu cet enfant? Et quels sont vos sentiments actuels pour votre mari?

Anne-Christine Jourdan Psy sur Quillan

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1 FÉVR. 2013

Bonjour Madame,
vous traversez un temps familial qui nécessite en effet des mots pour éviter que cela se transforme au travers de vos ressentis en secret de famille.
Ne pas dire serait de mon point de vue une terrible erreur, en revanche il est nécessaire de d'aborder ce sujet dans un cadre qui autorise les mots en toute sécurité, dire, oui mais pas de n'importe quelle façon.
Il importe que cela se fasse non par vous uniquement mais par le couple parental.
je vous conseillerais d'aller vers un psychothérapeute familial formé à l'approche systémique pour vous aider dans cette démarche.

Je reste à votre disposition pour aller plus avant dans les informations et retour à votre demande.


Bien cordialement

Dominic Anton Psy sur Montrouge

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1 FÉVR. 2013

Madame,

En préambule à votre propos vous posez la question : "Comment annoncer à nos filles qu'elles ont une demi-soeur dans un autre pays ?"
Et puis, au cours de votre intervention vous dites "je mens à mes enfants, car ils ne sont pas encore au courant. C'est tellement dur de parler à ses enfants quand on ne sait pas où on va".
Me vient alors à l'esprit cette question qui pourrait finalement résumer ce que m'évoque l'ensemble de votre propos : "Et votre mari dans tout cela "?

Tant il semble que vous portiez seule les conséquences de cette situation.("Je ne veux pas non plus être la serpillère sur laquelle on s'essuie les pieds.")

Dès lors que vous voyez un psy, il ne m'appartient pas de court-circuiter le travail que vous effectuez ensemble. Toutefois, je pense qu'il est temps de déplacer le centre de gravité de cette problématique en sortant d'une position victimaire, afin que chacun des protagonistes de cette situation assume la position qui est la sienne.
A partir de là, la question que vous posiez initialement, trouvera je l'espère, un début de réponse concertée.
Espérant que votre psy, de même que mes collègues, pourront vous apporter d'autres conseils, je vous adresse mes cordiales salutations.

Maurice Gaillard Psy sur Vincennes

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