Je suis un homme de 37 ans et je suis en couple avec ma compagne depuis que j'ai 16 ans (elle a été ma première et seule relation). Nous avons deux jeunes enfants que j'aime plus que tout au monde.
Il y a deux ans, nous avons fait face à une crise dont je ne me suis jamais vraiment relevé. Elle a arrêté unilatéralement son moyen de contraception alors que je ne désirais pas du tout de 3ème enfant et est tombé enceinte. Elle m'a demandé de choisir ce qu'il convenait de faire et j'ai choisi de garder l'enfant parce que je savais que ça la détruirait de devoir avorter. Or elle a fait une fausse couche et j'ai eu le sentiment que c'était de ma faute parce que je ne désirais pas cet enfant. A la suite de cet événement, nous n'avons jamais eu aucune discussion, elle n'a pas recommencé de contraception et notre vie sexuelle s'est plus ou moins éteinte.
J'ai alors rencontré une femme, dont je suis tombé amoureux. Et aujourd'hui je suis devant une impasse. Je ne sais pas ce que je dois faire. En divorçant, j'ai une trouille infinie de faire du mal à mes enfants qui sont formidables et que j'adore. Et en même temps je me sens de moins en moins capable de vivre dans ce couple sans amour, sans plaisir partagé et sans complicité. Et enfin, je suis tétanisé à l'idée de perdre mes enfants et de me voir remplacé dans mon rôle de père par un autre homme, alors que je n'ai aucun problème à envisager l'être en tant que compagnon de ma femme.
Je sais que je ne peux pas rester sans rien décider, parce qu'à terme la femme dont je suis tombé amoureux va me quitter, et j'imagine cette douleur avec la meme intensité que celle qui me vient quand je pense à la perte de mes enfants.
Merci pour votre aide
Réponse envoyée
Nous validerons bientôt votre réponse pour ensuite la publier
Une erreur s'est produite
Merci de réessayer plus tard
Réservez un rendez-vous immédiat en ligne pour 49 €
Obtenez une aide psychologique en moins de 72 heures avec des professionnels en choisissant le créneau horaire qui vous convient le mieux.
Meilleure réponse
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 6 personnes
Bonjour,
Il est intéressant, me semble-t-il, de mettre en parallèle que tous ces choix à faire pour vous semblent être des choix fondamentalement impossibles. Dans le dernier choix qui se propose à vous et que vous relatez à la fin de votre post, il y aurait équivalence pour vous, entre l'amour de votre nouvelle relation amoureuse et l'amour que vous auriez pour vos enfants. D'emblée donc il est impossible pour vous de décider. Cette représentation de ces formes d'amour comme équivalentes, me semble intéressante à travailler dans une relation thérapeutique individuelle.
Mais il y a aussi dans votre relation de couple, comme le souligne mes collègues, de nombreux silences qui donnent à penser qu'un espace de paroles à retrouver serait fortement bienvenu, permettant à chacun d'entre vous d'écouter l'autre de nouveau.
Votre femme dans son désir d'arrêter son moyen de contraception vous a parlé d'une certaine manière. Et sans vous le dire, elle vous propose de répondre à son désir en vous demandant de choisir, (dans sa question sur l'avortement) en vous mettant en place d'une figure paternelle ayant tout pouvoir. Ce qui rend légitimement extrêmement compliqué en conséquence pour vous après coup votre position de mari, de père et d'amant !
Cette position dans laquelle votre épouse vous a mise, bien malgré elle, c'est aussi parce qu'elle-même ne pouvait réaliser ce choix cornélien de garder ou non cet embryon.
Drame que vous rejouez avec votre nouvelle relation dans cette question : “Dois je garder mes enfants et ne plus aimer de femme, ou garder cette nouvelle rencontre, mais risquer de ne plus être aimé par mes enfants, comme un père ?”.
Est-ce que la thérapie de couple suffirait ? Peut-être oui, pour faire avancer l'échange qui semble être bloqué entre vous et votre épouse, mais je pense aussi qu'une thérapie individuelle pourrait vous éviter l'entrée dans des logiques de “ou bien ceci, ou bien cela” dans lesquelles vous semblez parfois un peu piégées, malgré vous.
Bon courage à vous,
Charles Suaudeau-Séroude
Psychothérapeute agréé
Thérapies brèves et analytiques
18 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 4 personnes
Bonjour Vorian,
Vous avez reçu de nombreuses réponses qui font sens et qui vont pouvoir vous aider. J'ajouterai qu'il y a une différence entre le couple conjugal et le couple parental. Il y a du désarroi dans vos propos et comme un immobilisme dans la prise de décision. Peut-être pouvez procéder en priorisant: quelle est la choses la plus importante pour vous au jour d'aujourd'hui, dans l'instant présent? Entamer une thérapie individuelle ou entamer une thérapie de couple? Où vous situez-vous? Il y a aussi une vision binaire des choses, avec des croyances bien ancrées, qu'il serait peut-être judicieux de comprendre, pour remettre les choses à leurs places, à la "bonne place". Aussi bien une thérapie de couple peut vous aider à y voir plus clair, qu'une thérapie individuelle. Pour cela, il faudrait choisir,prenez le temps de la réflexion ( il n'est jamais bon de se précipiter).
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 4 personnes
Bonjour Vorlan
Vous êtes confronté à l'idée de la perte inévitable dans le cas d'un choix tel que celui auquel vous faites face. D'un côté ou de l'autre, vous perdrez quelque chose, mais pas tout.
Pourquoi perdriez-vous vos enfants? Vous êtes leur père pour la vie... tout simplement! Et ce n'est pas le fait de ne plus vivre avec eux à temps plein qui fera que vous ne serez plus leur père. Si leur mère rencontre un autre homme, celui-ci ne vous remplacera pas en tant que père...
Mais se séparer est une forme de deuil: deuil de la relation longue avec votre femme et mère de vos enfants; deuil de votre vie de famille et d'une forme d'équilibre malgré tout, malgré les difficultés.
Pour vous aider à penser ce moment difficile du choix d'abord, de la séparation ensuite, ainsi que du deuil à venir, il serait sage de consulter afin de trouver de l'aide, un accompagnement dans votre décision à venir et dans sa réalisation.
Ce site vous offre bien des ressources, n'hésitez pas à en faire bon usage.
Bonne chance à vous,
Bien cordialement,
Fabienne Verstraeten
Psychanalyste
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 3 personnes
Bonjour Vorian,
Avant de prendre une décision que vous pourriez regretter, pourquoi ne pas tenter une thérapie de couple qui vous permettra de mettre à plat, en présence d'un tiers, tous les éléments dont vous venez de nous faire part avec ce post et qui permettra de lever tous les non-dits qui vous culpabilisent.
La thérapie de couple permet, aussi, parfois de savoir mieux se séparer sans que les enfants en soient trop impactés.
Restant à votre écoute.
Bien cordialement.
Ghislaine PATTE - Thérapeute Conjugale et Familiale
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour Vorian,
A votre question, il ne revient pas à l'analyste de répondre par un conseil de vie, de vous dire quoi faire. C'est à vous seul de trouver vos réponses, votre chemin, de sortir de la confusion qui semble l'emporter dans votre esprit.
C'est pourquoi, je pense plus intéressant de vous orienter sur certains points de votre récit.
A commencer par l'absence de parole et de mots avec votre compagne. Il semble que ce vide ait fortement pesé sur votre couple. Toutes les rancoeurs, les non-dits ont pris bien trop de place face à une question aussi épineuse que l'avortement, et l'événement tragique d'une fausse-couche. Vous semblez vous être enferré dans une forme de culpabilité qui n'a pas vraiment de raison d'être. Mais, peut-être la culpabilité est-elle un talon d'Achille dans votre vie, un ressenti trop souvent présent...
Ensuite, le scénario que vous prêtez à une séparation me semble disproportionné par rapport à la réalité : se séparer de sa femme ne veut pas dire perdre ses enfants. Il y a plein de possibilités et d'organisations à mettre en place dans ces situations. Cependant, ce scénario imaginaire masque sans doute autre chose.
On vous sent perdu, ce qui laisse entendre qu'il est peut-être opportun d'aller déplier votre parcours en analyse. Pour venir y travailler ces questions de la culpabilité, de l'angoisse, de ce qui vous tétanise, de la perte... Ce sera éclairant pour trouver la réponse à votre question.
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour,
Je souscris totalement à la réponse de mon confrère, Luc Burgensis.
Bon courage à vous, car ce sont des moments de vie très rudes. Ne laissez pas passer la chance de pouvoir vous ré-apprendre, vous redécouvrir, votre épouse et vous.
Les thérapies de couple donnent de bons résultats et il ne faut pas s'en priver.
Bien cordialement
Frédérique Le Ridant
Psychanalyste
17 MAI 2018
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour Vorian,
Oserai-je vous proposer d'envisager une thérapie de couple avant de rompre avec votre femme ? Je crains qu'il y est beaucoup de non-dits en suspend qui polluent - inconsciemment - votre vie de couple.
Peut-être pouvez-vous suggérer cette "médiation" à votre épouse pour voir "réellement" où vous en êtes l'un et l'autre par rapport à votre projet de couple initial.
Concernant la fausse-couche, je ne pense pas qu'il faille culpabiliser et bien l'évoquer lors de votre rencontre avec le thérapeute.
Rassurez-vous également sur votre rôle de père qui restera primordial quelque soit l'avenir du couple.
Même si votre future "ex-femme" choisit de faire un bout de chemin avec un autre, vos enfants resteront vôtres et auront besoin de vous pour grandir. Il ne peut être - à mon sens - question de perte.
Ce qui sera également important si vous choisissez la séparation, c'est de voir avec le thérapeute quels mots employer avec vos enfants pour qu'ils comprennent que c'est une problématique d'adulte qui les impacte - certes - mais que vous ne cesserez de les aimer même si vous mettez de la distance entre vous (quoi qu'ils doivent déjà percevoir une forme de distance).
Bon courage,
A votre écoute.
