Dois-je consulter un médecin ?
Bonjour, j'ai aujourd'hui 29 ans.
Je me pose de grandes questions aujourd'hui, si je dois consulter un médecin et si ça vaut encore le coup.
J'ai probablement perdu quelque chose en moi que je n'arrive plus à retrouver: l'envie d'avancer et je n'ai plus aucun espoir.
Je m'explique, car c'est assez long.
J'ai eu de grandes difficultés scolaires depuis mon adolescence mais je me suis accroché grâce à l'aide de mes parents. Entre soutiens scolaires, une pression constante pour arriver à avoir des résultats corrects d'année en année. J'ai beaucoup perdu confiance en moi durant la primaire à cause des nombreuses brimades. Le passage en 6e a été très dur, entre la pression d'avoir de nouveau des brimades à l'école et mes inquiétudes de ne pas pouvoir m'intégrer et me faire des amis rapidement. Je suis allé dans un collège public à côté de chez moi, ça n'a pas manqué. Se rendant compte de la chose, j'ai changé d'établissement l'année du passage en 3e.
L'année où j'étais en 3e a été assez stressante, à cause du brevet pourtant jugé facile. Je l'ai cependant eu, au grand bonheur de ma famille. Mais ce changement a été très perturbant pour moi.
L'année de seconde a été un peu plus calme et relaxante, les résultats scolaires étaient là. Du moins dans la moyenne. Et je me suis fais quelques amis.
La première a été bien plus compliquée, les amis que j'avais en seconde n'ont pas choisis la même filière que moi, je suis revenu à la case départ. Les résultats n'étaient également pas là, je me suis fais quelques amis mais rien de dingue, c'était bien plus dur pour moi, le stress était intense. J'ai ainsi, redoublé ma première. Je l'ai très mal vécu, ça a encore effrité ma confiance en moi. Mais à ma grande surprise, ce redoublement a eu des conséquences positives sur moi, j'ai rencontré ma première copine cette année-là. Je suis passé en terminale, l'année s'est passée de manière très moyenne. J'ai donc raté encore mon année et je n'ai pas eu mon BAC. Bien que j'avais réussi mes concours pour intégrer en école d'ingénieurs. Sans le BAC, c'est tombé à l'eau. Ça a été encore un coup de massue sur la tête, j'ai encore très mal vécu le fait de voir mes copains passer au niveau supérieur et de me voir encore sur le carreau.
Mais cette fois-ci, c'était ma copine que je voyais passer aux études supérieures. C'était très dur à encaisser.
J'ai donc refait une année assez compliquée, le moral au plus bas. Je n'avais déjà plus la force de me faire de nouveaux amis, mais j'ai tenu bon. Cette nouvelle année a été encore décevant, j'avais encore raté mon BAC pour la deuxième fois. J'avais cependant eu mes concours pour intégrer une école d'ingénieurs. Mais une fois de plus, sans le BAC, il m'est impossible de l'intégrer.
Pour la troisième fois, je passe mon BAC, en candidat libre cette fois-ci, je l'obtiens finalement. Mais cette année-là, je n'ai pas eu mon concours d'ingénieurs. Une nouvelle fois, un coup de massue que j'ai très très mal encaissé. J'ai cherché une école en urgence pour finir en BTS Opticien-lunetier. J'ai fais une année qui ne m'a pas du tout plu, j'ai quitté le cursus après ça. Cette année-là a été très dure également, la relation avec ma première copine s'est beaucoup déterioriée à cause de ma dépression. C'était l'année où elle devait aller en études à l'étranger, elle m'a demandé si c'était possible de mettre une pause entre nous deux pour qu'elle puisse profiter pleinement durant ce voyage. Je l'ai encore une fois très mal vécu, je l'ai vécu comme une trahison, comme un abandon. De mon côté, j'ai cherché une autre école, c'était une école en arts graphiques, ça me plaisait. J'ai donc entamé une première année qui s'est très bien passée, je me suis senti revivre, je me suis fais de supers amis, un groupe qui me plaisait. Mais lors de cette année-là, je me suis rendu compte que ma copine me trompait avec un copain de sa promotion avec qui elle s'est beaucoup rapprochée durant ce cursus à l'étranger.
La deuxième année en école d'arts graphique a été bien plus compliquée, j'avais encore chuté dans une forte dépression.
Cette copine-là, je l'avais présenté à mon groupe de copains de l'époque, elle n'a pas eu l'automatisme de s'éloigner d'eux, je me suis rendu compte qu'avec ma dépression, je m'étais beaucoup éloigné de mes copains, je m'isolais. Et de fil en aiguille, je me suis rendu compte qu'ils continuaient de la fréquenter lors des soirées alors que je leur ai explicitement demandés d'arrêter car je ne pouvais plus passer des soirées avec eux et que ça me faisait vraiment beaucoup de peine de la voir. Je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment des amis, il n'en avait rien à faire.
La fin de la deuxième année a été des plus compliquées, je n'allais plus en cours, je n'avais plus aucune motivation, une grande dépression s'installait. Je me suis accroché et j'ai réussi à passer en 3e année.
Cette année-là a été très compliquée, je commençais à faire n'importe quoi, me disait qu'avec tout ce que j'avais vécu, je n'avais plus rien à perdre. Je faisais la fête sans limites, même durant la semaine pour le vider la tête. J'avais recontacté un pote du lycée, on s'est rapprochés et sommes allés en soirées/festivals ensemble, on s'est fait beaucoup d'amis à ce moment-là, je me sentais revivre, même si mes études était bien foirées. C'est aussi cette année-là où j'ai commencé à prendre de la drogue et diverses substances, mais je me sentais réellement bien, j'avais même commencé à vendre des cachets en soirée. J'ai rencontré une première copine avec qui je partageais des moments mais sans plus, ça s'est terminé rapidement. J'avais également rencontré une autre copine qui venait de ces soirées-là, elle était barmaid. Lors de cette troisième année, je n'allais presque plus en cours, j'avais arrêté le cursus, j'étais parti prendre un boulot dans un fast-food pour pouvoir vivre un minimum. J'étais tombé amoureux de cette dernière fille-là, c'était réciproque également, on a vécu pendant un an d'idylle, c'était magique.
Mais la réalité revient toujours très brutalement avec moi, j'avais des potes dealers, je me rendais compte que c'était pas bon. Je l'ai réalisé le jour où mon pote s'était fait contrôlé et s'était fait arrêté. Heureusement, je n'avais rien ce soir-là dans mes poches, il avait tout gardé pour moi lors du passage en boite de nuit. Il a pris du sursis, c'était la goutte de trop, j'ai arrêté du jour au lendemain.
J'ai donc passé une autre année à travailler en fast-food pour essayer de vivre un minimum décemment, mais cette année-là a été encore une fois très compliquée. Je retombais en dépression puisque j'avais arrêté les soirées. Ma copine avait également arrêté de faire barmaid et faisait une formation pour devenir hôtesse de l'air. Ce qu'elle a réussit, j'étais très content pour elle. J'avais donc décidé de changer et de faire quelque chose de bien pour nous deux, j'ai demandé à mes parents si je pouvais travailler avec eux, dans leurs boutiques. Ce qui a été fait sans soucis. Cette année-là, a été compliquée, je faisais des heures à rallonge (60H) dans les boutiques de mes parents pour le même salaire qu'un contrat de 35H. J'étais exténué mais je me disait que c'était la famille, qu'il n'y avait pas à compter ses heures. Une année est passée, elle était devenue hôtesse de l'air, mais on se voyait de plus en plus rarement à cause de son emploi du temps.
Mais plus le temps passait, plus l'intensité de notre relation s'estompait, c'était assez triste.
Le point de la fin a été assez dur pour moi, c'était une semaine avant un festival qu'on devait faire ensemble avec des amis. Elle a décidé de rompre une semaine avant le départ. J'avais tout de même décidé d'y aller quand même, j'avais payé très cher ce festival si on comptait l'hôtel avec.
Le jour-j, je me suis rendu compte qu'elle avait invité quelqu'un, probablement dans l'espoir de me remplacer dans la chambre, et qu'elle avait très probablement rompu une semaine avant pour m'ôter toute motivations d'y aller.
Je me suis aperçu durant le festival que c'était bel et bien quelqu'un qu'elle fréquentait, elle ne s'en cachait plus et que j'étais bien cocu en quelques sortes.
À la fin de ce festival, j'ai tout arrêté du jour au lendemain, de cette vie de fête.
Je me suis concentré sur ma vie, j'ai bossé comme un dingue dans la boutique de mes parents, mais je me suis aussi beaucoup renfermé, je ne voyais presque plus personne. Ça a duré deux ans, mes parents ont voulus m'aider à ouvrir une boutique depuis le début pour m'aider à m'en sortir.
Ce qui est aujourd'hui chose faites, j'écris ce texte depuis ma boutique, à l'aube de mes 30 ans.
Cependant si je suis là, c'est parce que je me sens vidé psychologiquement, émotionnellement et physiquement.
Je travaille environ 60H par semaine, j'ai assez peu de temps pour moi, ma boutique ne marche pas non plus, j'arrive à peine à payer mes factures, je n'ai toujours pas quitté le domicile familiale, ni de voiture.
J'ai pratiquement perdu tout mes amis à cause de ce rythme infernal, je ne pense même pas à chercher une copine, j'ai à peine la force de me traîner de part en part le week-end, où je fais que dormir.
Je me suis coincé au plus haut point car ça touche ma famille, que je n'ai pas le droit de décevoir car ils ont investit de l'argent pour m'aider à ouvrir cette boutique.
Je vis actuellement une forte dépression, je suis extrêmement épuisé par mon travail, j'arrive à peine à réfléchir. Je n'arrive pas à me projeter plus loin que le week-end prochain pour enfin dormir. Je ne vois personne, je passe ma vie sur l'ordinateur pour me soulager un peu cette dépression. J'ai pensé à de très nombreuses fois à arrêter tout ça pour prendre le temps de réfléchir, me reposer, mais je ne peux pas.
Je suis dans une détresse et je pense avoir besoin d'aide, mais je ne sais pas comment m'en sortir. Je ne souhaite pas réussir mieux que les autres, j'aimerais juste être... normal comme tout le monde. Rien que ça, j'ai l'impression que c'est déjà trop demandé.