J’ai 27 ans et n’ai que fait de vivre en dehors de la réalité
Bonsoir,
Après avoir vu un témoignage sur ce site qui a résonné en moi, je me suis dit que je souhaitais également partager ma situation afin que j’espère, cela puisse au moins aider des personnes à se sentir moins seules.
Depuis toute petite, j’ai toujours eu un problème à rester ancrée dans la réalité; je me créais un monde dans ma tête et pour donner une idée, du moment où j’avais un Mp4 avec moi j’écoutais en boucle de la musique jusqu’à en faire parfois des nuits blanches.
Un jour, je sentais que ça ne marchait plus et j’ai commencé à me sentir très mal à l’adolescence. J’étais incapable de me lier d’amitié avec les autres, non pas par timidité mais je sentais que je n’avais rien à raconter, je ne faisais rien à part mes rêveries. J’ai commencé à avoir des idées noires qui jaillissaient et comme pour me « montrer » que j’avais une âme noire, une voix me disais que je voulais faire du mal à mes proches. C’était si insupportable et je ne pouvais pas rester dans le monde extérieure que j’ai fait un séjour d’un mois en hôpital psychiatrique pour adolescent.
Ensuite, un jour tout ceci est passé. Et je pensais que c’était que passager. Mais très vite, j’ai ressombré dans mes vices à échapper à la réalité en m’épuisant le soir à jouer aux jeux vidéos, ou encore à regarder des vidéos en boucle et en boucle. Mais aussi et j’ai honte; je souffre d’une addiction à la pornographie.
J’ai pris à la légère le choix de mes études. En fait, je me rends maintenant compte que j’ai un besoin de contrôle; c’est à dire que depuis toujours, plutôt que de comprendre le fond des sujets à l’école j’apprenais tout par cœur seulement. Ceci s’est ensuivi lorsque je suis allée à l’université.
A l’université j’ai pris le choix de mes études à la légère. Je ne savais pas dans quoi m’orienter et cela me provoquait des angoisses monstrueuses, je n’arrivais pas à me projeter. Pourtant, ma famille ne me mettait aucune pression et je savais qu’ils accepteraient tout ce que je pourrais faire. Lorsque nous avions eu une présentation un jour de plusieurs métiers, tout m’avait effrayé et facilement dégoûté et j’étais perdue. J’ai choisi la seule voie qui n’avait pas été critiquée et donc dans laquelle j’avais moins peur de l’avenir vu que difficile de s’y projeter ; géographie (sciences sociales)
Quand j’ai fini mon travail de bachelor et de master, c’était à chaque fois un cauchemar. J’avais l’impression de tout oublier systématiquement de ce que j’avais fait pendant mes études. Je ne savais plus les concepts de base et je ruminais, tourné en rond les choses dans ma tête. Et je m’autocritique et aussi déversais toutes mes inquiétudes à chaque fois sur mes proches. En sommes, je faisais des crises assez violentes et de façon impulsives.
J’ai clairement des relations instables. Je peine à rester amie avec des personnes que j’apprécie pourtant mais j’ai le sentiment que ma mémoire est altérée ; j’arrive pas à me rappeler de certaine chose que j’ai vécu. Je crois que j’ai depuis un bon moment un énorme vide en moi que j’essaie de combler.
En fait je me suis toujours persuadée que je suis quelqu’un de bien. Effectivement je m’applique beaucoup plus dans la vie des autres, mais avec du recul je me dis que ce n’est pas par empathie mais pour éviter de devoir faire face à moi-même.
Ayant voulu me convaincre que je vais mieux depuis l’adolescence, je me suis forcée à aller au bout de mes études. Je cherchais en fait avant tout à avoir un cadre stable et apprendre tout par cœur avec des délais clair à l’université m’étais rassurant. Et ayant des bonnes notes, c’était la seule chose qui prouvait ma valeur et surtout m’autorisait à continuer de vivre une vie sans beaucoup d’hygiène de vie (notamment; pas prendre soin de son corps et de son sommeil).
Je me rends compte des dégâts maintenant; j’ai le sentiment d’être dans une désillusion et que je n’ai aucune cohérence dans mes paroles quand je parle; je ne sais plus si ce que je dis est mensonge, un vrai souvenir ou pas. J’ai voulu commencer un stage au sein d’un endroit prestigieux par ego ou envie d’être je crois comme tout le monde et me rends compte que du moment où le output doit venir de moi; je n’y arrive pas. Ma mémoire à court terme fait défaut. Je n’arrive pas à saisir les sujets sur lesquels travailler et même pour de simples détails, je tourne en rond et me torture l’esprit pour avancer.
Je procrastine à mon travail et je suis tellement paralysée car les 3 premiers mois, c’était facile car on me disait quoi et comment faire. Maintenant je dois être autonome et je n’arrive pas à m’organiser, même à mettre des vacances. Je ne connais pas mes vraies capacités. Ce sur quoi je travaille m’intéresse en fait peu.
J’ai l’impression d’être une folle, pourquoi ai-je fait un master pour finalement être vide même quand je le réussis (et de nouveau - ceci c’est fait dans une crise monstrueuse)
Je me suis renfermée dans mes études pour entretenir une image « bonne » de moi-même et en fait je crois que je n’arrive pas à accepter le fait que je suis dans le fond paresseuse et que je n’arrive pas à réfléchir, plus à réfléchir.
J’ai un copain depuis 8 ans et c’est lui qui avait fait le premier pas. Tout ce que j’essaie d’entreprendre même en hobby, j’abandonne très vite. En fait je me trouve lamentable et je vois les amis décoller dans leur carrière et des personnes ayant vécu des dépression se battre. Moi je ne me suis jamais tellement battu, je me complais dans ce sentiment. C’est morbide et toxique. Je me trouve dégoûtante et à la fois je veux pouvoir mener une existence normale.
Je suis instable je trouve et je ne sais pas si ça vient que d’une question de volonté ou si un trouble de personnalité ou autre est présent. Je n’ai jamais vécu de traumatisme externe dans ma vie. Tout vient « de moi » et j’ai toujours été hautement toxique avec moi-même. Quand je vois les autres je me rends compte que je n’ai pas la même façon de réfléchir et penser et que je suis beaucoup plus stricte et exigeante et peine à comprendre les autres.
Pardon c’est un pavé mais je me sens tellement démunie et je sens que ma vie part en fumée. Après c’est ma responsabilité de m’être bousillée le cerveau et vouloir échapper constamment à la réalité en restant dans des études qui me plaisent finalement peu et dans des comportements addictifs. Suis-je devenue folle? J’ai le sentiment que mon cerveau et intellect n’a pas évolué depuis mon adolescence; mes études c’est comme si je n’avais jamais rien appris.