J'ai le sentiment d'avoir quelque chose de mauvais en moi...
Bonjour,
Je ne sais pas vraiment par où commencer.
Je suis un homme, étudiant de 22 ans, et j’ai le sentiment d’être mauvais. Ou du moins, d’avoir quelque chose de mauvais en moi.
Depuis la période du collège, depuis mes 12 ans, j’ai des phases de cruel manque de confiance en moi-même, et ce notamment à cause de brimades, moqueries, et autres entourant mon physique « fort » mais aussi mes fréquentations. Étant homosexuel, j’ai depuis mon plus jeune âge (6 ans) côtoyé la compagnie du sexe féminin, dont certaines sont encore des amies à aujourd’hui. En restant exclu de la plupart des cercles masculins.
Ce sentiment d’exclusion, de manque de confiance en moi s’est légèrement estompé à partir de mes 14 ans, lorsque j’ai perdu énormément de poids, ou plutôt, grandi énormément en très peu de temps. Mais tout est revenu me frapper en pleine face à mon entrée au lycée.
J’ai eu de mauvaises fréquentations en Seconde, qui m’ont amené à doubler cette dernière (par choix, ne voulant pas partir dans une branche scolaire qui ne me convenait pas). Les moqueries sont revenues, toujours à propos des mêmes choses.
Cet épisode, au lieu de m’abattre, m’a tout de même redonné confiance en moi. J’ai compris, à cet instant, que j’étais comme j’étais et que j’avais finalement des capacités intellectuelles, des capacités reconnues par presque la totalité de mes professeurs.
Cependant, ce regain de confiance s’est exprimé plutôt par un trop plein, parfois perçu comme narcissique et hautain. J’ai commencé à avoir tendance à systématiquement critiquer, contredire et blesser les autres, parfois avec des mots très durs et pensant être plus intelligents qu’eux. Une sorte de sincérité extrême, et étant impulsif, cela n’aide pas. Le fait d’avoir eu mon baccalauréat avec mention sans réviser n’a pas non plus arrangé les choses.
J’ai donc ensuite commencé mon parcours universitaire en licence d’Histoire. Et c’est à ce moment que j’ai recommencé à douter de moi, une phase dans laquelle je demeure encore à aujourd’hui. Je me suis effondré en prenant conscience du travail et des exigences du milieu universitaire. Ma confiance en moi, ce trop plein s’est brisé. J’ai validé mon année de très peu, au rattrapage qui plus est.
J’ai douté de mon parcours, et j’ai bifurqué dans une nouvelle licence. Après avoir validé cette dernière sans aller au rattrapage, je suis retourné l’année suivant en histoire, le domaine me manquant énormément. J’ai cependant vu que je n’étais pas encore totalement au point pour aller jusqu’au bout de ce cursus.
J’ai alors rencontré ce qui a été mon premier véritable amour, ma première véritable relation. J’étais toujours persuadé que je ne rencontrerais jamais l’amour. D’une part à cause de mon orientation sexuelle qui restreint les possibilités de rencontres, « d’identification » si j’ose dire, mais aussi d’autre part à cause de moi, de ma personnalité, de mon caractère.
Il m’a énormément apporté. Il m’a donné son amour, m’a aidé à remonter la pente, m’a redonné cette confiance qui me faisait tant défaut et m’a même aidé dans les moments difficiles. Ce qui l’avait attiré chez moi, c’est mon apparente timidité, ce manque de confiance et de prise d’initiative justement. Il m’a apporté le bonheur qui me manquait, et j’ai finalement connu ce sentiment d’être aimé, et surtout d’aimé.
Pendant 1 an et demi, il n’a fait que ça. Me supporter, m’encourager, prendre soin de moi, m’aider et me réconforter. De mon côté, je pensais faire la même chose pour lui, à ma manière, mais apparemment, ce n’était pas le cas, du moins plus depuis quelques mois.
Au tout début, il me disait qu’il était fier de moi, de voir que j’avais repris confiance en moi, de voir que j’étais une meilleure version de moi-même. De voir que je pouvais me trouver séduisant, me voir réussir mes études, être épanouie.
Mais après ces 2 derniers mois de disputes, notamment à cause d’une perte à nouveau de confiance en moi depuis octobre liée à mon incertitude quant à mon avenir sur le plan professionnel (entrée en master), il a finalement souhaité mettre fin à notre relation il y a quelques jours après avoir essayé de me remotiver, de me redonner cette confiance en moi.
Il m’a dit ce qu’il avait sur le cœur. À savoir qu’il n’était plus heureux depuis 2 mois, qu’il en avait assez d’être toujours là à donner de l’énergie pour deux, que je devais me ressaisir et avancer en reprenant confiance en moi. Qu’il souffrait de mon caractère, à savoir cette tendance à dire des choses méchantes quand je suis énervé, cette tendance à faire de reproche constamment, à critiquer, à me moquer, et j’en passe.
Il m’a dit qu’il m’aimait, mais que rester près de moi le faisait souffrir et le rendait malheureux. Qu’il avait besoin de s’éloigner de moi pour se reconstruire, pour aller mieux et avancer. Il a essayé de nuancer les choses, peut-être par soucis de me préserver et de me protéger en disant que je n’étais pas une mauvaise personne. Mais quand j’ai énuméré les raisons pour lesquelles il avait décidé de partir, il ne les a pas démentis.
Je lui ai dit que s’il avait ce besoin de s’éloigner de moi, c’est que j’étais objectivement le problème. Que j’apportais de la toxicité, de la souffrance, du mal-être, du malheur, de la négativité, de mauvaises énergies et un milieu anxiogène. Et qu’il ne pouvait pas le nier, moi non plus d’ailleurs. Et il a simplement répondu qu’il me remerciait de le comprendre, que je devais prendre maintenant soin de moi.
J’ai toujours eu, depuis le collège, ce sentiment qu’il y avait quelque chose de mauvais en moi. Une sorte de force qui me pousse à être méchant, à critiquer sans raison, à me moquer, à faire souffrir les personnes que j’aime, et surtout la personne que j’aime le plus.
J’ai cette image, depuis toujours dans ma tête. Je me vois, plongeant ma main dans mon torse, et en ressortant une sorte de grande boule noire. Bien que je ne sois pas du tout suicidaire, au contraire, j’ai également à des moments des images de moi, me voyant pendu, m’ouvrant les veines ou faisant une surdose de médicaments.
Toutes les personnes m’entourant attestent de la même chose. Je peux être à des moments joyeux, énergique, plein de motivation, et à d’autre, je peux être abattu, défaitiste et mauvais. Ces phases peuvent s’enchainer très rapidement, d’un instant à l’autre, en quelques secondes.
J’ai parlé de ces différents éléments à ce qui est maintenant, je suppose, je ne sais pas, mon ex-compagnon qui m’avait conseillé, ne sachant pas quoi faire, à aller consulter un thérapeute.
Mais je ne sais pas ce que j’ai réellement, je ne sais pas si quelque chose m’habite. Mais si c’est le cas, je veux me libérer, changer, m’améliorer et le vaincre.
Merci d’avoir pris le temps de me lire,