Pourquoi ai-je besoin sans cesse de fantasmer cérébralement ?
Bonjour,
Je suis avec mon compagnon depuis 4 ans. Au départ nous vivions séparés et à distance, je me sentais souvent seule. J'avais commencé à discuter avec un homme sur internet (à mon initiative) qui était beau, riche, intelligent, une sorte de fantasme universel. J'ai tout de suite annoncé à cet homme que j'avais quelqu'un, mais ça ne nous a pas empêché d'entretenir une correspondance de plus d'un an (même après l'emménagement avec mon compagnon) et à lui, de me parler de sexe de façon inappropriée.
Cet homme se comportait de manière perverse avec moi: voulant me "détourner" en m'excitant mais pas me voir (nous nous sommes vus qu'une seule fois et il ne s'est rien passé). Il ne répondait pas toujours, j'étais un peu accro, c'est moi qui le relançais, lui jouais beaucoup avec moi. J'étais fascinée par sa beauté et par sa perversité.
J'y ai mis un terme de façon définitive, non sans difficulté, après une ultime tentative d'avilissement de ma personne, de la part de ce dernier. (je voulais comprendre sa perversité mais pas qu'il me fasse du mal). Par ailleurs, lui et moi correspondions sur des sujets profonds et intéressants, on se faisait des confidences inavouables, c'est-à-dire avons créé une intimité et une complicité forte que je n'ai pas avec mon compagnon. (ce qui explique ce je sois restée en contact malgré ses malveillances).
Depuis la fin de cet échange, j'ai contacté un autre homme, quelqu'un connu des médias que j'admire beaucoup et cette personne m'a répondu de manière laconique. J'ai écris encore, et cette personne me répond quand mes messages appellent des réponses concrètes (mais toujours de manière laconique) ou pas.
Rien à voir avec la complicité et le jeu engagé avec le premier homme, mais le profil de ce second personnage ressemble un peu au premier: un homme que je ne peux pas atteindre, qui me fascine (le second me fascine d'un point de vue intellectuel). je ne sais pas si le second est également pervers à sa manière, mais ses réponses laconiques, quand il veut, comme il veut, me donne l'impression d'un jeu du style "prouve-moi ce dont tu es capable".
Parfois je le provoque pour le faire réagir, voir s'il a l'intention de prendre position à cet échange. Je lui ai fait dernièrement une critique de son dernier livre extrêmement dure (mais sincère) il n'a pas apprécié du tout, m'a dit que ça lui avait fait du mal, mais ne m'a pas empêché de rester dans ses contacts, lit encore mes messages, malgré le fait que je sois assez envahissante (je lui écris beaucoup, des textes long).
Cette attitude n'est pas ambiguë dans le fond, mais tant qu'il ne me dit pas STOP, la mienne l'est terriblement, c'est-à-dire que je continue à fantasmer sur cette correspondance qui n'existe pas, sur les possibilités qu'il pourrait y avoir, sur le fait de trouver moyen et manière de le faire me répondre, "m'aimer" assez pour vouloir que je sois son amie.
Je pourrais faire simple et lui proposer un café pour échanger, partager, discuter. Je n'ai pas le courage. S'il refuse, je saurais que c'est mort et je serai triste.
J'ai développé une sorte d'addiction à la rêverie. Même si je souffre que cela ne soit que des rêves, j'arrive pas à m'exposer au réel. Avec mon compagnon, c'est le réel, le quotidien. Je l'aime profondément et ne désire aucun autre homme que lui. Ça fait un an qu'on vit ensemble maintenant et j'ai autant besoin de ma dose de rêve que lorsque j'étais seule. Autant dire même que je me sens seule avec lui (ou n'importe qui). je n'arrive pas à arrêter d'écrire à ce second homme (et y penser très très souvent), pourtant, je n'ai pas besoin de son mépris "est-ce qu'il veut me faire une place dans sa vie oui ou non ?".
Je pense que m'évertuer à attendre quelque chose de personne qui ne veulent manifestement rien me donner veut dire quelque chose, je pense que m'intéresser qu'à des personnes qui brillent dans la société, ont une position plus "enviable" dans la forme, que la mienne veut aussi dire quelque chose, mais: les deux ensemble, qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Et qu'en est-il de ce besoin de rêver : faut-il y renoncer parce que ça fait souffrir ou continuer parce que c'est stimulant et que j'en ai besoin ?
Je vous remercie pour votre regard sur ma situation, vos conseils.