Relation amoureuse avec un veuf
Bonjour,
Je suis à la recherche de ressources / d'aide pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans ma relation avec un homme veuf et père de 3 filles de 19, 21 et 30 ans.
Sur son lit de mort, son épouse, âgée d'à peine 49 ans, lui a fait promettre de ne pas rester seul, de continuer à vivre sa vie et d'avoir un nouvel amour. J'en suis admirative et bouleversée par la beauté de ses paroles. Avec sa bénédiction, nous nous sommes donc rencontrés par internet à peine 4 mois après son décès.
Cela fait à présent 4 ans que nous sommes ensemble, chacun vivant chez soi. Cependant, je ressens de la souffrance de plus en plus souvent par rapport à cette relation. Je traîne quelques casseroles bien moins tragiques, en particulier un divorce difficile et une séparation. J'ai une fille de chaque union, elles sont âgées de 16 et 23 ans.
Coincée entre mon hyper-empathie pour le tragique de ce qu'il a subi, lui mais aussi ses filles, et mon hyper-sensibilité, je n'arrive pas à trouver où placer le curseur entre ces deux postures, afin que notre relation se poursuive et s'enrichisse de façon positive pour tous les deux.
Actuellement, mon hyper-empathie se manifeste par par exemple par le fait que :
- je l'écoute me parler de son épouse et des innombrables souvenirs qu'il a avec elle (par exemple, regarder leur album de famille, leur mariage,...), je sais que celui lui fait du bien, et il le fait très souvent, c'est un bavard...
- je l'écoute avec compassion et tendresse manifester sa peine quand elle se présente, sans chercher à éviter le sujet, en lui posant des questions pour l'aider à sortir ce qu'il ressent, au point même de partager sa douleur, (des condoléances a posteriori ?)
- je vois depuis 4 ans les mêmes photos et bibelots de son épouse dans sa maison, ainsi que ses vêtements, bijoux etc;
- je suis tolérante lorsqu'il me confie qu'il écrit un récit sur son histoire avec son épouse afin que ses filles en gardent les souvenirs. JE trouve que c'est une bonne idée mais c'est un peu dur à entendre.
Mon hyper-sensibilité me cause des tourments à bien des égards, ainsi je ressens:
- des doutes persistants sur la profondeur de ses sentiments (malgré 4 années de fréquentation, je continue à me poser la question "suis-je une relation pansement?" )
- de l'anxiété sur l'avenir de notre relation car nous n'avons aucun projet ensemble sur le moyen/long terme,
- de l'embarras quand j'imagine l'urne avec ses cendres qui est toujours quelque part dans sa maison; elles ont une signification symbolique fortes, me semble-t-il.
- un malaise persistent quand je suis dans sa maison (il est au courant et il ne m'y invite plus guère)
- une perte d'estime et de confiance en moi ("suis-je aimable au final après toutes ces relations qui ont mal fini?" "ai-je vraiment appris de mes expériences passées ?" "qu'est-ce qui cloche chez moi ?")
- un sentiment d'infériorité par rapport à son épouse, des pensées absurdes comme "pour lui, je ne lui arrive pas à la cheville" ou "si par miracle, elle revenait, il me laisserait sans hésiter" ses pensées irrationnelles sont tenaces malgré des années de psychothérapie, je reste persuadée viscéralement que je ne suis jamais assez... Cela est valable également au travail d'ailleurs.
- de la colère/ tristesse devant son apparente indifférence quand je tente de lui parler de ce que je ressens. En particulier, je suspecte qu'il n'est pas tout à fait libre dans notre relation, qu'il y a une retenue par loyauté pour l'amour de sa vie qui est parti à jamais,
- de l'amertume face à son refus de consulter, ne serait-ce qu'une seule fois, un.e thérapeute pour y voir plus clair; il a déclaré "non, je ne veut surtout pas guérir" ..! Cela m'a choquée.
Ce qui m'a décidé à chercher de l'aide, c'est quand je lui ai demandé s'il accepterait qu'on voit ensemble, même au cours d'une seule séance, un thérapeute pour parler de tout cela, je lui ai dit l'importance que cela avait pour moi, et malgré cela, il a lancé un laconique "je vais réfléchir" . Je ne peux m'empêcher de penser que je ne suis pas une priorité dans sa vie, que je ne représente pas le "2nd amour de sa vie".
Etant confrontée pour la 1ère fois à cette situation, je n'arrive pas à savoir ce qui relève du contexte, ce qui relève de mon hypersensibilité (et des casseroles qui m'accompagnent) et ce qui n'en relève pas.
Merci de m'avoir lue jusqu'ici et merci par avance pour les psychologues qui prendront un peu de temps pour me faire un retour.