Faire face au confinement demande de la résilience. Oui mais comment la développer ?

La résilience, une capacité que nous devons exercer durant ce confinement puisqu'il s'agit de notre faculté à surmonter les épreuves: sommes-nous tous égaux ? Comment la développer ?

13 JANV. 2020 · Lecture : min.
Faire face au confinement demande de la résilience. Oui mais comment la développer ?

Le concept de résilience a été défini par Boris Cyrulnik, psychiatre, éthologue. Voilà sa définition du concept : « comment reprendre un nouveau développement après un traumatisme psychique vécu dans l'enfance qui équivaut à une mort psychique ».

Autant dire que cela a inversé le cours de la psychanalyse en apportant un nouveau regard sur les enfants malmenés par la vie. Il a mis en lumière l'existence d'une énergie interne en chaque enfant que l'on ne soupçonnait pas auparavant. Il ouvre la voix à d'autres traitements que l'internement ou la médication pour ces enfants.

La métarmophose suite au malheur

« Après un malheur, on est contraint à la métamorphose » nous explique -t-il en partant de sa propre expérience. Enfant, ses parents juifs sont déportés. Il ira en pension puis sera caché par une institutrice. Il est finalement arrêté mais comprend qu'il ne doit pas suivre les instructions données et part se cacher dans les toilettes. Cela le sauvera. Ces traumatismes font partis de sa personnalité. Il vivra avec et c'est ainsi qu'il décide de devenir psychiatre pour comprendre ce qui lui était arrivé.

Il effectue des recherches sur les enfants malmenés avec Marcel Ruffo qui les conduisent dans les orphelinats roumains. Les enfants sont logés et nourris mais ne reçoivent aucune affection ni stimulation sensorielle. Ils souffrent d'autisme et ont une attitude auto centrée.

Le scanner montre une atrophie fronto-limbique. Les conclusions de l'étude marqueront un tournant dans les traitements psychiatriques :

  • L'isolement sensoriel diminue le cerveau. Quand les enfants sont sortis de leur isolement, ils peuvent reprendre leur développement.
  • La mère procure un attachement sécure ou anxieux selon ses émotions qui marquera l'enfant. Les interactions sensorielles précoces entre la mère et l'enfant sont un élément clé pour que l'enfant puisse s'en sortir après un malheur.

Plusieurs facteurs de résiliences sont identifiés par Boris Cyrulnik :

  • La capacité de résilience est consolidée par l'attachement sécure avec la mère. Dans son cas, cela lui a permis de dire non à la violence.
  • La rencontre avec un tuteur de résilience qui est une personne qui va permettre à l'enfant de figer son regard dans celui de l'autre pour se fixer. Cela peut être un frère, une sœur, un instituteur, une tante…
  • La capacité à continuer de croire en ses rêves, à aller de l'avant.

C'est ainsi que la capacité de résilience peut varier d'une personne à l'autre. En tant que praticienne de la psychothérapie Vittoz, j'ajoute que la résilience peut se développer à tout âge, en redécouvrant et en renforçant notre capacité à sentir via nos cinq sens. C'est notamment ce que permet la méthode du Dr Vittoz, une psychothérapie à médiation corporelle basée sur le développement de nos cinq sens.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Bénédicte Sauty

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Bibliographie

Source : Collection Empreintes. « A l'assaut du malheur » avec Boris Cyrulnik.

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