Comment l'éducation affecte-t-elle les enfants ?

Nous ne pensons pas toujours à la façon dont nous, parents, sommes par rapport à nos enfants. Dans les défis quotidiens de la parentalité, nous faisons des milliers de choix quant à la façon dont nous interagissons avec nos enfants et les élevons. Tous ces choix se traduisent par un style spécifique de parentalité qui impactera pour toujours les enfants.

Qu'est-ce qu'un style parental ?

Tous les parents le savent, il semble que tout le monde ait une opinion sur la façon d'élever des enfants. Comment discipliner son enfant, comment communiquer avec lui, ou même comment apprendre à son enfant à dormir la nuit. Tous ces choix individuels concernant la parentalité correspondent à un style général que vous avez développé. Chaque parent est bien sûr différent, et il existe énormément de littérature scientifique à ce sujet. Actuellement, un modèle dont on parle beaucoup est celui proposé par les psychologues MacCoby et Martin en 1983, qui se base sur deux axes : l'exigence parentale envers les enfants et la disposition parentale à la réponse. À partir de cette interaction, on a pu définir quatre type basiques d'éducation : dominateur, permissif, positif, inattentif.

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Type dominateur

Un contrôle fort via-à-vis de l'exigence et peu de disposition et de réciprocité génèrent un style autoritaire ou dictatorial. Ici, ce sont les adultes qui envoient un message, et les enfants qui se taisent et obéissent. Il s'agit de parents qui attendent énormément de leurs enfants, en leur imposant une grande quantité de règles et appliquant des punitions lorsqu'elles ne sont pas suivies. En outre, ils ne sont généralement pas très affectueux avec leurs enfants, et montrent au contraire une certaine distance. Les enfants ont tendance à être soumis et obéissants, avec peu d'estime d'eux-mêmes, et se rebellent parfois à l'adolescence face à tant de normes.

Type permissif

Au contraire, les parents permissifs sont ceux qui ont un contrôle relâché et une haute disponibilité et réciprocité envers les besoins des enfants. Aujourd'hui, il est courant d'entendre parler de "parents hélicoptères", ceux qui sont toujours en survol autour de leurs enfants et en attente de satisfaire leurs moindres caprices, ne sachant pas comment leur dire non. Grandir sans avoir de limites est préjudiciable aux enfants, qui ont par la suite des difficultés à s'épanouir dans les domaines académiques et sociaux, et ont tendance à se comporter comme des petits tyrans.

Type positif

Aussi connu comme style démocratique, c'est le plus équilibré, qui sait combiner une autorité bienveillante et une attention et disponibilité sécurisantes. Il s'agit de parents qui savent poser des règles claires mais sont ouverts au dialogue et savent expliquer leurs motifs. Les enfants deviennent attentifs en comprenant les limites tout en recevant de l'amour. Ces enfants auront tendance à développer une estime d'eux-mêmes, de l'empathie envers les autres et pour certains des capacités de meneur.

Type inattentif

Des parents indisponibles pour des raisons diverses, avec un manque d'intérêt pour l'enfant à un niveau affectif, intellectuel ont pour résultat un style inattentif. Il s'agit de parents qui ont tendance à négliger leurs enfants, à ne pas leur mettre de limites et à ne pas être émotionnellement et physiquement disponibles pour eux. Ils n'exigent pas beaucoup de leurs enfants, mais ne leur offrent pas non plus d'affection. Ils délèguent l'éducation à des tiers, comme l'éducation scolaire. Il s'agit d'enfants qui grandissent  avec un sentiment d'abandon, avec une basse estime d'eux-mêmes, ont des problèmes dans les interactions sociales et qui ne savent pas respecter des règles dans certains cas.

Comment faire ressortir le meilleur chez son enfant ?

Très peu de parents entrent totalement dans une catégorie de parentalité, et la plupart d'entre eux peuvent se reconnaître dans l'un ou l'autre style, selon les jours et l'humeur. On peut avoir touché à tous les styles selon les bons et mauvais jours de la parentalité. Le consensus général est que les parents devraient oeuvrer pour être plutôt démocratiques, car les enfants sont plus heureux, plus en accord avec eux-mêmes, plus indépendants et ont une plus grande estime d'eux-mêmes. Voici quelques techniques simples pour vous aider.

• Concentrez-vous sur votre enfant : devenir parent, c'est commencer un nouveau travail, très difficile, qui oblige à se concentrer et à faire ce qu'il y a de mieux pour son enfant. L'objectif, dans toutes les actions parentales, devrait être d'éduquer un enfant confiant, heureux et en bonne santé. Si vous gardez cette pensée en tête, certaines décisions en tant que parent pourront être facilitées. Demandez-vous "en quoi cela peut-il aider mon enfant?"
• Renforcez les comportements positifs : lorsque votre enfant fait quelque chose de bien, dites-le lui ! En renforçant le comportement positif, vous lui enseignez la manière dont il doit se comporter (plutôt que de lui montrer comment ne pas le faire), tout en renforçant l'estime de soi. Cela demande de l'énergie, c'est vrai ! Il est souvent plus facile de ne pas remarquer lorsqu'il fait quelque chose de bien que lorsqu'il fait quelque chose de mal. Répondez à ses bons comportements par des commentaires positifs, comme "tu as fait du bon travail en mettant la table" ou "j'ai vraiment aimé la façon dont tu as aidé ton frère à faire ses devoirs".

• Communiquez toujours plus : l'objectif est d'avoir de larges canaux de communication avec l'enfant. Si vous souhaitez que votre enfant se conforme à une règle, expliquez-la lui. S'il a une question à ce sujet ou veut faire valoir son point de vue, donnez-lui la possibilité de le faire de façon appropriée. Cela permet aux enfants d'expérimenter la formation de leurs propres opinions, de s'exprimer dans un environnement sûr et d'apprendre à mieux communiquer en général.
• Offrez des choix appropriés : demander à un jeune enfant ce qu'il veut pour dîner est impossible : une question si ouverte est inappropriée. À cet âge, il est plus approprié de demander : "veux-tu du riz ou des pommes de terre pour dîner?". Une question structurée lui donne l'espace suffisant pour prendre une bonne décision. Attention, cette demande de choix n'est pas à faire de manière systématique, ce n'est pas l'enfant qui choisit, mais les parents. Ce choix de l'enfant doit rester occasionnel. Il est également important que les enfants apprennent à tolérer la frustration et c'est donc aux parents à savoir dire non sans rentrer dans des explications qui n'en finissent pas. 
• Ne jamais donner de punition physique à votre enfant : ne lui donnez pas de fessée, de claques, ne le frappez jamais. Cela peut être controversé dans certaines familles ou communautés, mais de très nombreuses études ont prouvé que les châtiments corporels ne fonctionnent pas, du moins à long terme. Frapper son enfant ou lui mettre une fessée lui envoie un message disant que les personnes qui l'aiment le blessent. Rappelons aussi que le dénigrement et l'humiliation en permanence sont bien plus pernicieux et dévastateyrs qu'une petite fessée occassionnelle. 

Comment faire face à des styles parentaux contradictoires ?

Il est déjà assez complexe d'établir et de vouloir améliorer son style parental, mais que se passe-t-il lorsque cette manière de faire entre en conflit avec celle de l'autre parent ? C'est un défi commun pour les parents, qu'ils soient mariés, divorcés ou célibataires. La première étape consiste à s'asseoir et à discuter ensemble des croyances et visions à propos de la parentalité, et des qualités que l'on espère que l'enfant possèdera à mesure qu'il grandira et se développera à l'âge adulte. Certains des problèmes les plus courants auxquels les parents sont confrontés en matière d'éducation des enfants sont la discipline, les problèmes de sécurité, les habitudes alimentaires, le sommeil et l'utilisation des écrans.

Même s'il peut s'agir de problèmes qui n'auront pas de conséquences sur la santé et le bonheur de l'enfant, il est important que les parents suivent le même code, même s'ils ne sont pas tout à fait d'accord. Tout est une question de compromis. Par exemple, si votre conjoint pense que votre enfant ne doit jamais regarder la télévision seul mais que vous pensez que ce n'est pas grave, vous pouvez peut-être vous entendre sur le fait qu'il peut regarder une heure un programme approprié à son âge et non violent.

Pour certains, nous apprenons nos techniques parentales auprès de nos propres parents et membres de notre famille, recevons des conseils d'amis, lisons des livres, prenons des cours ou rejoignons des groupes de soutien parental. Peu importe où et comment, nous finissons par forger notre propre style éducatif, et il est essentiel de se rappeler que ces choix affectent le plus nos enfants.

Et effectivement, en tant que parents, nous faisons chaque jour des choix qui impactent le développement de notre enfant, et donc son avenir. Et dans notre façon de communiquer, de lui laisser prendre des décisions ou même de jouer, nous avons des milliers de chances d'améliorer chaque jour notre style parental.

Il n'existe pas une seule façon d'être un parent parfait. En revanche, il existe des millions de façons d'en être un bon.

Ainsi, il est bon de se rappeler ce qu'il faut éviter de faire :

• Ne pas surprotéger son enfant ;
• Ne pas le mettre sur un piédestal ;
• Ne pas en faire l'objet de vos frustrations antérieures ( qu'il réussisse à tout prix là où vous avez échoué) ;
• Ne pas le dévaloriser, ni l'humilier ;
• Ne pas le comparer avec un autre enfant de la fratrie.

Ce qu'il faut faire :

• Être des parents aimants, sécurisants et protecteurs ;
• Respecter son enfant, et se faire respecter ;
• Lui apprendre la tolérance á la frustration (savoir dire non).

Photos : Unsplash

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