Epuisement au travail : comment utiliser votre plaisir au travail comme une lanterne pour soulager votre situation

SI vous commencez à vous sentir stressé en permanence par le travail, et que vous n’arrivez plus à récupérer le week-end, voici un outil simple à utiliser : et si le plaisir que vous prenez

18 JANV. 2024 · Lecture : min.
Epuisement au travail : comment utiliser votre plaisir au travail comme une lanterne pour soulager votre situation

Un des premiers symptômes de l'épuisement au travail, ou burnout, est une augmentation de la charge mentale. Il devient difficile de prioriser, de se repérer dans la masse de tâches à effectuer tous les jours. Nous partons du travail avec le constat que seule une partie du travail a été effectuée… et la conscience aigue du retard pris pour le lendemain. Cela finit par impacter les soirées, les weekends. Et la boucle de l'épuisement s'enclenche : dans ces conditions il devient très difficile de laisser les problèmes du travail au travail, et de se reposer.

Pourquoi le burnout survient-il au travail ?

Quand cette boucle stress/travail se met en place, nous avons tendance à faire toujours plus de la même chose et donc essayer de mieux/plus remplir nos journées de manière à essayer de rattraper notre retard. En faisant cela, non seulement nous n'arrivons pas au résultat escompté, mais en plus nous aggravons la fatigue et la charge mentale. Et nous finissons par nous sentir dans une impasse : la petite souris dans sa roue qui n'arrive plus à ne pas pédaler.

Que faire si vous êtes épuisement au travail ?

Quoi faire alors ? Un premier constat à faire : cela n'arrive pas à tout le monde. Evidemment, l'organisation est responsable de la charge de travail et doit mettre à disposition les bons outils pour pouvoir faire correctement son travail dans un temps « normal ». Mais je vois régulièrement dans mon cabinet des personnes qui sont dans des entreprises soucieuses de respecter des conditions de travail correctes et qui pourtant se retrouvent en situation de souffrance.

Observez ce qui vous donne du plaisir ou pas au travail. Il s'agit alors d'identifier ce qui nous pousse à continuer à essayer de tout faire au mieux malgré le fait que nous nous sentons dépassé : nous prenons plaisir à travailler et nous aimons bien faire. Nous sommes donc dans la situation où nos forces se retournent contre nous : le système s'est emballé et nous ne savons plus comment l'arrêter.

Comment faire face au burn-out ?

Voici donc une question que je pose volontiers aux personnes qui viennent me voir pris dans cette problématique : « quelles tâches vous fait vraiment plaisir au travail ? Quelles tâches vous font moins plaisir ? Quelles tâches ne vous font pas plaisir du tout ? » Il s'agit dans un premier tenir un petit carnet de bord où vous allez noter pendant plusieurs jours les tâches au travail à la lumière du plaisir que cela nous procure ou non.

  • 1 = plaisir
  • 2 = moins de plaisir 
  • 3 = pas de plaisir du tout

Cela veut dire que le soir, vous allez pouvoir constater ce qui occupe le plus vos journées : est-ce que vous faites majoritairement des tâches pour lesquelles vous prenez du plaisir ou au contraire est-ce que la majorité de vos tâches vous sont pénibles ?

  • Utiliser efficacement les résultats de votre observation
  • Les tâches qui nous donnent du plaisir

Si déjà vous arrivez à identifier des tâches qui vous plaisent, c'est un très bon signe : vous prenez encore du plaisir. Les personnes qui arrivent en situation de burnout ne ressentent généralement plus de plaisir dans leur travail, elles sont trop fatiguées pour ça ! Donc si vous êtes dans la situation où vous ne trouvez rien dans votre journée de travail de positif, je ne puis que vous inciter à demander de l'aider, en interne dans l'entreprise ou en externe.

Votre travail vous donne des moments de plaisir : chérissez-les ! Identifiez quels liens ils ont entre eux : sont-ce plutôt des moments techniques ou de management ? des moments en équipe ou solitaires ? Dans tous les cas, ce sont des tâches que vous ne devez pas déléguer mais dont vous devez profiter : ils vous donnent de l'énergie et un sentiment d'accomplissement. Voyez si vous pouvez discuter avec votre organisation pour vous appuyer sur les compétences qui ressortent de votre analyse : un petit changement à la marge de votre travail peut déjà soulager votre quotidien.

Pour prendre un exemple personnel : malgré le fait que je manageais 60 personnes et que j'avais une équipe comptable très efficace, j'ai toujours gardé et alimenté le fichier de suivi de la trésorerie. C'était un moment où je pouvais me poser sur la situation de la société, pouvais réfléchir aux difficultés éventuelles qui s'annonçaient et voir quelles solutions je pouvais trouver ou quel collaborateur je pouvais solliciter pour m'aider à avancer. Bref des moments utiles et stimulants.

  • Les tâches qui nous donnent moins de plaisir

Vous voilà dans le ventre mou de votre travail : ce sont des tâches que vous acceptez de faire, qui globalement ne vous coûtent pas d'énergie mais ne vous apporte pas de satisfaction. Il ne s'agit donc pas d'essayer de les diminuer mais de voir quelle part elles prennent dans votre quotidien. Si c'est la majorité de vos tâches, vous pouvez-vous demander si cela est le cas depuis que vous être sur ce poste ou est-ce que quelque chose a changé qui explique que vous avez de plus en plus de ces tâches « grises ».

A vous ensuite de voir si votre sentiment d'épuisement est à attribuer à ces tâches et s'il est nécessaire de trouver un moyen pour qu'elles vous prennent moins de temps, ou si c'est en fait correct dans votre travail global et donc une partie qui vous convient dans le fonds.

  • Les tâches qui ne vous donnent pas de plaisir du tout

Ces tâches vous coûtent au quotidien, elles vous prennent de l'énergie. Si elles sont trop présentes dans votre journée, elles la dégradent et souvent ce sont elles qui vous empêchent de finir votre journée satisfait : soit elles vous ont pris trop de temps et vous ont empêché de faire ce qui vous donnait du plaisir, soit vous les avez repoussés à plus tard et au bout d'un moment elles deviennent un boulet à votre pied.

Comment faire face au burn-out ?

Je pense notamment à une patiente que j'ai eu il y a quelques mois : dans son travail qui lui plaisait beaucoup, sa direction lui demandait de tenir des fiches de suivi administratif pour chaque intervenant. Elle savait que ces fiches n'étaient ensuite pas utilisées ensuite mais faisaient partie des habitudes du process de l'entreprise. Comme cela n'avait pas de sens pour elle, elle trainait à les faire. Et ce d'autant qu'elle avait beaucoup de travail au global. Et petit à petit ces fiches qui lui étaient réclamées et sur lesquelles elle se sentait prise en défaut parce qu'en retard, lui pesait mentalement et aggravait la situation au travail. Une fois qu'elle a identifié qu'elle ne pouvait pas tout faire dans sa journée, et que ces fiches n'étaient pas une priorité pour elle, elle a pu faire baisser sa charge mentale et accepter qu'elle aurait du retard sur ces dossiers et qu'elle pourrait expliquer à sa hiérarchie pourquoi elle avait du retard.

Si vous pouvez discuter avec votre hiérarchie de ces tâches, que ce soit dans l'optique de les déléguer à quelqu'un d'autre ou de réévaluer leur niveau d'urgence dans l'ensemble de votre travail, la situation devrait se clarifier pour vous. Et en allant plus loin, vous serez à même d'éventuellement refuser certaines tâches que vous saurez d'avance trop coûteuses pour vous. Evidemment, une fois cet exercice terminé, il ne sera pas possible de supprimer toutes les tâches qui ne vous plaisent pas. Un poste ne correspond pas à 100% à ce que nous aimons ou savons faire.

Mais cela peut vous aider à clarifier ce qui est important pour vous, à vous investir dans ce qui vous satisfait et à donner peut-être moins d'importance à ce qui ne vous satisfait pas. Cela peut vous donner une base de réflexion et d'ajustement pour vous-même, et en fonction de l'organisation dans laquelle vous évoluez une base d'ajustement à discuter avec votre hiérarchie.

Dans tous les cas, vous allez vous retrouver avec des idées d'action et sortir de ce sentiment de brouillard ou tout ce que vous faîtes finit par avoir la même saveur fade. C'est ce que je constate au cabinet avec les personnes qui acceptent de se prêter à cet exercice. Et reprendre un peu de contrôle est déjà un premier pas qui soulage. N'hésitez pas à me faire un retour si vous décidez de tenter cet exercice, et m'expliquer ce que cela vous a apporté.

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Écrit par

Barbara Liano

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Bibliographie

  • Quand le travail fait mal, Claude de Scoraille, Olivier Brosseau et Grégoire Vitry, InterEditions 2017
  • Changements, Paul Watzlaxick, John Weakland, Richard Fisch, Point Essais, 1975

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