Les besoins de l'enfant de 0 à 5 ans

Attachement et autonomie : comment grandit un enfant entre 0 et 5 ans ? Qu'est-ce qu'un attachement sécure et insécure ?

17 MAI 2022 · Lecture : min.
Les besoins de l'enfant de 0 à 5 ans

Attachement et autonomie

Qu'est qu'un attachement sécure et insécure ?

  • Attachement sécure : le parent répond adéquatement aux signaux et aux besoins de l'enfant et ce dernier n'a pas d'effort particulier à faire pour être entendu et objet d'attention, d'affection. Il peut dès lors s'éloigner, découvrir le monde autour de lui pour revenir d'un regard ou physiquement vers sa figure d'attachement.
  • Attachement insécure : la réponse est soit inadaptée, soit incohérente, ce qui conduit l'enfant à devoir mettre en place des stratégies particulières d'adaptation (soit de type évitant, soit de type anxieux). L'enfant reste collé à son parent avec l'impossibilité de s'en détacher, même du regard (type anxieux) ou au contraire va éviter toute forme d'interactions avec un contrôle précoce des émotions dans la mesure où le parent ne peut, ne sait pas répondre de manière adaptée. Les parents évitants découragent les tentatives de rapprochement de leur enfant et les parents anxieux découragent les tentatives d'exploration.

Les besoins du nourrisson

Déjà en périnatalité, le fœtus a besoin de la rêverie de la mère, cette capacité à l'imaginer, à se projeter dans une relation d'amour, grâce à l'entourage de la mère qui la soutient, l'accompagne dans la grossesse et la préparation du « nid ».

Après l'accouchement, la rencontre se fait mais peut également ne pas se faire. L'instinct maternel n'est pas systématique. Il s'agit de sortir d'un idéal pour rencontrer une réalité (conditions de l'accouchement, de l'allaitement, comportements du nourrisson…), il s'agit de pouvoir s'y adapter et chaque rencontre est unique. Le nourrisson, puis le bébé est aussi acteur dans cette rencontre. La qualité du « nid », les réponses adéquates à ses besoins, les regards, les paroles amènent suffisamment de sécurité affective pour le bon développement du nourrisson.

Le couple : ce sont deux histoires familiales différentes qui se rencontrent, une fois le bébé né, qui rencontrent cet enfant-là. Il est primordial de communiquer, d'échanger sur sa propre histoire afin de pouvoir mettre en place une éducation commune et cohérente. L'autre n'est pas un clone de moi, chacun a un rôle différent auprès de l'enfant, ses propres limites qu'il nous faut accepter pour qu'elles puissent évoluer éventuellement.

Les besoins du petit enfant

Jusqu'à l'âge de 1 an environ, nous ne pouvons parler d'éducation à proprement parler auprès du bébé.

Les phases du développement :

  • 18-24 mois : phase d'opposition. Différenciation de la mère, le « je » par le jeu. Tout est à lui, il se confronte à l'autre, aux règles qui se posent petit à petit dans son quotidien. Il est encore autocentré et il s'agit de lui apprendre à se décentrer doucement. A cet âge, il ne s'agit pas de caprice mais de réaction anxieuse aux frustrations amenées par le cadre représentatif du monde réel. Il serait donc bon pour lui que des parents soient des modèles représentatifs dans leur propre gestion émotionnelle. Les parents sont les contenants rassurants lors de telles variations émotionnelles.
  • 36 mois : l'apprentissage du pouvoir sur les autres : il a depuis constaté que ses actes produisent des réactions sur son entourage. Il sourit et cela produire des réactions agréables. Vers les 3 ans, comme il est toujours douloureux pour lui de faire face à des frustrations, il voit également comment tenter d'obtenir ce qu'il désire. Il voit même parfois que son entourage cède. Alors pourquoi ne pas tenter ? Parallèlement, il développe le sens empathique.
  • 3-6 ans : l'œdipe ou l'apprentissage de la séparation : la prise de conscience qu'il n'est pas le centre de l'univers maternel et paternel se fait souvent dans la douleur. C'est le tout début de l'investissement extérieur à la famille. La défusion dans certains cas est tellement douloureuse, qu'il va tenter de recréer un investissement affectif fort avec une petite copine, un petit copain. La perte est vécue comme douloureuse et ce sont les affres de la jalousie. Animosité contre l'un puis l'autre des parents, puis démonstrations d'amour, ambivalence des sentiments. Beaucoup de questions, dont celle de la mort.

Comment l'aider ?

  • Les limites structurantes

C'est proposer un cadre de vie avec des règles adaptées à son âge, bienveillantes, justes, fermes, congruentes et respectées par tous les membres de la famille, même si les règles évoluent en fonction de l'âge de l'enfant.

Avoir chacun une place dans la famille et chacun reste à sa place, le couple parental doit être perçu également comme un couple conjugal, lequel est central, les enfants gravitant autour du centre (ce qui reste toujours compliqué pour l'enfant, celui-ci se vivant comme le centre, de moins en moins avec les expériences de vie et en grandissant).

Appliquer des conséquences à ses actes pour lui apprendre à être responsable (faire tomber un objet, il apprend à le ramasser, renverser de l'eau, il éponge, casser un jouet de colère, il ne peut plus jouer avec et on ne le remplace pas systématiquement).

Grâce à ce cadre juste et ferme, grâce à ce cadre contenant, l'enfant s'éloigne du « nid » peu à peu rempli d'amour, de sécurité et de confiance.

L'histoire de l'enfant commence avec une première séparation : la naissance, on coupe le cordon qui le relie à la mère (c'est souvent le père, le tiers qui sépare et permet à chacun de sortir de la fusion), la reprise du travail de la mère est un apprentissage à la séparation, l'école mais également les rites sociétaux, familiaux qui signifient le passage d'une étape à une autre jusqu'à l'âge adulte que l'on espère responsable et autonome.

L'autonomie

Être autonome, c'est savoir et pouvoir se faire confiance pour mener à bien une tâche, un projet et aller au bout de son élan. Cela commence par apprendre à se laver, mettre un habit, ses chaussures, puis peu à peu aider à la maison, coopérer, investir sa scolarité, apprendre à faire ses devoirs seul…

C'est également les prémisses de sa future identité, une valorisation de son être en devenir et de ses capacités. Pour cela, la posture parentale est importante. Les projections parentales sur l'enfant se doivent d'être positives et constructives, connaître et reconnaître ses capacités, valider ses ressentis, ses émotions. Oser se poser la question de ce qui est aidant pour lui, pour la construction de la confiance en lui (faire ses devoirs à sa place, est-ce aidant ? L'habiller car il faut aller vite, est-ce aidant ? Qu'apprend-t-il ?) Oser aussi se mettre à sa place bien que l'enfant, très souvent, fait miroir sur des parties de notre propre histoire. Mais surtout rappelons-nous que votre enfant n'est pas adulte, il n'est pas vous non plus. Et vous n'êtes pas lui !

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Catherine Lefeuvre (Meyer)

Consultez nos meilleurs spécialistes en

Bibliographie

  • Attachement et perte, J. Bowlby (PUF 2002 ET 2007)

  • La mère suffisamment bonne, D. Winicott (Payot 2006)

  • Le manuel de la parentalité, Dinkmeyer (Jouvence 2002)

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