Les mots qui blessent

Les mots peuvent donner des ailes et aider les enfants à se développer, mais ils peuvent aussi gangrener l'estime de soi jusqu'à l'âge adulte.

19 SEPT. 2018 · Lecture : min.
Les mots qui blessent

L'estime de soi est la valorisation affective du concept de soi, c'est-à-dire de la personne que nous pensons être. Le concept de soi se base sur deux facteurs principaux : les expériences accumulées au fil du temps, et la façon dont nous les interprétons.

Certaines périodes sont plus importantes que d'autres en ce qui concerne la formation de l'estime de soi, et les plus critiques sont l'enfance et l'adolescence. Malheureusement, en tant qu'adulte, nous ne nous rendons pas toujours compte du pouvoir de certaines paroles, et nous pouvons de façon banale faire beaucoup de mal à un(e) mineur(e).

Les professionnel(le)s de la psychologie s'accordent sur ce point : le langage est crucial, et est le dénominateur commun des personnes ayant une faible estime de soi qui expriment avoir été souvent l'objet de moqueries, rejet, manque d'attention ou négligence parentale.

Les moqueries

Nous avons tous, en tant qu'adulte, reçu ou été témoin de critiques, voire d'humiliations ponctuelles ou généralisées. Ceci implique que certaines personnes minimisent les insultes émises en direction des jeunes enfants. En ce sens, toute personne responsable d'un(e) mineur(e) doit prendre conscience que sa capacité cognitive pour relativiser les moqueries est moindre. La zone du cerveau chargée du raisonnement ou de la réflexion n'est pas encore entièrement développée chez un enfan de moins de 12 ans. De plus, les enfants commencent à développer leur estime de soi de l'extérieur vers l'intérieur, c'est-à-dire que les premières références qu'ils ont sur eux-mêmes sont absorbées par des informations reçues de la part d'autres personnes. Ainsi, si un adulte dit à un enfant qu'il est stupide chaque jour (insulte qui peut a priori paraître sans danger), la graine de son estime de soi germera difficilement.

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Le rejet

Lorsqu'un enfant ne laisse pas jouer un autre alors que l'étape de l'égoïsme naturel et évolutif est dépassée, il l'écarte et lui envoie indirectement le message suivant : "il manque quelque chose chez toi". Les adultes doivent favoriser l'intégration non seulement de leurs propres enfants, mais aussi de ceux qui les entourent en leur enseignant des valeurs comme l'acceptation, la tolérance et le respect. Un rejet ponctuel ne détériore pas l'estime de soi d'un(e) mineur(e), mais s'il se répète et que l'enfant est hautement sensible, il est possible qu'il se renferme socialement afin de fuir le rejet.

Le manque d'attention

Les paroles non exprimées peuvent faire autant de mal que celles qui sont émises. Il est important d'encourager l'enfant lorsqu'il apprend un comportement nouveau. Au contraire, l'ignorer quand il tente de nous montrer une nouvelle avancée(en un lieu et moment adéquats, bien sûr) ou déprécier sans arrêt son besoin d'expression et de curiosité est nuisible pour l'enfant. Cela risque de le transformer en un adolescent ayant un fort sentiment d'inadéquation, manquant d'assurance dans ses interactions avec des tierces personnes. En grandissant, il ressentira une gêne, une mauvaise estime de soi. Un adulte qui laisse passer les insultes envers l'enfant légitime non seulement il l'agresse verbalement mais en plus, il génère aussi chez son enfant un sentiment d'insécurité et d'impuissance. L'enfant est une victime qui ne se sent pas protégée par l'adulte qui a pourtant un rôle assigné de protecteur.

La négligence parentale

La structure psychique d'un adulte dépend en grande partie de la stabilité qu'il a pu vivre dans le foyer familial. Un style éducatif trop strict, avec des critiques fréquentes et excessivement intenses donnera naissance à des adultes soit anti-conformistes et ayant tendance à être frustrés, soit rebelles et ayant une propension à l'inadaptation. Dans le pôle opposé se trouve un style éducatif excessivement permissif, qui parentifie les enfants, c'est-à-dire qu'ils les transforment en adultres responsables d'eux-mêmes. Ils grandissent sans limites et sans attention adaptée, devant apprendre à prendre soin d'eux-mêmes sur des aspects dont ils n'ont pas encore la maturité nécessaire pour gérer. Ces enfants ont tendance à ne pas se sentir aimés, ce qui génère des doutes quant à savoir s'ils méritent l'amour et l'intérêt des autres.

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Nous avons tous nos insécurités et nous avons tous déjà dû faire face à des critiques parfois destructrices. Que cela ait fait de nous les personnes que nous sommes aujourd'hui ne signifie pas que, en tant qu'adultes responsables de mineur(e)s, nous ne devrions pas intervenir lorsque nous observons un manque de respect entre des enfants. Un enfant qui insulte peut le faire par ignorance et immaturité, mais l'adulte n'a aucune excuse.

Nous devons faire attention car chaque manque de respect est une opportunité d'apprentissage, aussi bien pour l'émetteur que pour celui qui la reçoit. Et surtout, ne pas banaliser, car la petite fille qu'on appellera "grosse" risquera de grandir avec des troubles du comportement alimentaire ; car le petit garçon auquel on dit qu'il est "stupide" risquera de se démotiver et d'être en situation d'échec scolaire ; car la petite fille à qui l'ont dit qu'elle est "moche" peut développer des problèmes d'aptitudes sociales, s'isolant des autres pour ne pas être insultée...

"Les paroles peuvent donner des ailes et, avec autant de faciliter, les couper" - Ana Paz López

Si vous avez des problèmes d'estime de soi, les professionnels de la psychologie sont présents pour vous aider.

Photos : Unsplash

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Commentaires 1
  • Ovidealexandra

    Pas de réponse exacte face à la cruelles réalités pour nous orienter vers des propositions face au rejets, refus, endoctrinement amicales où autres, ils existent des conflits réellement après 1972, et pire pour la génération à partir de 1979, il faut que votre équipe travaille avec au moins un milieu modeste où vmoins modestes pour nous répondre à nos réel souffrance à chacun de nous, cordialement, et merci de me répondre, Alexandra

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